Lettre n°21- 12/02/21
Coucou Abuelo,
Cela fait un moment que je ne t'ai pas écris, car je pense que je vais mieux. C'était ça le but : te parler quand j'en avais besoin et me sentir mieux au fur et à mesure, et faire mon deuil avec succès. Le problème n'est pas là, aujourd'hui. Non le problème aujourd'hui ne concerne pas mon deuil. Il se passe pas mal de chose qui m'agace en ce moment. Des choses que je ne citerais pas précisément car je ne veux porter préjudice à personne avec des mots qui peuvent paraître durs. Je veux simplement me libérer d'un poids qui pèse trop lourd dans ma poitrine. Alors j'ai besoin de mettre des mots dessus.
Comme je te l'ai dit plutôt il se passe des choses. Des actions qui sont dites ou faites soit disant pour toi, en ta mémoire. De mon point de vu, ils utilisent ton nom et le bafou sans le moindre scrupule, rien de plus. J'ai l'impression que tout ce que font ces adultes c'est de salire ta mémoire. Ils te piétinent tous en essayant de parler en ton nom.
Tu ne peux pas asavoir à quel point je suis en colère. J'éprouve une réelle rancoeur envers tous ces adultes qui à moi me paraissent soudain sans cœur. C'est peut-être méchant de penser ça, mais j'ai l'imression qu'il prennent ta mémoire et ton nom, qu'il les déposent sur le sols et qu'il leur crachent ou leur piétinnent dessus.
Je me sens complètement impuissante puisque dans les faits ça ne me regarde pas vraiment, c'est simplement que je suis révoltée de voir ça. Je subit forcée d'entendre les propos inavouables de ces adultes. Et j'ai mal pour toi, de mon point de vu, c'est comme s'ils profitaient tous de pouoir utiliser ton nom pour faire passer leur petites idées dans la tête des autres, en sachant pertinemement que toi, tu ne peux plus te défendre. Et Dieu sait à quel point tu n'aurais pas approuvé pour un sous ce qui se passe en ce moment, que ta famille se déchire de la sorte.
J'ai été plus que décue par certaines personnes à cause de cette histoire. Je ne pensais pas qu'une personne si aimate pouvait faire autant de mal par ses paroles. Ca fait vraiment mal d'étre aussi décu, à cause des attentes que l'on peut avoir sur quelq'un. Il y a une ciation qui dit « quand tu fais le bien, les gens s'attendent à ce que tu fasse le bien autour de toi », c'est réel.
En ce moment, je suis très à fleur de peau par rapport à toi, je ne sais pas trop si c'est parce qu'inconsiement je sens que la période fait qu'on se rapproche de Mars et de Mai, à grand pas. Et je redoute un peu ce mois de Mars, car je devrais me résoudre à me dire qu'un an s'est déjà éoulé entre le moment où tu es allé à l'hopital et aujourd'hui.
Je ne sais pas trop pourquoi mais en ce moment je fais énormément de cauchemars où je te perd encore et encore de mille et une façons différentes. C'est étrange cette sensation dans laquelle je me réveille après ces rêves.
J'ai aussi beaucoup de flash de souvenir qui arrivent comme un cheveux sur la soupe dans l'écran de mon cerveau. Je ne sais pas pourquoi mais en ce moment tu occupes à nouveau énomément mes pensées. Comme au momment où tu m'a laissé seule avec juste mes souvenirs. J'ai dû me résoudre à me dire que tu n'est plus de ce monde, mais c'est encore douloureux.
J'aimerais que quelqu'un ait des réponses à toutes les questions que je me pose en ce moment, mais je sais pertinemment qu'il n'y a aucune réponse valable, car le deuil est une chose qui est propre à chacun. Je l'ai très bien compris, personne ne fais le deuil de la perte d'un être cher de la même façon. Moi je t'écris, je pense souvent à toi, je me remémore tous les moments que j'ai passé avec toi, j'essaie de faire perduré ton sourire à travers moi, je plonge la tête la première dans les études, je me change les idées, et par dessus tout je te fais honneur en vivant. Mon deuil je le fais en silence et de mon côté, je prèfere pleurer la plupart du temps dans la solitude, là où mes larmes ne sont visibles que de toi, des étoiles et de moi.
Je n'arrive pas à savoir comme Emma va réellement, elle ne parle pas de toi. Ou presque pas, c'est dommage c'est bien de mettre des mots sur ce qui nous ronge, sur nos peurs, nos angoisses, nos joies, nos tristesse.
En ce qui concerne Tom je vois bien que son deuil n'est clairement pas achevé. Il souffre et craque très souvent, trop souvent que ça m'e brise le cœur à chaque fois. Je me retrouve aussitôt impuissante face à son mal-être. C'est un véritable supplice de savoir que mon frère souffre, parfois de manière visible d'autre fois de manière que l'on ne voit pas. Comment je suis censée le serrer dans mes bras et lui dire que ça va finir par aller, qu'avec le temps ce sera moins douloureux ? Je ne sais pas comment je suis supposée le consoler et l'aider. J'ai linpression d'échouer en quelque sorte dans mon rôle de grande sœur, parce que je n'arrive pas à le protéger ni à le protéger du danger qu'est ce chagrin dévastateur qu'il éprouve. Même vis-à-vs d'Emma, c'est à la fois frustrant et une torture de pas savoir si elle va mal. Je préferais mille fois la voir lâcher prise que de ne pas savoir. Comme ça au moins je verrais ses sentiments et je pourrais lui dire qu'il faut pas qu'elle garde tout pour elle, qu'elle doit se confier, que c'est important, et surtout que je suis là.
Ça m'attriste énormément, Tom et Emma sont tout pour moi. Et le fait de les voir comme ça tristes et vulnérables ça me rend malade. Aujourd'hui Tom a dit quelque chose qui m'a beaucoup touché. Comme je te l'ai dit en début de lettre, je ne vais pas très bien en ce moment je suis un peu comme perdue dans ce tourbillon d'émotions. Du coup, ce soir j'étais en colère et j'avais les yeux tristes, aux bords des larmes. Tom m'a appeçut, il est venu me prendre dans ses petits bras, puis il m'a glissé à l'oreille :
« Tu me réconforte quand je vais pas bien, alors maintenant c'est à mon tour de te consoler, comme toi tu le fais tout le temps ! »
Je vais devori te laisser, je t'embrasse tendrement.
Je t'aime Abuelo, chaque jour sans toi est à la fois plus simple et plus difficile.
Ta grande,
Laure
Annotations
Versions