Chapitre 3

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Chapitre 3

Miranda


Il la prenait sauvagement, avec une telle fougue que le lit rebondissait frénétiquement sur le dallage, grinçant à chaque secousse. Un rythme endiablé au son duquel elle respirait bruyamment. Il lui fallait se retenir de lui labourer le dos de ses mains, sa force surhumaine pouvant broyer son amant aussi aisément qu'un fétu de paille. Les saccades s'accélérèrent, gagnant en ardeur et en brutalité, puis dans un ultime gémissement d'extase il se retira et répandit sa semence sur les draps en soie. Qu'importe si cette contrainte lui déplaisait, elle ne tenait pas à être engrossée. Comment combattrait-elle avec un lardon dans le ventre ? Non pas qu'elle en deviendrait incapable, mais un ventre ballonné et, ce qui l'inquiétait davantage, les sautes d'humeur propres aux femmes enceintes ne manqueraient pas de réduire ses capacités. Et cela, elle ne le supporterait pas. Pas plus qu'elle souhaitait voir sa relation avec Jullan Aubront révélée au grand jour.

Certes Eron, son frère d'arme de toujours, était bien au courant, mais elle ne voulait pas que ser Daimos Balaeryen le soit. Daimos, son mentor, autant son maître d'arme que son maître à penser, un véritable père de substitution. Le lord de la Chambre Royale Jullan Aubront ne partageait pas leurs idées et n'était pas de ses partisans, compliquant passablement la situation si elle venait à être révélée. En fait, elle ne serait pas étonnée que l'Immortel sache, mais alors il n'en laissait rien paraître et le cachait très bien.

Aussitôt son œuvre finie, Jullan sortit du lit et ramassa en toute hâte ses vêtements. Il s'assit sur le bord pour remettre ses chausses tandis que Miranda passa ses bras autour de son cou. « Que pense ton épouse de toutes ces griffures ? Dit-elle en caressa son dos meurtri pour récolter quelques gouttes de sang. Elle porta ensuite sa main à la bouche et lécha goulûment ses doigts ensanglantés. « Elle n'en parle pas, moi non plus. Et mieux vaut pour elle, elle n'aimerait pas ce que j'ai à en dire. » Froid, si froid. Même son dos est froid.

Jullan s'en retournant à ses occupations de la Chambre et maître Daimos n'étant toujours pas rentré, Miranda se retrouva libre de flâner dans les prémices de ce qui allait être la plus grande réception de cet âge. La forteresse d'Argon, l'Argonat, se dressait majestueusement à flanc de colline et dominait toute la ville en contrebas. La réception du mariage se déroulait dans les jardins septentrionaux, de grands espaces ouverts situés entre le bastion principal au centre et la zone de baraquement de la grande porte. Dans leurs hauteurs, les jardins offraient par-delà les remparts une vue plongeante grandiose de la cité. Miranda observa la montée des derniers pavillons et chapiteaux se dressant en une forêt de toiles multicolores, les centaines de domestiques s'affairer aux derniers préparatifs dans un ballet ininterrompu de va et vient à donner le tournis. Par ici on dressait une table ou finissait de disposer des mets raffinés, par là on transportait fût de bière et tonneau de vin, on accrochait décorations festives et ornements somptueux. Ils exécutaient cette danse avec une telle précision, une grâce certaine et la même rigueur que mettait Eron dans son maniement de l'épée.

Alors que les premiers invités commençaient à apparaître et déambulaient parmi les attractions, l'essaim de domestique commença à s'effacer, délivrant aux convives la splendide fête. Miranda exultait des festivités à venir, les animations rocambolesques, les étalages de festin, la boisson coulant à flot, et plus que tout l'ébriété de tous ces nobles d'ordinaire si coincés se donnant en spectacle pour son plus grand plaisir. Un groupe de comédiens passa devant elle, obstruant son champ de vision, et lorsqu'ils furent passé elle vit Jullan marcher précipitamment vers elle, visiblement d'une humeur massacrante. Il ne prit même pas la peine de s'arrêter, lui empoigna le bras et la conduisit à l'écart. Elle venait de le quitter qu'il voulait déjà lui en remettre un coup ? L'idée lui convint tout à fait. Dieux qu'elle aimait l'amour sauvage. Dès qu'ils s'arrêtèrent, elle commença à lui caresser l'entrejambe mais Jullan dégagea aussitôt sa main. « Pas maintenant ! Tu vas faire quelque chose pour moi. Ser Daimos devrait arriver sous peu, va l'attendre à l'entrée. Dès que tu le vois, tu nous l'amène immédiatement à la Chambre. Et veille à ce qu'il ne parle à personne en chemin.

- Et rater le début des festivités ? Bien sûr, comptes-y », railla-t-elle. Mais la plaisanterie ne fut pas du tout au goût de Jullan. « Mira, je t'interdis de me parler de la sorte en public ! Je te donne un ordre, tu la fermes et tu l’exécutes ! C'est compris ? » Le brusque haussement de ton attira l'attention des domestiques alentours. Plus choquée que gênée, Miranda acquiesça du chef en serrant les dents si fort qu'elle crut les briser. Mais loin de satisfaire Jullan, celui-ci lui attrapa le visage d'une main ferme : « Dis-le !

- J'ai compris... » Il relâcha sa mâchoire, tourna aussitôt les talons et rattrapa le lord de la Chambre Henril Taubolton filant à grandes enjambées vers le bastion principal. Si je n'aimais pas tant sa queue, je lui couperais et la filerais à bouffer aux cochons ! Elle se promit de lui faire payer d'une façon ou d'une autre. Oh, bien sûr, la fête ne commençait officiellement que le lendemain afin de laisser aux retardataires le temps d'arriver. Il n'empêche que les attractions et buffets commençaient déjà à œuvrer à l'amusement des invités. Et elle ne savait même pas pourquoi elle allait rater ça.

Ainsi, contre sa volonté, elle se rendit à la porte principale au niveau inférieur attendre maître Daimos, pestant tout du long contre la bêtise de Jullan Aubront. Elle voulut gagner le rempart mais les gardes ne lui autorisèrent pas la passage à cause des consignes de sécurité draconiennes. Bien qu'elle insista lourdement tout en les abreuvant d'insulte, manquant de peu d'en venir aux mains, elle abandonna l'idée de monter ces maudits escaliers et se résigna à attendre maître Daimos à la porte. Elle s'y fraya un chemin parmi la foule de servant du château qui profitaient du grand défilé des invités passant la porte, ignorant les quelques malheureux se trouvant sur sa route qui firent les frais de sa mauvaise humeur en finissant le cul par terre.

La porte de la herse s'ouvrait sur douze mètres de haut et presque autant de largeur. Malgré sa place en retrait, Miranda pouvait voir la grande allée bordée d'arbre par-delà le pont-levis. Elle distinguait même les foules agglutinées de part et d'autre, masses grouillantes que seule une ligne d'hommes en armure séparait de la chaussée tant admirée, tous venus dans l'espoir d'apercevoir juste l'espace d'un instant une autre vie. Pour dominer la vue et être sûr de ne pas manquer maître Daimos, elle s'installa en hauteur sur une pile de caisse. En même temps qu'elle se satisfaisait de sa place, la délégation de Reynor s'approchait du pont-levis. Ses étendards flottaient au gré du vent, deux bois de cerf entrecroisés coiffant une lune pleine d'une pâle blancheur sur champs vert foncé. Son arrivée attirait tous les regards et suscitait toutes les attentions.

Chevauchant à la tête, flanqué de pas moins d'une douzaine de porte-étendards, le roi Willard Reynart, arborant gonflé d'orgueil sa couronne revêtant l'aspect d'un enchevêtrement gracieux de ramures d'or serties d’émeraudes et de saphirs. À ses côtés, son héritier William et son épouse Diane, suivirent ses autres enfants dont elle ne se rappelait pas les noms, puis le reste de la famille, frères, cousins, neveux, elle ne sut au juste. Derrière, les maisons vassales se succédèrent les unes après les autres. Parmi celles-ci, elle reconnut les armoiries Tyboll, mâchoire béante d'un loup aux crocs aiguisés, l'Immortel Thorem Somerthone et son soleil fendu d'un éclair, la patte d'ours pourpre toute griffe dehors des Kellindor, l'aigle des montagnes aux serres crochues des Delbart.

La délégation de Reynor laissa derrière elle une agitation exaspérante. Puis le calme revint peu à peu, l'engouement se dissipa, les nouveaux arrivants ne suscitant pas autant d'admiration. Quelques maisons bannerets de Ribbon, certaines connues qui s'accompagnèrent d'acclamations, les Damidond des Champs-d'or et leurs épis de blé sur champ vert, l'élan doré ruant sur champ noir des Obellan de l'Assaigne, la tête de taureau des Ferdinand du Runedain, le pin flamboyant des Hantell des Palains, le chariot d'argent des Fermont de Montraul, d'autres plus obscures sorties du fin fond du pays. Plus rares, les maisons de Bredor, les Bodrick, les Randall, qui semblaient passablement pressées.

Miranda fut particulièrement attentive à l'arrivée des Bregon et leur loup noir comme la nuit tapi sous un fourré menés par le vieux lord Tarson, ancien lord de la Chambre Royale de Ribbon de sinistre réputation. Son grand âge ne lui permettait plus de résider à la Cour, aussi il s'en était retourné dans le fief familial de l'Almond, laissant à son héritier Tibord le soin de représenter la maison. Il était difficile de voir en ce vieillard rabougri le terrible bourreau des Avanques, pourtant Miranda se souvenait encore de sa campagne punitive sur les mutins de Berston, d'une violence extraordinaire même pour un seigneur du Nord, et de l'emprise qu'il exerçait sur la Chambre Royale à l'époque. Certains parlaient même d'un vrai règne de la terreur sur l'Almond et ses duchés voisins, mais Miranda soupçonnait que ses détracteurs grossissaient volontairement le trait.

Le défilé d'invités se poursuivit, lentement, calmement, inexorablement, tel un ballet monotone, un écoulement insipide comptant ses malheureuses gouttes. Qu'est-ce que tous ces gens étaient venus voir en fin de compte ? Des femmes et des hommes dont jamais ils ne pourraient caresser la vie, une réalité infiniment plus enviable dont ils ne pourraient jamais s'approcher ne serait-ce qu'un peu. D'une certaine façon, des idoles que jamais ils ne pourraient aimer. En dehors des grandes maisons apparaissant par intermittence qui amenaient avec elles chevaliers et leurs hommes d'armes, gardes, hérauts, porte-étendards, serviteurs, le reste des convives ne se présentait qu'en petit groupe épars. Petite noblesse, bourgeois et riches citadins, xollits et grands prêtres belehits, ils avaient tous répondu à l'appel de l'Histoire qui s'écrirait bientôt sous leurs yeux.

Alors que Miranda pensait avoir atteint le comble de l'ennui, des cris lointains la sortirent de sa somnolence. Tel un grondement de tonnerre, une clameur naquit au loin, un déluge de cris hystériques et d'acclamations. Tandis que cette clameur se rapprochait inexorablement, se dessina une procession dorée aux couleurs de Cypreia. Thibald Mancaster, champion Immortel et frère du roi Tiberias, menait sa colossale délégation. Celle-ci affichait un luxe extravagant, presque surréaliste, qui aurait pu éclipser la fête elle-même. Flanquée de légions de serviteurs et de chevaliers en armure étincelant de milles feux, une file interminable de grands carrosses progressait lentement, comme si les cypreiens ne se montreraient satisfaits qu'une fois chaque nordien ébahi et totalement subjugué par cette vision d'extase. Les voitures aux devantures dorées minutieusement travaillées arboraient sur leurs flancs de magnifiques sculptures de marbre rose taillées en visage gracieux de femme.

Miranda vit là un message bien peu subtil adressé au Nord, destiné à rappeler à tous la puissance des autres royaumes à ne pas dédaigner malgré cette alliance. Mais à juger la réaction des masses, la mise en garde n'atteignit pas tous les nordiens de la même façon. Tant de splendeur, comment pouvaient-ils y voir autre chose qu'une insulte ? L'amitié entre Reynor et Ribbon pouvait expliquer l'enthousiasme de la foule devant les reynéens, mais rien d'autre qu'une simple courtoisie ne liait Ribbon et Cypreia. Pour Miranda, cet émerveillement pour les cypreiens n'était qu'une contemplation aveugle et malsaine pour un rival d'autrefois. Le long de la chaussée menant au pont-levis, ces imbéciles venus admirer le défilé mettaient une telle ardeur à glorifier le convoi qu'ils la dégoûtaient de leur fausse loyauté. Ils se pressaient toujours plus nombreux sur la mince et frêle ligne d'armure qui menaçait de céder à tout moment. Débordés de toute part, les gardes étaient contraints de les repousser continuellement et de plus en plus violemment de la hampe de leur hallebarde, cette foule ne leur accordant aucun répit.

Thibald arrivant à sa hauteur, elle s'attarda sur lui et le détailla plus avant. C'était un homme d'une stature imposante, large d'épaule, mâchoire serrée mais gracieuse. Un joli minois fin qui respirait la malice, pas une sournoiserie malveillante qui affublait quelqu'un comme Henril Taubolton, mais plutôt une sorte d'espièglerie bien attentionnée. À côté, les dizaines de chevaliers l'accompagnant dans leurs armures uniques argentées ou dorées faisaient pourtant pâle figure devant son charisme. Elle se plut à fantasmer sur son corps, ses doigts pénétrant son épaisse chevelure dorée, ses mains parcourant son torse robuste, trouvant le chemin de son entrejambe, saisissant sa virilité. Voilà le genre d'homme qu'elle aurait aimé faire sien. Le temps de recouvrer ses esprits, la procession s'achevait sur le Saint Ordre d'Arrawyn et ses frères dans leurs atours de soie pourpre menés par le charismatique Fendrel Teresyam. Un autre Immortel qui, Daimos ne manquant pas de s'en amuser autant qu'il s'en étonnait, avait manifestement trouvé la foi au cours de la Terrible Nuit quand tant d'autres y avaient abandonné tout espoir de croyance. Elle lança un dernier regard sur Thibald qui s'était déjà éloigné, et ce fut alors que l'absence du couple royal la frappa. Mais elle se souvint aussitôt que le roi demeurait au chevet de sa reine malade restée à Delima Velis. La chose paraissait curieuse, la rumeur voulant que les Immortels soient autant insensibles à la maladie qu'à la vieillesse. Néanmoins elle se délecta de la déception de tous ces gens venus uniquement pour la promesse de pouvoir poser les yeux sur la célèbre Reine Colombe.

Après leur passage tumultueux, il fallut un moment pour que la foule ne retrouve un semblant de calme. Mais alors que la garde croyait pouvoir souffler un peu, les bannières de Belle-jonquille apparurent à leur tour, crocodile vert entouré de roseaux sur champs jaune sableux, suivies par les bannières des autres cités libres d'Alézie, ici une rose de jade sur fond mauve, un tatou bardé de pointes de lance, là un sablier de cristal, un aspic de sable bondissant. Le Consul-Roi ouvrait la marche, drapé d'un voile transparent d'une finesse inouïe se confondant avec l'air lui-même et brodé de toutes les sortes de vert imaginables. Adoptant la même arrogance que les cypreiens, les Consuls d'Alézie se pavanaient dans des carrosses affublés d'ombrelles d'un luxe indécent, continuant d'afficher l'opulente richesse de l'Est Éclairé. Incrustés de pierres précieuses aux panels de couleur aussi variées que mille arc-en-ciel, ils rayonnaient tel les reflets du soleil d'aurore se levant sur l'océan. À nouveau, le luxe outrageant qu'affichait les jonquaris posséda la foule. Les gardes durent encore jouer de la hallebarde pour arriver à la contenir. Devant un tel déchaînement et accablés par la lassitude et la fatigue, certains ne se privèrent pas de gratifier les plus insistants de quelques coups de manche bien sentis.

Miranda finit par se lasser de ce spectacle navrant. Dès lors combien d'heures attendit-elle, elle serait bien incapable de le dire, le temps s'écoulant avec une lenteur accablante. Elle eut l'impression que la matinée entière se fut écoulée quand Maître Daimos daigna finalement se montrer. D'un bond, elle descendit de son nid et le rejoignit. « Mira ? Tu n'es pas à la fête ? Allons, toi aussi tu m'as manqué, mais ce n'était pas la peine de m'attendre. » Bien qu'il se voulut amusant, sa remarque l'irrita prodigieusement. Elle aurait provoqué son courroux si elle émanait de n'importe qui d'autre. Cependant, Daimos se trouvait être la seule personne sur laquelle elle ne faisait pas rejaillir sa colère. Jamais. Une leçon apprise aussi rapidement que douloureusement. « Pitié, ne remuez pas le couteau dans la plaie. » J'ai une folle envie de trucider tous les convives qui me passent devant depuis des heures ! Brûla-t-elle de dire, mais elle se retint, elle savait que la remarque ne lui aurait pas plu. « Ça m'enchante pas d'être là, je fais que suivre les ordres. » Elle n'eut rien besoin d'ajouter pour susciter son inquiétude. Il faisait parfois preuve d'une clairvoyance surprenante. « Est-il arrivé quelque chose ?

- Pff, comment je le saurais ? Grommela-t-elle. On me dit jamais rien à moi, on m'a juste demandé de vous amener à la Chambre Royale dès votre arrivée. J'suis pas une putain de messagère.

- À l'évidence, c'est quelque chose de sérieux », poursuivit Daimos en choisissant d'ignorer son langage ordurier. Bien sûr, elle s'était rendu compte par elle-même de l'importance de l'affaire. Sa colère envers Jullan bouillait en elle mais elle ne l'empêchait pas de comprendre qu'il tenait à éviter d'ébruiter le problème, quel qu'il fut. Sans quoi, elle n'aurait pas concéder à lui obéir. « Bien, tu peux retourner à la fête, je pense que j'arriverais à trouver la Chambre Royale sans ton aide.

- Pas question, Jullan m'a ordonné quelque chose alors je le ferais.

- Lord Jullan », la corrigea-t-il en se mettant en marche. Miranda s'imagina à cheval sur son lord en gueulant cette formule. Il lui fallut se retenir de rire tant l'image semblait grotesque. « Si vous voulez. Mais personne d'autre que moi vous annoncera à ''lord Jullan'' ». Elle se satisfaisait de voir la tête désappointée de ce dernier lorsqu'elle annoncerait Maître Daimos avec toute la fausse déférence dont elle était capable. « Est-ce pour me faire comprendre que tu veux que je lui en touche un mot ? Tu n'es certes plus une simple roturière, cependant aucun lord n'a de remarque à recevoir de toi.

- J'ai pas besoin de vous pour m'occuper de ce genre d'homme. » Daimos leva un sourcil, surpris. « Ne va pas faire de bêtise Mira. Si tu avais la sottise de t'en prendre à un lord de la Chambre Royale, je serais le premier à te le faire regretter.

- Loin de moi cette idée. » S'il savait toutes les outrances que je me permet avec un de ces lords. Elle s'efforçait d'en rire, néanmoins elle redoutait l'immense déception que la vérité inspirerait à son cher maître. Elle estimait son approbation plus que toute autre chose au monde.

Ils prirent le monte-charge menant directement au bastion principal où se trouvait la Chambre Royale, une merveille de technologie dont Miranda ignorait le fonctionnement, et s'en moquait éperdument. Lorsqu'ils franchirent enfin les portes de la vaste salle, elle pouvait sentir une tension palpable. La curiosité la taraudait depuis l'apparition désagréable de Jullan Aubront, mais celle-ci avait désormais laissé place à une réelle inquiétude. Daimos inspecta la pièce d'un air contrarié. « Où est Sa Majesté ? » S'y trouvait tous les conseillers du roi, son Flambeau Admond Beregon, le prince héritier, tous visiblement à cran, mais lui-même manquait à l'appel. « Il est appelé par ses obligations envers la famille de mon épousée, répondit le prince Arthur qui s'était levé pour accueillir son mentor.

- Je dirais plutôt qu'il leur tient le crachoir », railla Henril Taubolton, aussi médisant qu'à son habitude. Incrédule, Daimos ne sut trop comment accueillir cette remarque, mais l'expression grave du Flambeau confirma ses craintes. Celui-ci remercia Miranda en esquissant un léger sourire et la pria de disposer. Elle tourna les talons, passa la porte et en referma les battants. Mais au lieu de repartir, elle s'attarda et laissa traîner une oreille juste assez longtemps pour saisir une phrase : « Cette fois, lord Branegan s'est surpassé, il a exécuté des bredoriens... » Aussitôt, elle étrangla un cri de stupeur.

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