Sabrina ne le sait pas mais elle vient d’apporter une réponse à une question qui me taraude depuis plusieurs semaines voire peut-être même des mois. Lorsque le bus arrive, je l’embrasse une dernière fois avant de monter à bord.

J’ai retrouvé au retour le même chauffeur qu’à l'aller. Il m’a reconnu et taquiné : il a compris ce qui se passe. Il m’appelle Roméo et me dit que ma Juliette est très jolie. Je prends ça avec le sourire. Et, comme à l'aller, je voyage gratuitement ; il est vraiment sympa ce chauffeur.

Sur le trajet je me sens comme sur un petit nuage, ravi qu’on soit ensemble et que je sache ce qu’il en est vraiment pour moi. Cela me rassure tout à fait et je sens que je vais enfin pouvoir arrêter de penser sans cesse à ça.

Au fur et à mesure que le bus avance, je me demande vraiment comment je vais pouvoir le dire à Erwan. Je dois être juste et honnête avec lui, voulant que nous soyons "sages" désormais, ne désirant pas continuer à profiter tous les deux de nos célibats. Je considère le mien désormais fini.

J’arrive bientôt à mon arrêt et j'arpente lentement les derniers mètres. J’appréhende un peu les retrouvailles de ce soir mais il faut ce qu’il faut. Je rentre dans la chambre et directement il m'interroge sur mon absence :

- Erwan : Ha te voilà, je me faisais du souci !

- Moi surpris : Mais je t’avais dit que je sortais ce soir…

- Erwan : Bah non justement.

- Moi : Et bien désolé j’étais persuadé l’avoir fait.

- Erwan : C’est pas grave ! Tu étai avec une fille ?

- Moi rougissant : Oui j’ai revu Sabrina.

- Erwan : Oh petit cachotier ! Et alors ?

- Moi décidant d’être honnête: Hé bien on s’est mis ensemble.

- Erwan taquin : T’es un vrai tombeur !

- Moi amusé : Tu le prends pas mal ?

- Erwan : Non, y a pas de raison, c’est ton choix.

- Moi rassuré : Ah bin c’est cool.

- Erwan taquin : Même si je suis convaincu que j'aurais été un meilleur amant que toi.

- Moi amusé : Dans tes rêves peut-être oui.

- Erwan : Vous avez fait quoi ?

- Moi : Rien de bien méchant : on a mangé et bu un petit coup dans un bar.

- Erwan : Han, les pochetrons !

- Moi amusé : Sans alcool, oui tu as raison.

- Erwan : Rien de plus ?

- Moi : Bisous mais c’est tout, c'était pas trop possible de plus en extérieur.

- Erwan : Oh je vois, je suis content pour toi en tout cas.

- Moi : Merci.