Je n'ai qu'une parole. Et elle est d'honorer ceux à qui je tient, ceux qui ont une place au fond de mon cœur. Un cœur à présent rempli de haine. 

On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Et le plat ne sert qu'à satisfaire l'estomac et à nous nourrir. Tout comme la vengeance ne sert qu'à satisfaire l'âme et attiser la haine. 

Je regarde l'homme en face de moi, en silence. Il sent le goût de la haine dans ma bouche, je le sais. 

Les pétales blanches des fleurs se décrochent, atterrissant dans ses cheveux bruns. 

-"Alors, Jallal ? " 

Ces seuls mots me ramènent à la réalité, me faisant relever la tête du bouquet de fleurs blanches sur lequel j'étais concentré. 

-" Honorer sa mémoire et trahir ses principes ? Ou renoncer à l'honneur de tout ce qu'on a aimé et rester fidèle à soi-même ? Quel choix fais-tu ? " 

Je restait interdit, troublé. En silence, d'un revers de la main, je balaye ses propos. Je ne sais pas quoi dire. Et il le sait, je suis dans une impasse, au sens propre. Le bout de la rue était barré. Je n'avais qu'un choix. 

Faire demi-tour ou accepter sa proposition. 

je tourne les talons, foulant les feuilles mortes d'or et de sang. Il pose sa main sur mon épaule. 

-"Tu as une semaine. Une seule et unique semaine. Sept jours. Après ton choix, aucun retour en arrière ne sera possible." 

Mon sang a fait un tour et je l'ai senti se glacer dans mes veines. Je le regarde, et m'en vais. De toute façon, comment allait-il me contacter ? 

Je marche rapidement, sous son regard attentif, plein de malice. 

J'halète et arrive enfin devant chez moi. Je me stoppe net. 

Putain. C'est quoi ce bordel ?