Alors que Héros marchait le long de la plage, une planche s’échoua avec délicatesse, lentement charriée par les vagues. La planche était toute simple, longue et épaisse. Sa couleur d’origine mangée par le sel virait vers le marron foncé, presque noir.

Alors Héros s’approcha et inspecta la planche, plus par désœuvrement que par intérêt, mais cet intérêt si insignifiant se mit à grandir au moment où il vit gravé dans le bois les caractères formant les mots Roi de Daul. Quel était ce roi ? D’où venait-il ? La planche venait-elle de son bateau et celui-ci avait-il coulé ?

Héros, qui n’avait jusqu'à il y a peu jamais voyagé, ne connaissait que peu le monde dans lequel il vivait. Il n’avait connu l’école que dans son plus jeune âge, le Chevalier Noir avait bouleversé les habitudes de son village. C’était l’existence de ce Chevalier Noir qui le motivait à devenir plus fort. Là était son unique objectif, détrôner et chasser cet infâme.

Plus loin sur la plage des enfants jouaient aux épéistes avec des bâtons grossièrement taillés. Ils riaient et chantaient tandis qu’ils s’inventaient des aventures épiques.

Voilà pourquoi Héros voulait se battre, pour que les enfants conservent leur naïveté et que le monde soit en paix, pour que la dignité des faibles soit respectée, pour que les puissants ne soient pas au service de leur cupidité.

Héros regarda fixement la gravure sur la planche, il imprégna dans son esprit ce nom, le Roi de Daul.

Et il se dit que peut-être jamais il rencontrera une personne d’une telle stature, surtout si son bateau avait coulé et lui avec.