Une jeune fille descend d'un train en gare
Et le vent doucement vient sa peau caresser
Dans ses cheveux ambrés où mon esprit s'égare
On puit voir le soleil en train de paresser
Un jeune homme s'approche, il y a dans ses yeux
Cette ardente passion qui ne craint que le temps
De ce bien morne lieux ils font le merveilleux
Symbole de l'Amour en son glorieux printemps
Un couple et leur deux fils descendent d'un wagon
Et sous les accablants feux de l'astre du jour
Regrettent d'autant plus la fraîcheur du lagon
Qui s'étendait en bas de leur lieux de séjour
Heureux de retrouver la rue et son odeur
Les jeunes frères jouent à se courir après
Leurs rires cristallins résonnent sans pudeur
Et les gens attendris sourient sans faire exprès
Sur le quai leurs parents juste du bout des lèvres
S'embrassent prestement sans fougue et sans entrain
Qu'ils sont loin les frissons ! Qu'elles sont loin les fièvres
De leurs jeunes années près de ce même train
Le soleil insolent continue de plus belle
À darder ses rayons d'un orgueilleux mépris
Privant ainsi le vent et la brise rebelle
De cette liberté dont ils sont tant épris
Sur le quai déserté d'une gare bretonne
Quelques feuilles tournoient au rythme lancinant
De ce déconcertant concerto de l'automne
Harmonie monotone au tempo facinant
Un vieil homme en marchant lentement sous un arbre
Glisse tout doucement à sa femme un mot tendre
Mais celle-ci l'ignore et demeure de marbre
Cela fait bien dix ans qu'elle ne peut l'entendre
Voici venu l'Hiver et ses humeurs cruelles
Voici donc revenu ce vieillard coléreux
Qui furieusement hurle sans les ruelles
Tel un monstre traquant le moindre miséreux
Sur la gare endormie l'aube commence à poindre
Mais déjà une femme avance vers son train
Elle me tend la main.Avant de la rejoindre,
J'écris en souriant notre dernier quatrain
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