La transformation d'Alexandre

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Alexandre, le visage marqué par l'effort mais illuminé par une sérénité nouvelle, s'arrêta au pied de la majestueuse façade de la cathédrale de Santiago de Compostelle. La grandeur imposante du bâtiment semblait refléter la profondeur de son propre voyage intérieur. Il avait franchi les Pyrénées, traversé des champs verdoyants et des montagnes escarpées, affronté le soleil brûlant et le vent glacial. Chaque pas l'avait rapproché non seulement de Compostelle, mais aussi de lui-même.

Pendant des semaines, Alexandre avait parcouru le chemin de Saint Jacques de Compostelle, une décision prise après une période sombre marquée par un sentiment d'isolement et de vide existentiel. La routine étouffante de sa vie d'adolescent à Paris l'avait conduit à une profonde introspection, une remise en question radicale de ses choix et de ses aspirations. Le pèlerinage, suggéré par une femme à l'empathie authentique, lui avait semblé alors comme une bouée de sauvetage, un chemin vers la lumière après des années d'obscurité.

Il se souvint de son départ, lourd du poids de ses doutes et ses regrets. Il avait quitté Paris avec un sac à dos chargé d'un livre découvert à Librairie Ancienne, espérant trouver des réponses dans les pages jaunies.

Finalement, la rencontre avec d'autres pèlerins, venus du monde entier, l'avait ouvert à une nouvelle vision du monde.

Ce soir là, dans un refuge animé par la chaleur du feu crépitant, Alexandre partageait un repas simple avec des compagnons de route rencontrés sur le chemin. L'atmosphère était conviviale, empreinte d'une complicité née de l'effort partagé et des confidences échangées.

Bien sûr, il y avait Julie, à qui il devait beaucoup, sinon tout.

Le lendemain matin, assis sur banc de la place, Alexandre regardait Julie partir, son sac à dos coloré disparaissant dans la foule. Un pincement au coeur le traversa.

À peine avait elle fait deux pas :

- Je te souhaite bonne route Julie. Merci pour tout. dit-il d'une voix rauque.

Julie se retourna, un sourire lumineux éclairant son visage.

- Prends soin de toi, Alexandre, et n'oublie jamais qui tu es. répondit-elle.

Elle fit encore deux pas, puis s'arrêta.

- Oh ! Et Alexandre... N'oublie pas de me raconter tes aventures ! ajouta-t-elle.

Le jeune homme hocha la tête, les yeux brillant d'une gratitude profonde. Il savait qu'il ne l'oublierait jamais. Elle était entrée dans sa vie comme une lumière fulgurante, illuminant son chemin, en lui montrant la voie vers la liberté intérieure.

Alexandre se mit à penser à ses parents, inquiets de son absence prolongée depuis qu'il leur avait annoncé son départ pour Compostelle. Ils n'avaient pas compris son besoin de s'éloigner, de se retirer du monde pour mieux se découvrir. Il avait peur de les décevoir à nouveau, de les blesser par son choix. Mais il se souvint des paroles de Julie à leur sujet, et maintenant, après ce long cheminement intérieur, il sentait la nécessité de communiquer avec eux, de partager ses découvertes et ses aspirations nouvelles.

Le lendemain matin, assis sur les marches de la cathédrale, Alexandre composa le numéro de téléphone de ses parents. Son coeur battait la chamade, mêlant une excitation nouvelle à une appréhension certaine.

La voix de sa mère résonna dans le combiné :

- Où es tu, Alexandre ?

Il prit une profonde inspiration et se lança :

- Je suis à Santiago de Compostelle. J'y suis arrivé, j'ai terminé le pèlerinage.

Un silence s'installa au bout du fil. Alexandre ressentit un poids lourd dans son estomac, mais il persévéra :

- Je sais que vous n'avez pas compris mon départ, et que ne pas vous appeler avant vous a peut-être inquieté. Mais ce voyage était important pour moi, j'avais besoin de me retrouver.

Sa mère lui répondit avec douceur :

- Bien sûr que oui, nous étions inquiets. Nous voulions juste te protéger, tu es notre fils Alexandre. Nous t'aimons.

Ses mots, sortant de la bouche de sa mère, le soulagèrent définitivement d'un lourd poids et lui répondit avec conviction :

- Je suis différent maintenant. J'ai appris à écouter mon coeur, à comprendre mes besoins profonds. Je sais ce que je veux faire de ma vie.

Ce jour là, la conversation téléphonique dura plusieurs minutes avec ses deux parents, sur haut parleur. C'est avec un coeur léger qu'il leur expliqua comment le chemin l'avait transformé, comment il avait retrouvé confiance en lui, et en sa capacité à tracer son propre destin. Il leur parla de ses rencontres, de la beauté des paysages traversés...

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