Coucou Abuelo,

Je t'écris aujourd'hui pour te dire qu'hier et avant hier je n'étais pas au top de ma forme. J'allais pas super mentalement, j'étais assez triste parce que je me suis rendu compte que ça faisait pile un an que tu as dû te rendre à l'hôpital. Puis que tout est parti totalement en vrille.

Le 12 mars j'étais sur Instagram et soudain je suis tombée sur une vidéo qui m'a bouleversée. C'est une vidéo où un garçon chante pour son grand père, décédé il y a dix ans. C'est un texte qui je trouve est rempli d'une certaine pureté, et de beauté. Les paroles m'ont parues bien correspondre à ton « cas ». Et comme c'était un jour avant les un an de ton départ pour l'hôpital, j'ai vu ça comme un réel signe. Et je l'ai alors pris à cœur et j'ai décidé que je devais te partager les paroles de sa musqiue, les voici donc :

« Ca fait plus de dix ans,

Que papi est parti,

Je sais qu'il m'entend quand je lui parle

Ne t'inquiètes pas, on prend soin de mamie,

Ne t'inquiètes pas je prend soin de ma mif,

Dis moi sur quelle étoile tu te trouves,

J'ai beau cherché, je ne te vois pas,

T'es sur la Lune ou la Grande Ourse ?

T'es présent même si t'es dans l'au-delà

A ton enterrement, j'ai pleuré mes larmes,

J'ai pleuré ton âme

Papi, j'ai si mal

Ton cancer te détruisait, j'en étais malade

Tu te souviens de nos aprems et de nos balades ?

Papi reviens,

Au moin un instant...

Mon quotidien n'est plus comme avant...

J'espère que tu vois mon parcours et que j'avance

Papi, écoutes ma musique, c'est pour toi que je chante

Je n'arrive plus à rester debout

J'veux crier mon manque

Papi, reviens parmi nous

C'est pour toi que je chante

J'arrive plus à rester debout. »

C'est un texte extraordinaire je trouve, et bien évidement je me suis effondrée en larme. Alors j'ai sorti ma plume, ou plutôt mon clavier et je t'ai écris. Je me sens seule parfois, alors l'écriture me console. Enfin du moins t'écrire me fais du bien.

Je me rend compte que je vais bientôt devoir conclure cet ouvrage — ça me paraît présomptueux de dire ça, mais je sais pas trop comment le qualifier, pour être honnête — je ne veux pas aller plus loin que le 24 mai. Un an dans ma tête et dans ce deuil que je mène, ça doit être suffisant, et je trouve que ça a une belle symbollique. Quand ce moment là va arriver, ce sera dur pour moi. Je vais devoir tourner cette derniere page qui constituera la fin de mon deuil, ou du moins la fin du processus du deuil. Et j'aurais plus qu'à continuer de te faire vivre à travers moi. Ce moment où se sera vraiment difficile c'est quand j'aurais fini compètement l'écriture, et que je me plongerais dans tout le mileu de l'édition. Quand je ferais des recherches, ou quand je prendrais contact avec des maisons d'éditions, par exemple. Ce sera fini et je devrais tout faire pou réaliser mon rêve.

Aujourd'hui, je suis triste, le manque est trés présent et très puissant. Il suffit d'un mot, d'une image qui se projette dans ma tête pour que je m'effondre et craque. Je regarde le ciel, et j'ai l'impression que tu me surveille dans l'immensité de cette étendue d'un beau bleu. J'ai besoin de toi, mon deuil a beau être fait ou au moins bien entamé, pourtant j'ai encore besoin de toi. Mais bien évidément je sais qu'il y aura toujours des moments où j'aurais envie d'hurler ma souffrance dans mon silence.

Je pense souvent à toi, parfois je pleure, d'autre fois je ris, ou sourit. Des fois je regarde des phtotos de toi, tu es beau dessus, je me rappelle que c'est le seul moyen pour ne pas oublier ton visage, à long terme. Tu me manques incroyablement, tu as laissé un vide en moi, que même le temps ne parvient pas à combler.

Je t'aime Abuelo.

Ta grande,

Laure