Rachel termina sa journée de travail puis rentra chez elle, où elle prit des affaires pour les enfants qu’elle allait déposer chez ses parents. De cette façon, elle aurait plus de temps avec Louis et Flore qu’elle avait prévu de réceptionner à la gare avant de passer à l’hôpital.

Dans le hall de la gare, Rachel repéra Flore dans la foule de gens débarquant de l’Eurostar, elle lui fit signe, Flore la reconnu, se dirigea vers elle et l’interrogea,

— Bonjour Rachel, elle est née alors ?

— Oui, par césarienne, elle est trop maigre et se trouve en couveuse. Viens, je t’y emmène.

— Je te suis.

Une fois à l’hôpital, Rachel et Flore arrivèrent dans l’unité de néonatologie, elles furent accueillies par une infirmière, cette dernière sembla bien au courant de la situation et accompagna la tante de Ninon auprès de l’enfant, incluant aussi Rachel qui eut du mal à la suivre.

— Vas-y, Flore, je crois qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait trop de monde autour d’elle.

Connaissant les difficultés de Rachel, Flore acquiesça et s’approcha du petit lit médicalisé. Louis rejoignit Rachel et la prit dans ses bras.

— Comment tu vas, toi ?

Avec une boule dans la gorge, elle lui souffla,

— Bah, quand j’ai vu le prénom que tu lui as donné… j’ai eu mal...

Il lui caressa le dos, il voyait bien que les yeux de Rachel se remplissaient de larmes.

— Tu sais, c’est le seul prénom qui m’est venu à l’esprit, Rachel… Je suis désolé, mais l’autre voulait l’appeler crasse ou saleté… Je n’étais pas d’accord et l’équipe ici non plus.

— Je comprends Louis…

Elle soupira puis se dégagea de ses bras et lui demanda,

— Et elle, elle est venue la voir ?

— Non ! T’imaginais le contraire ?

— Non, cela confirme ce que nous savions déjà.

Louis lui embrassa le front puis lui dit,

— Tu ne veux vraiment pas t’approcher ?

— Je… Je ne sais pas Louis…

Il sourit avant de lui souffler,

— Elle est blonde…

Surprise, elle l’interpella,

— C’est vrai ?

— Oui, j’ai été étonné aussi, viens, on va s’approcher.

Il la guida tout doucement vers le lit en lui tenant la main, Flore observait sa nièce en souriant, elle les vit arriver et leur dit,

— Elle a hérité des traits de ma mère je crois, elle a ses cheveux blonds en tous les cas… Je dois dire que cela me rassure et m’encourage ; j’avais peur qu’elle ne ressemble trop à Ambre. Parce que je n’aurais pas pu alors…

Rachel rebondit,

— Je comprends Flore, j’avais cette appréhension aussi.

Ils furent interrompus par un infirmier qui leur indiqua que la mère allait arriver pour voir sa fille, et qu’il faudrait qu’il y ait moins de monde, parce qu’elle était accompagnée d’une escorte policière.

Vivement, Rachel s’exclama,

— Ok, moi je m’en vais ! je n’ai vraiment aucune envie de la croiser.

Flore renchérit,

— Je te suis, je n’ai pas envie d’être confrontée à elle. Allons boire un thé quelque part en attendant.

Louis leur expliqua qu’il voulait rester pour voir comment elle réagirait face à l’enfant, les deux femmes filèrent alors vers la cafeteria de l’hôpital.

Malgré tout, Ambre les aperçus de loin et leur cria, sans se soucier du policier qui poussait sa chaise roulante, ni du délégué du Service de Protection de la Jeunesse qui était présent pour évaluer son comportement face à son enfant ;

— Ah ! La salope est venue voir que moi aussi j’arrive à faire un enfant à Louis… Et, toi ? Tu fous quoi ici ma petite crasse préférée ? Tu viens voir que ta sœur aussi sait faire un enfant ?

Comme aucune des deux ne s’était retournée, elle continua,

— C’est ça, fuyez espèces de connasses, Louis sera très vite à nouveau à moi !