C’était un jour particulièrement ensoleillé et grand nombre des habitants de Draguisier était de sortie en cette fin de semaine. Asher se promenait et passait dans une rue commerçante quand il vit un visage familier, contrairement au reste du corps. Un artiste de rue, déguisé en une mignonne créature poilue, se donnait en spectacle et offrait des câlins et des compliments à qui le voulait.

— Sulo ?

— Asher ! Quelle bonne surprise !

— Je vois que tu as trouvé comment t’occuper.

— On peut dire ça, répondit-il entre deux câlins.

— Bon, entre nous, quel est le plan cette fois ?

Sulo se tourna vers son ami et se mit à chuchoter.

— J’ai décidé d’être plus direct dans mes approches. Je commence par un contact physique, ça crée déjà un petit lien. Ensuite, je glisse un petit mot discrètement dans leur poche sur lequel j’ai écrit le nom d’un café, une date et une heure. C’est signé « le donneur de câlins ».

— Et si elle n’a pas de poches ?

— Dans son sac à main.

— Si elle n’en a pas. Ou qu’il est fermé.

— Dans ce cas, je le leur colle dans le dos. Moins discret, mais je n’ai pas trop le choix.

— J’espère pour toi que certaines vont oser venir. Et donc tu vas enchaîner les rendez-vous ?

— Je suis au chômage, je dois bien utiliser ce temps à bon escient.

Puis il reprit ses séances de câlins. Asher s’éloigna quand Sulo l’interpella.

— Tu ne tombes pas dans mes bras ?

— Comment pourrais-je te résister, plaisanta-t-il.

Les deux amis s’enlacèrent et le plus âgé s’en alla pour de bon. Il attendit d’être hors de vue du jeune homme avant de fouiller ses poches. Il en sortit un bout de papier.

— Qu’est-ce que tu ne ferais pas…?