Vide
Le vide. Vous savez ce que c'est le vide ? La sensation de se sentir mort, inerte, sujet a ne ressentir aucuns ressentis, a ne plus savoir comment vibrer, ne plus en connaitre le gout, l'odeur.
Ne plus rien attendre d'autre que l'heure, sans regarder ni le ciel ni les aiguilles. Sortir, sourire, se forcer. Boire, toujours plus, il y a bien longtemps que cela ne fait plus d'effet, boire, encore et encore, et se laisser emporter.
Se souvenir de l'enfance, l'époque ou l'on s'endormais avec le sentiment de bien être, y penser en pleine insomnie.
Penser a tout, a rien, aux angoisses qui pointent leur nez en même temps que la lune, mon avenir et ses contours bâclés, le fardeau d'être né clairvoyant et les regrets, tous ces regrets entassés, tout ce que j'ai gâché et que je vais gâcher. Je n'en peux plus, je veux partir mais je sais qu'ailleurs cela sera pareil. La vie n'a rien d'intéressant, la mienne est semblable a de milliers d'autres, elles aussi semblables a de milliers d'autres. C'est d'ailleurs ce que les gens recherchent, ils trouvent ça rassurant, l'illusion de la sécurité. La vie est pourtant si instable et précaire. La vie ordinaire est noble je trouve, mais c'est la chimio qu'on applique au cancer de la vie. Je suis comme des milliards de gens, je perd mes cheveux, j'essaye juste de stopper le traitement pour me sentir vraiment vivant, au moins je choisirai mes souffrances.
Je ne veux pas finir comme vous, je ne veux pas m'aveugler avec cet effet d'optique, la prison la plus efficace, sans murs, je ne veux pas qu'on me dicte ce que je dois faire, fonder une famille, avoir un job, payer mes impôts, la redevance télé, avoir un pavillon, un labrador, un scénic, manger chez mes beaux parents le dimanche, voter, consommer, perdre mes points permis, consommer, ne pas fumer, ne pas boire, manger 10 fruits et légumes par jour, consommer, rouler a 90, voter, consommer, mourir a petit feu, dans mon petit confort, consommer, consommer, consommer, voter.
Je fais partie de ces gens la, ceux qui ce lèvent avec le nouveau jour, sans but précis. Je fais partie de ceux qui ont préférés se réfugier entre le rêve et la réalité, de part les frontières de leur monde. Je fais partie de ceux qui ont arrêter de lutter, de ceux qui existent sans rien attendre de l'existence. Je suis un conscient, un exilé du pays de l'évidence recueilli dans les paradis artificiels. Je n'ai plus besoin de réfléchir, tout cela n'a plus d'importance. Et l'amour, l'amour… l'amour n'existe pas, c'est une certitude, plane seulement le piège de l'enthousiasme ridicule qu'on y mets a y croire .
Je ne fais pas partie de ceux qui croient, je fais partie de ceux qui voient. De ceux qui ne se mentent pas.
Tu sais, moi si j'écris c'est parce que ça m'apporte de la satisfaction et du soulagement, je suis peut être égoïste au fond, et puis ya de milliers de gens plus doués que moi, je suis juste un jeteur de bouteilles anonymes, elles finiront certainement par se briser sur un rocher, mais qu'importe, j'aurai délivré mon message de mon esprit, je suppose que ça me suffit.
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