Le loup d'Adrian s'approche au pas, le corps proche du sol, les crocs découverts, une lueur de défis dans le regard.

Ma louve se tapit découvrant également les dents et lui lançant un grognement plus proche du rugissement, le fixant intensément, tous les muscles de son corps bandés à l'extrême.

Il commence à décrire des cercles le long du tatamis, ma louve l'imite.

Tout à coup il change de direction et se rue sur ma louve. En un éclair il est sur elle, sa machoire claque près de sa nuque. Plus rapide que lui elle se retourne au dernier moment, passant sa tête sous le ventre du loup noir, et se sert de ses épaules pour le projeter plus loins. Il va s'écraser à l'autre bout du tatamis. Un peu sonné, il relève la tête juste à temps pour la voir arriver, et roule sur lui même pour l'éviter. Emporté par son poid, elle ne peut faire demi tour pour lui faire face, et il en profite pour lui attraper la peau du cou. Elle couine et il relache légèrement sa prise.

Quel idiot ! Un couinement suffit à le faire lacher !

Elle en profite pour lui envoyer un coup de patte sur le museau, qu'il évite en tournant la tête. Elle lui saute alors dessus, les deux pattes avant sur son poitrail, le renversant sur le dos. Pour terminer, elle l'immobilise en prenant la gorge du loup noir dans sa gueule.

Ne lui fait pas mal !

Il faut qu'il se soumette !

Elle ressere un peu son étreinte. Le loup noir continue à montrer les crocs, il n'a pas décidé de se laisser battre.

Kali, s'il te plaît laisse moi gagner, je ne peux pas perdre devant mon père.

Sous la surprise ma louve le lâche immédiatement, il en profite pour la projeter en l'air à l'aide de ses pattes arrières. Le temps qu'elle atterisse au sol, il s'est relevé et se précipite sur sa gorge. Il l'enserre de ses crocs, ma louve commence a suffoquer.

Kali, gémit, ça mettra fin au combat

Hors de question ! Je ne me soumettrais pas !

Elle continue à tenter d'échapper à la machoire qui la serre de plus en plus.

Arrête le combat, tu as perdu ! Ne m'oblige pas à te faire du mal.

Essaie toujours ! Je ne me soumettrais pas ! Je préfère encore mourrir !

Raisonne ta louve ! Si je la blesse je te blesse !

Ce n'est pas elle qui décide, c'est moi qui suis au commande !

Ecoute le, mets fin au combat, on a déjà impressioné tous le monde !

La louve jette un rapide cou d'oeil à ses spectateurs. Khora a plaqué ses deux mains contre sa bouche, Victor se tient les bras croisé impassible, Ty trépigne.

Victor allait ouvrir la bouche quand ma louve accepte de céder. Elle laisse échaper un léger gémissement, assez audible cependant pour mettre fin au combat. Immédiatement le loup noir lui lache la gorge, la laissant se redresser. Il continue à grogner, ses prunelles vertes plongées dans celle de ma louve. Loins de se démonter, elle se met à grogner en coeur, passant sa langue entre ses crocs avant.

Laisse le dominer ! Au moins pour cette fois ci !

Pas question ! Il a triché ! Je ne me soumettrais pas !

Elle fait claquer sa machoire plusieur fois à quelques centimètres de la gueule du loup noir. Ultime provocation.

ça suffit maintenant ! Soumet toi où tu n'es pas prête de me voir te laisser de nouveau aux commandes !

Très bien...si tu insiste...mais c'est toi qui te soumet ! pas moi.

Elle finit enfin par baisser la tête en arrêtant de grogner, exposant ainsi sa nuque aux dents du loup noir. Il se redresse de toute sa hauteur, arrêtant de grogner à son tour.

• Et bien ! Quel caractère ! souffle Ty. J'ai bien cru qu'elle allait t'écraser Adrian !
• Il lui manque de la technique, mais elle est combative. admet Victor.
• Aucun de vous n'est blessé ? s'enquiert Khora. Kali approche ! Tu as du sang sur ta fourrure.

Ma louve ne bouge pas d'un pouce.

Ah non pas question de me faire humilier en me laissant ausculter comme un chien de compagnie !

La grosse tête du loup noir passe délicatement contre la tête de ma louve. Il en profite pour lécher le sang présent sur la fourrure.

Fidèle a elle même, elle lui fait claquer les dents près des oreilles. Il les évite et lui colla un coup de langue énergique sur le museau, avant de se baisser sur ses pattes avant, queue en l'air l'invitant au jeu. Elle ne peut résister à son appel et lui envoie joyeusement une patte avant. Il fait demi-tour et commence a courrir, lui aboyant après. Elle se lance à sa poursuite, faisant claquer ses dent en direction de ses flancs. Après quelques minutes de jeu, Victor sonne la fin de la partie.

• Allez ça suffit pour aujourd'hui les enfants ! Si après ça elle ne dort pas pendant 3 jours, on aura vraiment sous estimé cette demoiselle. Adrian transforme toi, on va l'aider à en faire de même.

En quelque seconde, Adrian retrouve sa forme humain, arborant une magnifique trace rouge vive autour du cou. Il se redresse sans aucune gêne, exposant sa nudité à tous les regards et traverse tous le tatamis. Ma louve n'en perd pas une miette.

Détourne le regard ! C'est génant !

Je ne vois pas pourquoi, c'est juste un loup sans poil, et plutôt bien dôté si tu veux mon avis !

Je te signales que tout ce que tu regardes je le vois !!

Et bien profites ! Il ne pourra pas te le reprocher étant donné que c'est moi qui ai le contrôle de ce corps.

Je ne pourrais plus jamais le regarder dans les yeux, je suis mortifiée ! Tu es vraiment sans gêne !

De toute façon, étant donné que tu as décidé de te soumettre à lui, tu n'es plus censé le regardé dans les yeux. Tu es d'ailleurs prié de bien lui signifier que c'est toi qui m'a contrainte à me soumettre.

Oh ne t'inquiète pas, je penses qu'il l'a compris.

Et rajoute que je refuse qu'il me léchouille comme un chiot !

Arrête de faire ton insensible, je n'ai pas le contrôle de ce corps mais j'ai senti ta queue s'agiter.

Tu feras moins la maligne dans un instant quand tu te retrouvera nue devant tout le monde à ton tour.

Khora s'approche justement avec la grande couverture qu'elle a pris soin d'emporter.

• Je te recouvre pour que tu puisse te retransformer.
• C'est pas du jeu ! proteste Ty.
• Elle n'est pas encore habituée ! Et être un peu plus pudique ne vous tuerais pas ! lui répond Khora.
• Oui enfin, il ne me semble pas l'avoir vu détourner les yeux lorsque j'ai traversé le tatamis. dit Adrian, enfin vêtu d'un short de sport.

Il posa un genou à terre près de la tête de ma louve.

• Ecoute moi toi, on s'est bien amusé, mais tu veux bien la laisser revenir maintenant ? Tu as assez puisé dans son énergie pour aujourd'hui, elle a besoin de repos si tu veux pouvoir aller faire un tour demain.

s'il me prend par les sentiments...tu es prête à retrouver ton corps ?

Oui, heureusement que Khora a prévu la couverture !

Tu ne devrais pas avoir honte de notre forme humaine, je nous trouves plutôt pas mal ! Allons y.

C'est comme si mon corps se déchirait en deux, suivit d'une douleur fulgurante m'arrachant un cri. Quand je ré-ouvre les yeux je suis étendue nue au sol, la couverture me couvrant jusqu'aux épaules, incapable de bouger le moindre muscle et complétement à bout de souffle.

Adrian juge bon de la remonter encore un peu en lançant un regard mauvais à son frère.

• Tout va bien Kali ? me demande doucement Khora. Pas trop secouée ?
• Plus jamais ! soufflais-je.

Adrian se met à rire.

• Tu arrives à bouger ou pas du tout.
• Je ne sens plus mon corps, comment veux tu que je saches si je parviens à bouger ?
• Très bien, je te porte jusqu'à la maison alors.
• Mais je suis...
• Nue ? Oui, ce ne sera pas la dernière fois. Mais contrairement à ta louve, je peux me conduire en parfait gentleman. Ne t'inquiète pas, tu resteras enveloppée dans cette couverture jusqu'à ton lit.
• Et après aussi Adrian ! Soyons clair ! glisse Victor en passant près de nous. On part devant. Ty ! Vient !

Ils quittent la salle, me laissant seule avec Adrian.

• Elle ne voulait pas se soumettre n'est ce pas ? Tu l'as contrainte à le faire.
• Elle est sacrément fière...un peu suicidaire. Tu ne m'avais pas dit que les loups pouvaient échanger par télépathie.
• Il fallait bien que je conserve un avantage. dit-il dans un sourire.
• Pour la supplier de te laisser gagner ? Tricheur ! Tu ne fais qu'un avec ton loup ?
• En quelques sortes, nous avons fusionné au bout de quelques temps. Son caractère et le miens sont tellement imbriqués que je n'ai plus l'impression de cohabité avec quelqu'un d'autre dans le même corps. Je peux te soulever où tu veux encore quelques minutes ?
• Non c'est bon, j'ai froid, et sommeil, j'ai hate de rentrer.

Je m'enroule dans la couverture, veillant à ne laisser dépasser que le nécessaire. Il me prend dans ses bras, et se dirige vers la maison. Bercée par ses pas, je sombre dans un profond sommeil.