Nos vies se ressemblent

Une minute de lecture

Alors que midi approche patiemment

Je me déplace sur un vieux banc

Et de mes yeux scrutateurs

Regarde passer, avec douceur

Les gens pressés du dimanche.

Il y a ces mères de familles

L'air heureux, mais le coeur meurtri

Tant d'enfants à garder près d'elle

Elle qui ne pense déjà plus à son mari.

Les ouvriers bougons qui hurlent

Et ces marchands proposant des choses bien alléchantes

Mais coincée sur mon banc, je ne peux partir

Il me faut rester là, à regarder, et à me montrer patiente.

De mes yeux qui agissent comme des fenêtres

Des ouvertures sur la vraie vie

Les gens dehors ressemblent à ma vie d'avant

Je le remarque avec une pointe de nostalgie.

Je regarde ces jeunes gens, qui rient plus fort que leurs parents

Ils cherchent la liberté, et ils préfèrent se faire des amis

Souvent on les critique, les jeunes de la cité

Mais hier j'en ai vu deux qui aidaient une mamie.

Prostrée sur mon siège improvisé

Je regarde avec envie tous ces gens

Qu'est-ce que j'attends pour me lever ?

Un miracle, peut-être, car c'est assise que la vie m'a figée.

Ces personnes n'ont pas perdu le goût de la liberté

Eux ils n'attendent rien, ils font les choses comme bon leur semble

Ils ont raison de profiter des plaisirs de l'existence

Finalement, peut-être que nos vies se ressemblent.

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