40.4.14
Le camp tout entier est en proie à la terreur.
Hier, dans l'après-midi, une enfant a été attaquée. La fille d'un couple qui venait de Ponssiac, des gens sans histoire. On a retrouvé le type sur elle, les bras dans son torse, en train de lui manger les entrailles. La fille était morte depuis longtemps, le coeur avait été la première chose que l'extein avait dévorée.
Le camp a été bouclé ; personne ne rentrait ni ne sortait. L'extein a été détruit sur l'instant, mais s'il y avait un de ces monstres ici, c'est que les Garde-morts n'étaient pas loin. Quand on a identifié l'extein comme un des fils d'une vieille des côtes du Silence, on a eu du mal à éviter la panique. Le pauvre bougre avait été changé dans le camp, ou pas très loin. Un contrôle de tous les réfugiés a été effectué.
On a tenu la garde toute la nuit, en se relayant, les officiers nous ont postés tout autour du camp, même du côté nord : rien.
Aujourd'hui, pareil : rien. Personne ne comprend rien ; qu'est-ce que ferait un Garde-mort seul dans les Célestes ? Et s'ils sont plusieurs, pourquoi n'attaquent-ils pas ?
Le capitaine a envoyé des éclaireurs dans la journée. Arlenxar s'est proposé je crois, mais il n'y est pas allé finalement, je ne sais pas pourquoi. Il n'a pas l'air de vouloir en parler. Cette nuit, encore une longue garde tout autour du camp. L'attitude de certains soldats me fait dire qu'ils ont déjà vu des Garde-morts, et leur peur ne me rassure pas.
C'est à moi de prendre le tour de vigie.
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