Epilogue
Pendant les 6 mois suivants les évènements, Eluna se retrouvait dans les doux tourments de la pré-maternité et portait le précieux fardeau de la vie en gestation, fruit de son amour avec Pandoro.
Sa vie s'était transformée en un ballet tumultueux à trois en devenir, et jonglait entre les joies et les défis que lui offrait cette nouvelle irruption dithyrambique familiale. Mais pour elle, ce n'était qu'un début, une nouvelle étape dans son incroyable parcours personnel. Elle avait traversé les tumultes de la vie généreusement excessive de Pandoro.
Dans les recoins de son esprit retors, elle tissait les fils de l'avenir et planifiait avec fébrilité l'arrivée d'un quatrième membre au sein de leur petit foyer après ce premier heureux évènement. Son cœur débordait d'un amour inconditionnel, prêt à accueillir un deuxième enfant après le premier à venir dans le cocon chaleureux et confortable qu'elle avait construit avec Pandoro.
Ah, mais quelle excitation ! Si le bébé à venir était une fille, Eluna avait déjà choisi le nom de Flora. Ce prénom évoquait sa passion pour les fleurs et son amour pour le jardinage, une extension de son âme tournée vers la beauté de la nature. Et si par bonheur c'était un garçon qui venait compléter leur famille, alors il serait appelé Péludo. Ce nom, empreint de tradition et d'histoire, résonnait dans les rues de la petite cité de Sélukar, où les légendes du passé se mêlaient aux rêves d'avenir. Péludo, un hommage à Péludas, le grand-père bien-aimé de Pandoro, porteur de valeurs anciennes et d'un amour intemporel, incarnant dans sa signification même l'amour qui traverse les âges.
Pandoro se réjouissait de l'arrivée de son enfant. Fier et déterminé à resplendire dans une meilleure veste en tant qu’homme de valeur, il s’appuyait sur Eluna, son pilier, pour devenir un futur père exemplaire. Sa femme l'aidait à canaliser son énergie et à se fixer des objectifs réalistes.
Dur avec lui-même et les autres, Pandoro travaillait avec l’ardeur farouche d’un premier arrivant dans son entreprise d’épluchure. Il contribuait au bien-être de sa communauté. Vu qu’il ne cherchait plus forcément à gravir les échelons de la hiérarchie, car il s’estimait à sa place en tant qu’opérateur. Il veillait néanmoins à partager ses connaissances et son expérience avec les nouveaux arrivants. Il était un mentor apprécié, respecté et adulé.
Pandoro savourait toujours autant les moments passés en compagnie de ces volailles : Xelopet, Paver et ses poussins dans son enclos. C'était son havre de paix, un endroit où il pouvait se ressourcer et retrouver sa liberté, sa terre promise. Xelopet et Paver véhiculaient l’amour animal, jamais, ils ne se sont chamaillés, toujours ils se sont soutenus pour l’éducation de leurs poussins. Bien sûr, Pandoro les aidait dans cette tâche car, encore une fois, nous avions à faire à un homme d’exception. Ces gallinacés l'accueillaient chaque jour avec des caquètements joyeux, des coups de pattes affectueux et des chorégraphies issues de leurs propres émotions.
Tandis que Pandoro leur parlait, leur racontait ses journées, ses rêves et ses espoirs, il acquiesçait et demeurait ses confidents et ses amis indéfectibles.
Il avait trouvé son bonheur dans la simplicité, la chaleur humaine et animal et dans son esprit se souvenant des moments difficiles.
Frédulo et Cornélo, après avoir partagé maintes rencontres empreintes de joie et de moments d'allégresse, scellaient leur amour par les liens sacrés du mariage. Leur union avait été une explosion de félicité, ornée de paillettes et de costumes éblouissants et réunissait autour d'eux une multitude de proches venus célébrer leur bonheur.
Ensemble, ils se projetaient vers un avenir radieux, illuminé par mille éclats.
Conscients que leur bonheur conjugal était complet, ils envisageaient avec enthousiasme d'agrandir leur famille, convaincus qu'un troisième être apporterait une touche de modernité à leur amour épanoui. Frédulo, toujours aux côtés de Pandoro, apprenait à modérer et à ne plus inciter la générosité débordante de Pandoro et comprenait que parfois, un équilibre subtil était nécessaire pour préserver les liens les plus précieux.
Quant à Epura, la sœur aînée d'Eluna, elle veillait sur le couple formé par Eluna et Pandoro. Elle tissait discrètement les fils de l'harmonie là où l'on s'y attendait le moins et offrait son soutien inconditionnel et sa sagesse pour guider leurs pas sur le chemin de la vie.
Ainsi se clôturait l'histoire rocambolesque de cette famille, une famille ordinaire dont avait vu naître le siège triomphal de l'amour, la joie et le bonheur. Rien n'était écrit d'avance, mais dans le tumulte des jours, le dicton "Sois humble et le ciel t'aidera" prenait tout son sens. Car en amour, rien n'était plus précieux que de revêtir humblement les habits de l'humilité, pour que perdure la magie d'une histoire d'amour.
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