Chapitre 2
Durant les trois premiers jours, le laboratoire fut assemblé et testé, les sondes furent vérifiées et les scientifiques firent connaissance. La première sonde fut envoyée aux coordonnées spécifiées par le lieutenant Ripley et confirmées par l'administrateur Burke.
Le vaisseau était intact selon les premières estimations et correspondait à ce qu'avait rapporté les défunts explorateurs. La sonde pénétra jusque dans les profondeurs et filma les centaines d'oeufs aliens, les corridors remplis de cette matière s'apparentant à de la résine noire solidifiée ainsi que le corps momifié du squelette géant qui avait succombé à la naissance d'un alien. Aucun alien ne bougea lors des prélèvements biologiques, soit une carotte de résine et une partie de l'espèce de racine formant la base d'un oeuf. S'ajoutèrent gaz, copeaux de métaux, un bout d'os de l'ancien pilote extraterrestre...
La sonde revint et, avant d'être connectée au satellite laboratoire, son contenu fut analysé. Les rapports de Ripley et ceux des Marines avaient mis en évidence la formidable capacité des aliens à se faufiler n'importe où et leur capacité à survivre au vide spatial. Personne n'avait intérêt à rapporter un échantillon biologique complet vivant au laboratoire. Pas dans l'immédiat du moins.
Les scientifiques se mirent au travail avec un enthousiasme tout humain, s'exclamant devant une nouvelle protéine, s'intérrogeant sur l'origine d'un minéral (extraterrestre géant ou alien) ou bien la durée de vie utile de la peau extérieure d'un oeuf. Les analyses furent transmises et trois des échantillons les plus intéressants furent expédiés aux laboratoires Weyland-Yutani. Pas moins de six utilisations s'avéraient possibles pour les quelques centimètres cubes caoutchouteux de la "racine" de l'oeuf, notamment un nouveau polymère résistant aux températures extrêmes.
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Le Sulaco fut gardé à bonne distance pour être inspecté de fond en comble par des machines, autant androïdes que mécaniques plus rudimentaires. Les trois survivants humains furent transférés dans une navette médicale où ils furent examinés et mis en quarantaine durant une semaine. Un androïde médical - Bay - avait été désigné pour s'occuper d'eux. Entre les soins (et même pendant), ils étaient interrogés et racontaient encore et encore leur histoire.
"Vous avez les émissions radio ainsi que les images des caméras de toute la section, que vous faut-il de plus?" fit un Hicks impatient après deux jours de ce traitement.
Il était habitué à la répétition des rapports, mais tout cela dépassait les bornes. Sa section avait été décimée et les soins qu'il subissait le gardaient dans un état d'épuisement permanent et perturbaient son raisonnement. Il était loin d'être à son meilleur pour cette joute-là. Ripley l'appuyait, mais elle aussi était soumise aux mêmes traitements.
Il n'y avait que Newt qui était laissée à peu près tranquille et qui en profitait pour dormir, toujours blottie contre Ripley ou Hicks, et qui mangeait tout ce qu'on mettait devant elle. Au bout d'une semaine, quand la navette se mit discrètement en mouvement, c'est elle qui le leur fit remarquer.
Hicks fut transféré à la section médicale de la station Gateway pour poursuivre sa guérison, mais ordre fut donné à Ripley et Newt de ne pas quitter la navette, qui poursuivit sa route jusque sur Terre. Quelques heures plus tard, toutes deux se retrouvèrent dans l'appartement de Ripley. Cette dernière était décontenancée. Après toutes ces discussions, que se passait-il? Un avis officiel finit par parvenir à Ripley : comme prévu dans son entente avec le défunt Burke, on lui rendait son emploi, son grade et on lui offrait même une promotion. Elle recevait également un ordre de mission : le commandement du vaisseau cargot Le Spritzer pour un transport d'une durée de 15 mois, départ de la station Tillman dans 72 heures.
"Ça veut dire que tu dois partir sans moi?" gémit Newt.
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