Aveux
Nalio resta figé face au jeune homme devant lui.
- Elle a dit ça ?!
- Ben, oui...
- J'y crois pas...
Aniaba posa une main rassurante sur l'épaule du rouquin :
- Hey, pas la peine de te mettre en colère.
- Mais, enfin ! On ne met pas les gens en couple juste en les présentant !
Le jeune homme sourit.
- Pourquoi pas ? On pourrait bien s'entendre. Tu as l'air sympa - enfin, quand tu n'énerve pas - et tu n'est pas trop mal...
Nalio laissa échapper un rire nerveux.
Hier, il faisait la plus grosse bêtise de sa vie. Cinq miniutes plus tôt, il faisait son comming-out à sa meilleur amie, lui avouant au passage de qui il était amoureux. Deux minutes plus tôt, il rencontrait plus franchement cette personne... Et elle le trouvait à son goût !
Il y avait quelque chose qui clochait.
Le brun regardait étrangement Nalio.
- Mais... On ne peut pas... Pas comme ça !
Aniaba lui prit la main et le força à s'assoir à côté de lui sur le muret.
- Explique moi.
- Je ne peux pas.
- Pourquoi ?
Il le regardait avec tant de gentillesse et de douceur que Nalio se prit à penser que, oui, ça pourraît se passer aussi vite...
Mais non.
Il avait besoin de temps.
Et il ne croyait pas aux coups de foudre.
- Je... C'est gênant !
- Bien sûr que non ! C'est toi qui décide que ça l'est ! Explique moi ce qui ne vas pas...
- Je ne comprends pas.
- Quoi donc ?
- Pourquoi, d'un coup, alors qu'on ne se connaît pas, tu veux bien sortir avec moi ? Pour Mina ? Je ne comprends rien à ce qui se passe !
Aniaba lui prit la main et lui sourit avec sincérité.
- Will m'a énormément parlé de toi, tu sais. Elle t'adore... Et à force de l'écouter, j'ai appris à te connaître. Et c'est loin de me déplaire !
Les joues écarlates, Nalio le laissa caresser sa main, ses yeux verts perdus dans ceux gris qui brillaient en face de lui.
- Je... Je t'ai beaucoup observé - de loin - et, moi aussi, j'ai appris à te connaître... Mais c'est compliqué...
- Pourquoi ?
Il n'avait pas du tout envie de lui parler de la veille.
- C'est compliqué. répèta-t-il.
Compréhensif, Aniaba hocha la tête. Nalio le en fut reconnaissant et ils se regardèrent ainsi, longuement.
Brusquement, il y eu des cri, dont un qui fit sortir Nalio de sa contemplation silencieuse.
- Mina ! Mina ! Ohé !
Sans réfléchir, il se précipita vers le groupe qui s'était formé...
Et tomba sur le corps étandu de sa meilleure amie.
Lentement, il s'assit à côté d'elle et lui prit la main.
- Mina ?
Si elle n'avait pas été si pâle, on aurait pu croire qu'elle dormait.
- Mina ?
Il contina à l'appeler, doucement. Comme si elle l'entendait, alors qu'un surveillant appelait l'infiermière.
Puis elle repris conscience.
Nalio lui sourit nervesement.
- Tu devrais rentrer chez toi et dormir, sinon tu vas finir à l'hôpital.
- Je vais bien...
- Non.
Nalio l'aida à se lever l'accompagna à l'infirmerie, non sans avoir glissé un "je reveins" à Aniaba.
Arrivés dans la pièce aux murs blancs, il fut rapide de constater que le jeune femme n'avait pas dormi depuis trop longtemps...
Nalio resta un instant avec elle, jusqu'à qu'elle lui ordonne de sortir : "Tu es trop stressé, ça me donne mal au crâne".
Il ne protesta pas et sortit, soucieux.
Et se heurta à un mur... Qui lui tapota gentiment le dos.
- Comment va-t-elle ?
- Cela fait des mois qu'elle ne dort pas, ou très peu... Si j'avais pas déconné hier, elle aurait sans doute dormis un peu...
Aniaba l'attrappa par les épaules et le secoua un peu.
- Arrête de raconter des bêtises ! Tout le monde sait qu'elle est malade ! Si ce n'était pas aujourd'hui, ça aurait été demain ! Il faut qu'elle voit un psy, tout le monde lui dit ! Mais elle n'écoute personne ! Ce n'est pas de ta faute, d'accord ?
Nalio senti les larmes lui monter aux yeux. C'était si gentil... Et il avait si peur... Il laissa le métis l'enlacer et se blottis contre lui en reniflant.
- Très classe, ricana Aniaba.
Nalio rit un peu, tentant de se défaire de cette tension qui ne partait pas. Une main couleur choclat lui carressait le cheveux et il se détendit petit à petit.
- Nalio ?
- Hum... ?
Le rouqin était ailleurs, dans un monde où il n'avait pas fait souffrir sa meilleure amie et où il sortait avec un certain métis atrocement gentil...
- Est-ce que... Non. Laissa tomber...
- Dis-moi...
Maintenant qu'il savait qu'il lui plaisait, il avait bien envie de griller l'étape "faisons connaissance et devenons amis avant de tenter quoi que se soi".
Et il voulait vraiment qu'Aniaba se confie à lui.
- Est-ce que tu pourrais m'aider sue un projet ? Will m'a dit que tu as un certain talent pour la cinématographie...
- Bien sûr, de quoi il s'agit ?
Le jeune homme avait bien comprit son besoin de changer de sujet. La situation était difficile.
- Je fais parti d'une association pour aider les personnes âgées... J'aimerais prduire un petit court métrage et les fonds qu'on récolterait avec le visionnage servirait à l'association...
- Bien sûr !
Nalio sentait que c'était là que se trouvait le début de leur relation. Il était reconnaissant à Aniaba de lui laisser du temps.
Aniaba était la personne le plus douce, la plus gentille et la plus patiente qu'il n'ai jamais rencontré. Il se refusait de tout gâcher. Il avait la chance de sa vie devant lui, il le savait. Mais une partie de lui restait terrorisée. Et s'il ne l'aimait pas ? Et s'il faisait tout cela pour faire plaisir à Mina ? D'un autre côté... Il était fou amoureux depuis trop longtemps pour ignorer la sensation de plénitude qu'il avait dans ses bras.
- Merci, Nalio.
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