Chapitre 8

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La forme arachnoïde flottait dans un cylindre de plastverre rempli de fluide nutritif, comme sur la colonie. Il n'y en avait qu'une et l'oeil était immédiatement attiré par l'étrangeté de la créature. La vision donna la chair de poule à Ripley et tous ses instincts étaient tiraillés entre la fuite et l'attaque. Un bref regard vers Hicks lui confirma qu'il partagait son malaise et son hésitation sur l'action à prendre.

"Un simple champs de stase?" murmura Ripley.

"Rien ne peut sortir d'un champs de stase, lieutenant." papota avec confiance le directeur.

Elle refréna l'envie de le frapper. Le moindre mouvement devait être calculé quand on était en présence de ce cauchemar multipattes. Elle se força à le détailler. La couleur était un peu différente. La queue semblait plus courte et moins musclée. Les pattes, elles, n'avaient pas changé. Elle était sensiblement plus grande et en paraissait encore plus dangereuse.

Le directeur fanfaronnait et bavardait avec les deux techs qui prenaient des notes : "Allez, faites-la bouger pour nos invités."

"Inutile." fit Hicks.

"Mais c'est spectaculaire de voir la vivacité de leur réaction!"

Il fit signe aux techniciens et l'un d'eux, avec une réticence évidente, agita la main devant le tube transparent. La bête ne bougea pas. Il répéta son geste avec insistance, mais les pattes de la créature se rétractèrent, la queue qui était enroulée sous le corps se défit lentement et se mit à pendre mollement.

"Il... euh... c'est mort, monsieur."

"Ne restez pas là, dépêchez-vous pour prélevez tout ce qu'il faut! J'ai lu les rapports et je me souviens parfaitement que le liquide et la chair de cette bestiole s'oxydent rapidement!"

Ripley et Hicks protestèrent : "N'ouvrez pas ce tube!"

"C'est mort. J'ai déjà vu ça, vous en faites pas." dit le technicien. "C'est le sixième qu'on clone et ils prennent tous cet air-là quand ils sont crevés."

Il interrompit le champ de stase et fit glisser la bête avec précaution sur une grille. Il la saisie avec des pinces et la déplia rapidement et efficacement. Son collègue s'approcha avec un scalpel laser. Dès qu'il trancha la chair, un jet de sang s'écoula et se mit à ronger la table.

Hicks fit un mouvement, mais le technicien grommela que ça arrivait quand l'extraction était très fraîche.

Mais la grille et la table furent rongées rapidement et le sang goutta puis se mit à dissoudre le plancher.

"Je ne comprends pas, c'est plus puissant que d'habitude."

Il se pencha un peu plus au-dessus de la créature et Ripley hurla un avertissement... qui ne servit à rien. La créature replia brusquement ses pattes autour du crâne du technicien et sa queue s'enroula autour du cou comme un serpent. Le directeur hurlait et frappait la porte pour sortir. L'autre technicien s'était reculé le plus possible. Hicks inspecta rapidement le tableau de contrôle et enfonça le bouton d'alarme.

Une goutte d'acide coula encore le long de l'épaule du technicien qui se débattait de moins en moins fort. Hicks frissonna quand il vit la chair rongée, qui tranchait si violemment sur la blouse blanche immaculée.

Le cadre et le techniciens étaient en état de choc et Hicks fonça vers le technicien pour le secouer par le col : "Où sont vos armes?"

Le directeur bredouilla qu'ils n'en avaient pas besoin, ce à quoi Hicks cracha un "pauvre con" avant de le lâcher brutalement.."

Riplay se sentait glacée. Le monstre était là, juste là.

"Il faut le tuer."

"Nous... nous avons un... un centre médical... Il faut..." bafouillait l'autre technicien.

Ripley et Hicks protestèrent : il fallait tuer le technicien, veiller à ce que le monstre n'ait pas l'énergie d'aller implanter quelqu'un d'autre et rendre l'édifice absolument et complètement étanche. Ripley visualisait les conduits de ventilation, de chauffage et la plomberie. Cette saleté se faufilait partout et cet endroit était une vraie passoire. Le directeur essuyait son front avec sa manche et essayait de reprendre son sang-froid.

Hicks fit un pas en avant et proposa d'en finir : "Je peux tuer ce type - c'est comme s'il était mort de toute façon - mais il faut s'assurer de cette bestiole."

"On pourrait essayer de la remettre dans le tube? Temporairement?" proposa Ripley.

"T... tuer Brian?" fit l'autre technicien.

"Une fois dans cet état, on ne peut plus rien pour lui. Ça a déjà été essayé. SI c'était moi, je voudrais qu'on en finisse au plus vite." dit-il en assurant sa prise sur le technicien.

Ripley ne savait pas comment il pouvait s'approcher de la créature. Elle avait besoin de tout son sang-froid pour ne pas s'enfuir. Mais le cauchemar devait finir une fois pour toute! Elle devait en être certaine! Alors elle ravalait sa terreur et tenait le tube de plastverre. Elle bouscula l'autre technicien pour qu'il trouve du fluide suspenseur. Une fois à l'intérieur et avec le champ activé, il serait temps de voir à trouver un désintégrateur et à l'utiliser sur le monstre.

Hicks s'arc-bouta et tordit le cou du tech... qui ne craqua pas. La queue de l'alien s'était déplacée pour recouvrir toute la nuque et empêchait une rotation mortelle. Hicks jura et se dépêcha de retirer ses mains. Le contat de cette peau froide, le contact du monstre, le rendait malade.

Une équipe d'intervention finit par arriver et prit la situation en charge, au désespoir de Ripley. Ils emportèrent le corps du technicien malgré leurs avertissements et le directeur les retint dans la pièce juste assez longtemps pour qu'ils ne puissent pas suivre l'alien.

Hicks faillit mettre k.o. le directeur, mais d'autres gardes arrivèrent et les poussèrent dans une autre pièce. Ripley et lui échangèrent un autre regard. "La Compagnie?" murmura Ripley. Hicks hocha la tête vers un poste de communication dans un coin.

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