Chapitre XV : Réveil macabre

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La lueur blafarde des néons du couloir s'infiltrait à travers les stores entre-ouverts du bureau de Charlotte. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, sa vision encore floue par le sommeil. Ses muscles étaient endoloris par la position inconfortable dans laquelle elle s'était assoupie sur sa chaise de bureau. Tandis qu'elle s'étirait, un sentiment étrange d'oppression l'envahit.

Charlotte avait déjà passé de nombreuses nuits à l'hôpital Saint-Lucy, mais jamais elle n'avait ressenti un tel silence. C'était un silence lourd, presque suffocant. Elle se leva, chassant les pensées nébuleuses qui l'entravaient. Elle se dirigea vers la porte, la main tremblante, l'ouvrant avec hésitation.

Ce qu'elle découvrit la pétrifia.

Les couloirs, d'ordinaire si vivants, étaient jonchés de corps sans vie. Ses collègues, ceux avec qui elle avait partagé tant d'heures de travail, de moments de joie, de peines et de confidences, gisaient au sol. Leurs visages, autrefois familiers, étaient maintenant pâles, leurs yeux vitreux, la terreur de leurs derniers instants. Des flaques pourpres éclaboussées ici et là témoignaient de la violence de l'attaque.

Charlotte, avança prudemment dans le couloir, ses pas étouffés par les tapis de l'hôpital. La lueur des néons vacillait, l'atmosphère était encore plus irréelle. À chaque pas, elle ressentait la froideur du sang sous ses chaussures. La peur lui tordait l'estomac, mais une force intérieure la poussait à avancer. Elle ne pouvait s'empêcher de jeter des regards désespérés sur les corps, elle cherchait des visages familiers, en espérant, sans vraiment y croire, y voir un signe de vie.

Sa respiration s'accélérait tandis qu'elle se rapprochait de la chambre de Marina. Les souvenirs de la nuit précédente la submergèrent, accentuait son anxiété. Comment Marina, une frêle patiente, affaiblie par les tonnes de médicaments qu'elle ingurgitait à longueur de journée, aurait-elle pu causer un tel carnage ? Charlotte était partagée entre le désir de découvrir la vérité et la peur de ce qu'elle pourrait trouver.

Quand elle arriva finalement devant la chambre de Marina, elle constata que la porte était entrouverte. Une bouffée d'air froid s'échappait de l'entrebâillement. Avec une hésitation palpable, elle poussa la porte.

La chambre était vide.

Les draps blancs étaient éclaboussés de sang, mais il n'y avait aucune trace de Marina. Les moniteurs étaient éteints, et une fenêtre était grande ouverte, laissant entrer la brise nocturne. Des rideaux flottaient doucement, comme des spectres dans la pénombre. Les questions se bousculaient dans l'esprit de Charlotte. Où était Marina ? Était-elle la responsable de ce massacre ? Comment avait-elle pu s'évader ?

Charlotte s'approcha de la fenêtre, observant les environs de l'hôpital. La lumière de la lune éclairait faiblement les jardins, mais elle ne pouvait distinguer aucune silhouette en fuite. C'était comme si Marina s'était volatilisée dans la nuit.

Le désespoir s'empara de Charlotte. Elle se laissa tomber sur le lit, elle essayait de rassembler ses esprits. La réalité de la situation la frappait de plein fouet. Elle devait prévenir les autorités, chercher de l'aide, mais par où commencer ?

Après quelques instants qui lui parurent sans fin, elle se leva, afin de trouver des réponses. Elle quitta la chambre de Marina, se dirigea vers le poste de garde. Elle y trouva un téléphone pour prévenir la police.

Sur son chemin, elle se heurta à une autre vision d'horreur. La salle d'accueil était méconnaissable. Des papiers jonchaient le sol, les ordinateurs étaient renversés, et l'accueil était désert.

Finalement, elle trouva un téléphone fixe. Tremblante, elle composa le numéro de la police. Chaque seconde, chaque tonalité était un supplice, mais enfin, une voix répondit.

— Allô ici la Police. Quelle est l'urgence ?

— Venez vite à l'hôpital St-Lucy s'il vous plaît ! Tous mes collègues se sont fait tués ! C'est un vrai carnage !

— Calmez-vous, madame. Je vais dépêcher une équipe sur place. Pendant ce temps-là, vous restez où vous êtes et vous essayez de rester calme.

— D'a... d'accord !

***

Les événements qui suivirent se déroulèrent dans un tourbillon. Les sirènes, les lumières clignotantes, les agents de police, les ambulances... Charlotte était au centre d'un chaos indescriptible. Alors que les enquêteurs commençaient leur travail, la jeune psychiartre se tenait à l'écart, une couverture sur les épaules. Elle était en état de choc, tentait de comprendre les événements tragiques qui venaient de bouleverser sa vie.

L'aube approchait quand un inspecteur s'approcha d'elle.

— Madame, dit-il doucement, nous avons des questions à vous poser.

Charlotte leva les yeux vers lui, ses yeux reflétaient une terreur sans nom. Elle était prête à tout pour découvrir la vérité. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander : jusqu'où cela la mènerait-elle ?

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