Chapitre 18

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Je croisais les bras sur ma poitrine, ignorant Etan. Il se planta devant moi avec une lueur de défis dans le regard.

" Tu comptes le nier ?

- Retourne sur le balcon Etan.

- Ok. Mais je sais que j'ai raison. Je sens toujours quand une fille frissonne entre mes bras."

Il resta encore une minute son regard planté dans le mien puis finis par sortir sur le balcon. Il s'assit adossé au mur à côté de la fenêtre. Je me couchais, remontant la couette sur moi, allongée sur le dos. Je fermais les yeux, épuisée par toutes ces émotions. J'eu du mal a trouver le sommeil, mal à l'aise de savoir Etan sur le balcon.

La nuit fut agitée par de nombreux cauchemards, mettant en scène la mort de mes parents, celle de mon frère, ou la mienne. Je finis par me réveiller en sursaut aux premières lueurs du jour. Un coup d'oeil vers la fenêtre du balcon m'indiqua que Etan s'y trouvé toujours, fumant sa cigarette. Je me levais et pris une douche bien chaude, en profitant pour me laver les cheveux. Je pris le temps d'enfiler un legging de sport noir avec des bandes blanches et la brassière assortie, laissant apparaître mon ventre. La cicatrice était désormais blanche, encore quelques jours et elle aurait disparu. Attachant mes cheveux encore humide en queue de cheval haute, j'appliquais une couche de mascara sur mes cils et appréciais le résultat. Mon ventre gargouilla.

Je sortis de la salle de bain, décidé à aller trouver quelque chose à manger dans la cuisine.

" Bien dormis ? m'interpella Etan en entrant par la porte fenêtre.

- Mieux que toi je suppose.

- Tu as gémis toute la nuit, tu rêvais de moi ? me demanda-t-il avec un sourire en coin.

- Ça suffit Etan.

- Comme tu veux...mais tu sais que j'ai raison. Tu as envie de moi je le sens. dit-il en posant une main sur ma hanche.

- Tu te fais des films. C'est ce que tu aimerais qu'il en soit pour moi. Et ce n'est pas le cas ! J'espères que je suis claire ! répondis-je en repoussant sa main."

Je tournais les talons en l'entendant soupirer derrière moi, et quittais la chambre.

Je rejoinds la cuisine, retouvant Ty attablé devant un petit déjeuner monstrueux, torse nu comme à son habitude. Je m'assis à ses côtés.

" Comment tu peux manger autant et garder la ligne ?

- Truc de loup. répondit-il la bouche pleine. Sers toi, ta louve a sûrement faim et vu ce que tu la nourris ça m'étonne pas qu'elle soit toute faiblarde.

- Faiblarde ? Tu sais qu'elle pourrait botter le cul de ton loup avec trois pattes attachées ? lui rétorquais-je.

- Mouai...il va falloir arrêter de botter le cul à tous les loups de la meute. Ça fait mauvais genre. Naomie ne s'en est toujours pas remise."

On éclata de rire ensemble. Des lèvres se déposairent dans mon cou en un léger baiser. Une odeur rassurante m'enveloppa. Adrian s'assit à côté de moi sur un des tabouret en hauteur, torse nu lui aussi.

" Aucun de vous ne connaît les tshirt ?

- Truc de...

- Oui truc de loup, Ty j'ai compris.

- Tu as bien dormis ? me glissa Adrian en effleurant ma joue du bout de son nez.

- Pas vraiment...je veux y aller...

- Manges d'abord. Ensuite je t'enmènes."

Le petit déjeuner terminé, on débarrassa la table. Et Ty remonta dans sa chambre. Adrian se planta devant moi, passant ses mains dans mon dos pour m'attirer à lui.

" Tu es sûre d'être prête à aller voir tes parents ?

- Oui. J'en ai besoin, pour réaliser...

- D'accord..."

On quittait la maison sous le soleil écrasant, prenant la direction du cimetière dans la périphérie du village. Le cimetière était entouré de haies vertes malgré la sécheresse de ce mois d'aout.

Adrian me conduisit directement aux tombes de mes parents situées l'une à côté de l'autre. J'avais imaginé un simple trou avec une croix en bois, mais à l'évidence mes parents avaient eu droit aux mêmes honneurs que les autres membres du clan. Leurs tombent était entièrement recouvertes de rosier fraichement plantés. Celle de ma mère était ornée roses blanches et roses, celle de mon père blanches et noires. Un bloc de marbre blanc unissait les deux tombes, avec les noms et prénoms de mes parents sculptés en lettre d'or. En haut à droite, le sceau de la meute avait été apposée.

" Ma mère a planté les roses. C'est une tradition dans notre meute. Les couleurs symbolises les sentiments que l'on a pour la personne qui est enterrée, et les épines des rosiers sont censées protéger leurs corps mortels.

- Et que signifies les couleurs choisies ? lui demandais-je en effleurant un pétale d'une rose noire.

- Les roses blanches représentes un hommage et un signe d'admiration envers tes parents. Les roses symbolisent la douceur, la féminité et l'élégance, c'est comme ça que ma mère imagine la tienne. C'est ce qu'elle voit chez toi. Les noires expriment l'admiration qu'à ma mère pour ce qu'elle pensait être l'esprit rebelle et fort de ton père. Ce que moi, je retrouve chez toi.

- Et pour les cercueils...vous avez choisi quoi...

- Euh...j'espères que tu ne seras pas fachée mais chez nous, il n'y a pas de cercueil. On est enterré dans un linceul, à même la terre. Ils sont ensembles...Kali ça va aller ? Tu es toute pâle...

- Je...j'ai du mal à réaliser...ce n'est pas réel pour moi...j'ai l'impression d'être devant la tombe d'inconnus...allons nous en...je ne peux pas rester là."

Je tournais le dos à la tombe de mes parents, et parti à grande enjambé en direction de la grille du cimetière, une larme coulant le long de ma joue. Je fixais le sol, les pensées se bousculant dans ma tête. Je me demandais qui avait assisté à leurs obsèques. Comment ils étaient habillés, positionnés. Si tout cela avait un sens. Être enterrer par des inconnus, dans un endroit inconnu, au milieu d'une meute d'inconnu. Mon coeur battait dans mes tympans, et une boule dans ma gorge me donnait la nausée. J'avais l'impression qu'une presse m'écrasait la poitrine, m'empêchant de respirer. Une main se referma fermement sur mon bras, m'obligeant à faire volte face.

" Je suis désolé. Je me doutes que tu aurais préféré choisir tout ça...je suis vraiment navré si on a pas fait les choses comme tu aurais aimé qu'elle soit faites...me lança Adrian avec douceur.

- C'est pas ça...c'est parfait. Vous les avez traité avec respect, comme s'ils étaient des votres. Vous avez pris soins de leur offrir un enterrement et une sépulture digne d'eux. Ta mère a extrêmement bien choisi les rosiers. C'est juste que...je n'étais pas là...ils ont été enterré seul, sans personne qui ne les connaissait vraiment, sans personne qui savait à quel point ils pouvaient s'aimer, à quel point il aurait été important pour eux de demeurer proche pour toujours...

- Je comprends...tu peux venir ici aussi souvent que tu le voudras. Et je penses avoir une idée pour te permettre de les accompagner, si tu le souhaites.

- Une idée ?

- C'est vrai que tu n'étais pas là le jour où nous les avons porté en terre. Mais si tu veux nous pouvons faire une nouvelle cérémonie autour d'eux. Comme ça tu pourrais leur dire aurevoir.

- Je ne sais pas...peut être plus tard...quand on aura retrouver mon frère...

- Kali...je ne voulais pas t'en parler mais je doutes que l'on retrouve ton frère.

- Pourquoi ?! Vous avez trouvé de nouvelles pistes ? Vous avez de nouveaux éléments qui vous font penser qu'il est mort ?

- Non...non...mais si Khalel essai de t'éliminer au sein même de notre territoire...je penses qu'il n'aura pas hésité à faire la même chose à ton frère sur son propre territoire...

- Temps que je n'aurais pas le cadavre de mon frère sous les yeux, pour moi, il y aura un espoir et je continuerais à le chercher. Pour eux ! lui criais-je en pointant le doigt vers la tombe de mes parents.

- D'accord ! D'accord, calme toi...on va continuer à le chercher, on continue dans tous les cas. murmura-t-il en passant une main derrière ma nuque."

Il deposa un baiser sur mon front avant de me sonder du regard.

" Tu va retourner tout son territoire jusqu'à avoir des réponses n'est ce pas ?

- Toute la région s'il le faut.

- Je ne compte pas t'en empêcher, mais il va falloir que tu t'entraine avant. Que tu t'entraine vraiment, pas juste les petits tests que tu as eu jusqu'ici. Et il va falloir que tu en fasses la requête à l'alpha. Tu fais partie de la meute maintenant, si tu te lance dans cette chasse à l'homme c'est toute la meute que tu implique. Tu risque de déclencher une guerre, il faut que l'Alpha le sache, et le valide.

- Mais il s'agit de mon frère !!

- Je sais, et j'ai pleinement conscience que quoi que dise mon père tu fera comme bon te semble. Tu es loin d'être aussi soumise que tu le laisses parraître. Mais tu dois te conformer aux règles de la meute.

- D'accord...je demanderais l'autorisation à l'Alpha.

- Rentrons maintenant. Tu as un plan d'attaque à élaborer si tu veux convaincre mon père."

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