Nos vies se ressemblent
Alors que midi approche patiemment
Je me déplace sur un vieux banc
Et de mes yeux scrutateurs
Regarde passer, avec douceur
Les gens pressés du dimanche.
Il y a ces mères de familles
L'air heureux, mais le coeur meurtri
Tant d'enfants à garder près d'elle
Elle qui ne pense déjà plus à son mari.
Les ouvriers bougons qui hurlent
Et ces marchands proposant des choses bien alléchantes
Mais coincée sur mon banc, je ne peux partir
Il me faut rester là, à regarder, et à me montrer patiente.
De mes yeux qui agissent comme des fenêtres
Des ouvertures sur la vraie vie
Les gens dehors ressemblent à ma vie d'avant
Je le remarque avec une pointe de nostalgie.
Je regarde ces jeunes gens, qui rient plus fort que leurs parents
Ils cherchent la liberté, et ils préfèrent se faire des amis
Souvent on les critique, les jeunes de la cité
Mais hier j'en ai vu deux qui aidaient une mamie.
Prostrée sur mon siège improvisé
Je regarde avec envie tous ces gens
Qu'est-ce que j'attends pour me lever ?
Un miracle, peut-être, car c'est assise que la vie m'a figée.
Ces personnes n'ont pas perdu le goût de la liberté
Eux ils n'attendent rien, ils font les choses comme bon leur semble
Ils ont raison de profiter des plaisirs de l'existence
Finalement, peut-être que nos vies se ressemblent.
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