Épilogue Le berceau de la fin des temps
Marika avait observé la scène, médusée. Elle ne savait pas quoi dire, et encore moins quoi faire. Devant elle s’allongeait la silhouette serpentine d’un immense dragon rouge comme le sang.
Le corps de la créature était parsemé d’écailles dorées et de cristaux d’un noir de jais. Une crinière d’un gris anthracite entourait un visage à mi-chemin entre le loup et le cheval. Les extrémités de ses oreilles étaient déchiquetées et brillantes et ses griffes, comme les six cornes qui encadraient sa tête de part et d’autre, arboraient un blanc sale teinté d’or.
Tout ce qui restait de son fils était ce regard singulier, un œil rouge et l’autre vert. Au moment même où le château d’Hyrule libéré du roi démon retombait sur ses fondations, le dragon couleur de sang prit son envol dans un tourbillon d’étoiles et quitta l’île. Alors Marika pleura comme personne en Hyrule n’avait jamais pleuré. Mère d’un dragon immortel qui ne se rappelait plus de rien ni de personne, elle avait l’éternité pour faire le deuil de son fils.
Puis le dragon survola Hyrule. De sa vie d’avant, il ne lui restait que quelques souvenirs diffus, teintés de nostalgie. Un visage, un regard, un parfum, une émotion, telles les dernières étoiles au lever du soleil. Quelques souvenirs, et un but : détruire le héros et tous les êtres qui lui étaient chers, quitte à payer le prix fort, et faire d’Hyrule la tombe de celui qui était jadis le chef des Yigas. Faire d’Hyrule le berceau de la fin du monde.
Peu à peu, la place se vida. Chaque esprit disparut. Seule resta Marika. Assise à même le sol, une orchidée rose et jaune entre les mains, elle savait que son fils vivrait toujours dans la mémoire de ses proches et les légendes de son peuple.
"""Marika mélancolique en ce jeudi de pluie...
Vous saviez que Marika est un prénom japonais ? Je savais pas. Et il s'écrit même avec le kanji pour "fleur" ! C'est super, parce que la Marihka (d'où vient le prénom) est une orchidée du désert Gerudo... Le hasard fait bien les choses."""
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