Le monastère

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L’homme à la cape beige s’appelait Jacob. Il était encore jeune, et dans sa tête se bousculaient des rêves d’ailleurs. Jacob le devinait : cette fille ne pouvait venir que de très loin. Cela se voyait dans son regard étonné, ses sursauts au moindre craquement de brindilles. Cela se sentait dans ce carnet défraîchi, que la voyageuse protégeait comme un précieux trésor.

Jacob écouta plus attentivement. Les pages du livre semblaient lui chuchoter les secrets d’un univers. Son propre monde, comprit-il. L’histoire changeait, se transformait, évoluait. Et Helen, tout comme lui, écoutait.

Soudain, le murmure se tut.

Jacob s’arrêta net, imité par la jeune femme. Le temps s’étira, suspendu dans un souffle. À cet instant, dans leurs regards mêlés, ils comprirent que plus rien ne pourrait être changé.

Le destin avait décidé pour eux.

Les pas des deux enfants brisèrent cette atmosphère irréelle. Les oiseaux se remirent à chanter. Et le petit groupe reprit la marche en silence.


L’endroit où le Sorcier emmenait Helen n’avait de monastère que le nom. Ses hauts murs de pierre claire se dressaient fièrement au fond de la vallée. Les troncs biscornus des pins les entouraient de toutes parts. Au-dessus des remparts, deux tours carrées quittaient les branches pour s’élancer vers le ciel d’un bleu limpide.

Helen en resta bouche bée. Ce château fort paraissait tout droit sorti du Moyen-Âge. Elle n’en avait jamais vu de pareil.

L’image de Grand-père lui revint en mémoire. Le vieil homme, entre ses manuscrits, prenait parfois le temps raconter de longs récits emplis de magie. Et Helen, toute petite fille, se laissait alors captiver par sa voix. Portée par ses mots, elle aussi rêvait d’ailleurs.

— Tout était vrai… prononça-t-elle dans un murmure.

Un sentiment d’excitation l’envahit. La jeune femme oublia ce qui l’entourait et s’élança dans la pente rocailleuse. Des centaines de questions trottaient au rythme de ses pas, roulaient sous les pierres. Toutes se bousculaient, pressées comme elle d’arriver.

Où ça ?

Helen freina sa course au milieu du chemin, perdue. Un instant, le château se tenait devant elle. La seconde d’après, il avait disparu ! Seuls des buissons et des troncs envahissaient à présent le bas de la colline.

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