L'éclat du ruisseau
La pâleur de la lune. Le noir d'une nuit d'automne. L'éclat des étoiles. Le doré des satellites. Le souffle soudain du vent qui soulève des ondes à la surface de l'eau. Le gris des nuages qui s’amoncellent. Le trait colérique de l'éclair. Le raisonnement sourd et lointain d'un roulement de tonnerre.
Le touché de la goutte contre la joue. Le glissement de l'eau sur la peau. Le souffle rythmé par le son du ruisseau qui se perd dans les bruissement des herbes et du feuillages. Les volutes blanches de la respiration dans l'air froid. Le courant qui joue doucement dans les pans de la robe. Les volants du vêtement qui s'étale paresseusement, comme les pétales d'une rose qui s'ouvrent doucement à la rosée du matin.
Les battements d'ailes lents de l'oiseau qui s'éteignent dans l'obscurité bleuie de la nuit. L'éclat aveuglant sur la clairière. Le retour de l'obscurité. Le dernier roulement de tonnerre qui disparaît. Les gouttes qui tombent lentement au sol. Qui clapotent doucement sur l'eau. Les yeux clairs qui contemplent les rides éphémères sous la surface. Les boucles qui s'étendent en une auréole mue par le courant. Le frôlement des algues. La morsure du froid qui se transforme en agréable brûlure.
Le mauve arrive. Les arbres se détachent en ombres chinoises sur la toile de l'aube. Le vent s'est arrêté. La pluie a cessé. La terre s'en est imprégnée. L'éclat des étoiles n'est plus. La lune a bien pâlie. Elle s'efface lentement dans le rose du ciel. La blancheur sans nom du soleil prend sa place. En contrebas, l'astre se reflète dans les eaux cristallines du ruisseau. De l'autre côté de celles-ci se trouvent des yeux qu'il ne peut plus aveugler de son éclat. Seul un sourire apparaît sur le visage.
Et déjà, au loin, le son des sirènes.
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