Chapitre VI : Réalité ? Hallucination ?
La jeune femme ne se réveilla pas en forme. Son état empirait au fil des jours. Les hallucinations devenaient plus violentes, plus effrayantes les unes que les autres. Elle ne savait pas comment réagir , comment combattre... mais voulait quand même faire confiance au système, faire confiance au Dr Marina Ocelot qui la poussait à donner le meilleur d'elle-même. De nouveau requinquée, Charlotte sortit de sa chambre pour rejoindre la salle commune, y flâner en attendant l'heure du déjeuner. C'est alors qu'elle vit soudainement les murs de l'hôpital suinter du sang.
"Suis-je encore en train... d'halluciner ?!"
Les traînées écarlates s'étendaient lentement sur le plâtre blanc, dégoulinant sur le sol dans une flaque visqueuse. Charlotte cligna des yeux, incapable de croire ce qu'elle avait devant ses yeux. Elle frotta ses yeux avec ses poings, espérait que la vision disparaîtrait, mais lorsque elle les rouvre, le sang est toujours là. Paniquée, elle rentra directement dans sa chambre, puis ferma la porte. Mais lorsqu'elle se retourna, elle fut accueillie par une vision encore plus terrifiante. Ses parents, couverts de blessures ouvertes, de sang séché, se tennaient là, près de son lit. Leurs yeux sont vides, leurs visages déformés par la douleur.
— Charlotte... pourquoi ? Pourquoi tu nous a fais ça ? Nous t'aimions de tout notre cœur... dit sa mère en s'approchant de sa fille.
— Non, ne m'approche pas ! Tu n'es pas réelle, tu n'es pas réelle, vous n'êtes pas réelles !
Charlotte hurle, la terreur la submergeait. Elle recula, trébucha sur le bord de son lit et tomba au sol. Elle était prise d'une folie incontrôlable, ses cris résonnaient dans tout l'étage. Les infirmiers accouruent dans sa chambre, mais ils avaient du mal à la maîtriser. Elle se débattait, les griffait, les frappait, incapable de reconnaître qui ils étaient ou ce qu'ils essayaient de faire.
— Lâchez-moi, vous n'êtes pas réelles ! Vous n'existez pas !
Finalement, avec beaucoup de difficulté, ils parvinrent à lui administrer un sédatif pour la calmer. Charlotte se débattait un moment de plus avant que ses muscles ne se détendent et qu'elle s'effondre sur le lit, épuisée. Les infirmiers l'attachèrent doucement pour éviter qu'elle ne se blesse pendant son sommeil. Alors qu'ils quittèrent la pièce, l'un d'eux jettait un dernier regard à Charlotte, son visage pâle, ses cheveux ébouriffés collés à son front en sueur. Il secoua la tête tristement avant de fermer la porte, laissant Charlotte à l'obscurité qui envahissait lentement sa conscience.
***
Quand Charlotte se réveilla après son nouvel épisode psychotique, elle se sentait vide, épuisée. Sa tête était lourde, douloureuse, comme si elle portait un casque en plomb. Elle regardait autour d'elle, ses yeux lourds de fatigue. La pièce était différente maintenant, moins menaçante. Les murs étaient d'un blanc pur et il n'y avait aucune trace du sang visible précédemment.
Elle tenta de se redresser mais ses bras étaient faibles et elle retomba sur son oreiller avec un soupir. Une infirmière entra dans la chambre avec un plateau contenant des médicaments et un verre d'eau. Charlotte la regarda d'un air abattu.
— Comment vous sentez-vous aujourd'hui, Charlotte ? demande l'infirmière d'une voix douce.
Charlotte hésite un instant avant de murmurer :
— Je... Je veux voir le Dr Marina Ocelot. S'il vous plaît.
L'infirmière la regarde, surprise.
— Je suis désolée, Charlotte, mais il n'y a pas de Dr Marina Ocelot qui travaille ici à l'hôpital.
La confusion envahit le visage de Charlotte.
— Mais... mais c'est elle qui me suit depuis le début... je... je ne comprends pas...
L'infirmière secoue doucement la tête.
— Je suis vraiment désolée, mais je vous assure qu'il n'y a pas de médecin de ce nom qui travaille ici. Peut-être que vous l'avez rêvé ou confondu avec quelqu'un d'autre ?
Charlotte sentit une boule se former dans sa gorge. Elle était perdue, désemparée. Elle hocha faiblement la tête, acceptant les médicaments que l'infirmière lui tendait. Elle les avala avec un peu d'eau, puis se recoucha, encore plus isolée, effrayée qu'auparavant.
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