Au son de la machine à écrire

L'auteur s'exprime

Chacune de ces touches donne le ton

le ton de la dénonciation

La critique demi-ouverte

Ouvre l'esprit des incompris

De ceux qui sont montrés du doigt

De ceux aux choix désignés douteux

De ceux aux idées cataloguées non conformes

Non conformes à ce qu'ils voudraient nous inculquer

Cet insidieux poison de l'être et d'être

Mais les touches s'abaissent et se soulèvent

Les lettres s'ancrent

Encre de remède

*

Au son des coups de crayon

Le dessinateur s'exprime

Chacun des ces croquis exquisse le ton

Griffonner le monde

Et faire le monde autrement

Une ouverture de possibilités

Pour ceux désabusés

Enclin à voir l'illusion

L'illusion de ce monde réel

Et que l'imaginaire n'est pas impensable

Alors les traits se dressent

Offrande de discernement

*

Au son des coups de pinceau

Le peintre s'exprime

Chacun de ces mélanges donne le ton

Le ton des émotions

Sujettent à motions de censure

De ce qu'on peut ressentir

Puisque ressentir n'est pas dans leur intérêt

S'exprimer et exister

Susciter et éclairer

Car d'aucuns ne peut contester

Ce que chacun peut éprouver

Et les couleurs se mêlent

En spectres affranchis

Au son de la machine à écrire ! Au son des coups de crayon ! Au son des coups de pinceau !

Alors ces sons résonnent comme une mélodie !

Bousculons le monde sans qu'ils puissent les censurer et s'ils les censurent, le son de la censure sonnera comme une fanfare. Une révolte sonore qu'ils auront déclenché. Le pouvoir de l'art sera dans tous les cas enclenché.