Chapitre 11. Retour à la maison
Comme les nourrissons n’avaient aucun problème malgré leur prématurité, ils n’eurent pas besoins de surveillances particulières et reçurent la permission de rentrer à domicile avec leur maman.
Le jour du départ arriva vite, Rachel n’en fut pas mécontente, entre les visites de la famille, des amis, des connaissances, elle se retrouva particulièrement fatiguée.
Un séjour en hôpital, outre la raison de l’hospitalisation, n’est jamais une partie de plaisir, pas d’intimité, ou si peu, une nourriture de collectivité, du bruit, du mouvement… Cela n’aidait pas à récupérer.
C’est donc, heureuse, qu’elle suivit son époux qui avait déjà embarqué les jumeaux dans un moïse et lui tendit la main pour lui accrocher le bras. Ils quittèrent le service de maternité bras dessus bras dessous.
— Enfin dehors ! Les sages-femmes étaient sympas, mais qu’est-ce que j’ai hâte de retrouver mes petites habitudes et les bruits familiers de l’appartement !
En faisant de grands yeux, il la taquina,
— Habitudes, habitudes… Il y aura quand même deux petits lascars avec des bonnes voix en plus, cela changera des bruits familiers.
— Oui, je sais, mais ça me manquait d’être seule avec toi, sans risquer que quelqu’un entre à tout moment.
Elle se serra contre lui alors qu’ils arrivèrent à hauteur de la voiture du couple.
Louis attacha les bébés dans les habitacles prévus à cet effet. Une fois prêt à prendre le volant, il se dirigea vers Rachel qui était encore à hauteur du coffre, qu’elle ferma doucement. Louis lui déposa un baiser dans le cou et l’enlaça.
— Je suis content que tu rentres aussi, tu m’as manqué.
Elle lui sourit et lui caressa la joue.
— Viens, rentrons, que je puisse découvrir comment tu as arrangé les lits des bébés.
Ils prirent la route en souriant.
Arrivés devant la porte de l’appartement, Louis demanda à Rachel d’attendre. Il fit rentrer les jumeaux puis la rejoignit.
— Qu’est-ce que tu fais ? Louis ?
Elle fut interloquée, puis, elle eut un déclic et comprit ce qu’il voulait !
— Oh oui, c’est ça, tu veux me faire passer le seuil de la porte en tant que Madame Leblanc c’est ça !?
— Oui, c’est ça !
Il l’emporta en la prenant dans ses bras avec une énergie qu’elle ne lui soupçonnait pas.
— Bienvenue chez toi ma chère épouse !
Il la reposa sur le sol et ils se regardèrent longuement dans les yeux alors qu’il l’emprisonnait dans ses bras, ils s’embrassèrent délicatement en s’effleurant du bout des lèvres.
— Rachel, tu as fait de moi le plus heureux des hommes, sache-le.
— Tu as fait de moi une femme et une mère comblée Louis, et je suis heureuse de savoir que ce que nous vivons te rend aussi heureux.
Ils restèrent enlacés et silencieux, se contentant de sentir l’autre respirer et de respirer au même rythme.
C’est Clément qui fit éclater leur petite bulle de fusion. Louis pointa,
— Oh, pour une fois que ce n’est pas Adrien qui donne de la voix ! Qu’est-ce qu’il y a ?
— Faim ?
— Oui, je crois… Attends mon petit, ta maman va se préparer à te recevoir et puis on ira visiter ta nouvelle maison, mon bébé.
Louis jeta un œil vers Adrien qui dormait toujours puis amena Clément à Rachel qui s’était, entre temps, installée confortablement dans l’un des fauteuils. Prête à allaiter son enfant, elle le réceptionna des mains de Louis et le mit au sein.
— Allez, hop, me voilà prête à jouer mon rôle de vache laitière !
Louis pouffa de rire et la regarda en secouant la tête
— Vache laitière ! Mais enfin…
— Mais oui ! Si tout va bien, je vais devenir un débit de boisson permanent pour deux petits estomacs affamés. Je rêve de pouvoir les allaiter jusque six mois, mais j’espère que je tiendrais le coup !
Elle se cala dans le fauteuil et le regarda, il sourit en regardant sa poitrine « épanouie » et ajouta,
— Si cela permet à mes copains de rester à leur taille actuelle, tu peux les allaiter un an si tu veux.
— Je te reconnais bien là, Louis !
Elle lui caressa la joue avec la main qui lui restait libre, elle soupira en souriant et reporta son attention vers Clément qui avait les yeux grands ouverts.
Louis s’était assis dans le fauteuil en face d’elle et l’avait discrètement prise en photo, il comptait faire un album pour chacun des bébés avec ce genre de scènes intimes et du quotidien, comme Rachel l’avait fait pour Madeleine. Au bout d’un moment, il s’enquit,
— Tu n’as pas faim ? Il est midi passé.
— Je ne serais pas contre un casse-croute, j’ai intérêt à bien manger si je veux leur donner de quoi grandir.
Elle leva la tête et lui demanda, pleine d’espoir,
— Tu pourrais faire un bon petit plat, un truc à la crème fraiche, pour ce soir, j’ai envie d’un plat qui tienne au corps, ça me changera des repas d’hôpitaux.
— D’accord, mais pour maintenant ?
— Mmh, un croque-monsieur… Avec du ketchup… Eh, rien que d’y penser je salive !
— Je te fais ça de suite !
Il se leva et déposa un baiser sur son front avant de se rendre dans la cuisine.
Une fois Clément repu, Rachel se leva et visita la nouvelle chambre des enfants avec Clément dans les bras.
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