Jour 1
Le réveil sonne. Bip ! Bip ! Bip ! C’est interminable ! C’est infernal ! J’enfonce l’interrupteur. Il s’arrête. Il est huit heures. J’ai rendez-vous dans deux heures avec mon pote, Sam. Je suis sorti, hier soir, j’ai dû boire une peu trop. J’ai la tête comme une citrouille. Je vais l’appeler, on remet ça à plus tard. Je compose le numéro. Boîte vocale, je laisse un message. Je me rendors.
J’ouvre les yeux. Les oiseaux, dehors, font un boucan du diable ! J’entends que ça résonne. Je regarde le réveil. La trotteuse aussi, en sautant d’une seconde à la suivante, martyrise mes sens. Il est déjà midi. Sale soirée ! Allez, un petit effort, je me lève. Non, un gros effort ! Je m’assieds sur le bord de mon lit. Je prends ma tête entre mes mains. C’est dur ce matin… Mouais, enfin, ce matin…
Je sors de la chambre, je descends l’escalier. La lumière du jour me fait mal aux yeux. La cuisine. Merde, cette saloperie de bouteille de gaz. Je me souviens, je l’avais préparée, pour la changer. L’autre était vide. Et puis les potes sont venus me chercher. On s’est fait une soirée DVD, chez l’un d’entre eux. Avengers : Infinity War et Avengers : Endgame. Six heures de film, de bière, de whisky, de rhum, enfin, bref, de tout ce qui se boit et qui empêche de garder la tête froide… quelle connerie.
Allez, tant pis, je vais pisser, après je vais la changer, cette bouteille. Fait chier, ça va me prendre des heures, frais comme je suis… Merde ! Ce con de clébard des voisins qui recommence à brailler ! Qu’est-ce qu’il a, encore. Ils ne peuvent pas le faire rentrer, ces connards ?… Tous les samedis, tous les dimanches, c’est le même cirque…
OK, c’est bon, j’ai fini par y arriver, à la changer, cette bouteille. Et maintenant, j’ai mal à la tête… Cette saloperie pèse au moins trois tonnes. Je vais foutre la bouteille vide dans le jardin, je la mettrai à la cave plus tard. J’ai besoin d’un café. Le placard, merde, qu’est-ce qu’il est haut perché aujourd’hui… Oh, et puis, en plus, le pot de café est vide… Quand ça veut pas… Il me reste un sachet de thé. OK, une casserole, je vais faire chauffer de l’eau. C’est bon, au moins j’ai du gaz, ça, j’en suis sûr.
C’est décidé, aujourd’hui, je ne bouge pas de chez moi. Pas envie de sortir, faut que je me remette la tête à l’endroit. Et si quelqu’un vient toquer à ma porte, je fais le mort. Putain, pourquoi il a fallu que je me mette dans cet état, moi ? Le portable, je vais l’appeler, numéro en mémoire. Merde, le répondeur, elle a changé son message.
— Bonjour, vous êtes bien sur le portable d’Hélène. Laissez-moi un message, je vous rappelle dès que je peux. Sauf si c’est toi, Hector, pas la peine de laisser de message, je ne te rappellerai plus.
Sympa ! Maintenant, je me souviens pourquoi je me suis mis dans cet état. Et cet abruti de cabot qui continue de gueuler. Allez, bouge-toi, prends une poignée de biscuits, et va voir ce qu’il a, ça te fera prendre l’air.
J’enfile un jogging, un sweat, des sandales, je pioche dans la boîte et je sors. Le jardin, la brise fraîche sur le nez, les oiseaux qui piaillent, l’ours des voisins qui aboie. J’ouvre mon portail, je traverse la rue, le chien hurle de plus belle. Tiens, bête de kien, attrape ça ! Et ne t’étouffe pas avec, andouille ! La sonnerie, une pression, le chien m’a oublié. Personne ne vient ouvrir. Ces connards ont dû partir à la chasse avec tous les culs-terreux du village. Tant pis ! Au moins, le bestiau a arrêté de gueuler, ça va me reposer…
Je rentre, une douche, oublie le rasoir, ça ne sert à rien, aujourd’hui. La télé ? Non, le calme, c’est mieux, dans mon état… Programme de la journée : Rien foutage !
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