Un jour que Héros dormait dans une auberge du nom de Perd-Fortune, un homme dont le nez était aussi gros que sa figure entra dans sa chambre et tenta de lui subtiliser ses crédits, mais le voleur improvisé ne faisait pas bon usage du mot discrétion et fit tomber la bourse de cuir pleine de pièces par terre.

Le bruit des pièces s’entrechoquant réveilla Héros.

— Que se passe-t-il ici ?

— Bonjour brave homme, je suis venu ici pour vous prévenir que des voleurs sévissent dans cette auberge, ce n’est pas prudent de dormir avec autant d’or mis en évidence. Ça peut être tentant pour les gens non respectables.

Alors Héros qui n’était pas dupe remercia l’homme et le ficha à la porte, seulement la porte ne fermait plus.

— Ça, brave homme, ce sont sûrement des voleurs sans expérience qui ont cassé le verrou.

— Sûrement, et nous allons aller voir tous les deux le tenancier de l’établissement, on va voir si il est expérimenté lui.

Alors Héros et l’homme au gros nez toquèrent à la porte du tenancier qui ouvrit rapidement.

— Mais qui voilà, c’est Héros qui m’a pris une chambre plus tôt ! Mais pourquoi êtes-vous donc avec ce bon Nezbourru ? Je sais ! Vous êtes venu pour l’écriteau, j’offre une pièce d’or à celui qui démasquera le voleur qui agit dans mon auberge. Je suis sûr que vous voulez faire équipe avec lui pour le retrouver. Cela dit, il n’a encore jamais réussi à voler qui que soit sans se faire prendre sur le fait.

Alors Héros expliqua qu’il n’en savait rien pour l’écriteau mais que cela tombait bien car l’homme au nez bourru avait tenté de lui subtiliser sa bourse.

— Nezbourru ? Non. Voilà qui est déplaisant, c’est mon neveu. Il est gentil comme un ange vous savez.

Alors Héros comprit que l’aubergiste était dans le déni et dégaina son épée brisée pour impressionner l’homme au nez bourru, et contre toute attente, cela fonctionna.

— Je vous en prie brave homme, ne me faites pas de mal. C’est vrai mon oncle, c’était moi, j’ai toujours voulu intégrer la guilde des voleurs mais je n’ai jamais réussi à passer l’épreuve initiatique, je n’ai jamais réussi à aller jusqu’au bout.

— Ce n’est pas grave mon petit Nezbourru, je l’ai bien remarqué que tu n’étais pas taillé pour le métier, je t’apprendrai les ficelles. Mais pas de concurrence dans l’établissement !

Alors Héros compris que le tenancier était lui-même un membre de la guilde des voleurs.

— Non monsieur Héros, Nezbourru et moi-même n’avons jamais rien volé. Nous aimerions bien mais vous étiez notre seul client depuis bien longtemps.

Alors Héros qui ne pouvait rien faire seul regagna sa chambre, regroupa ses affaires et assez reposé, il quitta l’établissement pour reprendre ses aventures, et il se dit ce n’était pas aujourd’hui qu’il deviendrait ni plus fort ni plus riche. Mais il n’oublia pas le nom de cette auberge peu recommandable : « Perd-Fortune ».