Chapitre 67. Les liens se nouent
Le lendemain, Rachel passa en néonatologie avant d’aller au travail, il était très tôt, 6h du matin. Elle avait quitté Louis et les enfants en expliquant qu’elle se sentait un peu congestionnée au niveau de la poitrine et qu’elle comptait vérifier si Ninon pouvait l’aider à apaiser cette sensation.
Une fois sur place, elle se présenta et fut laissée avec Ninon qui était réveillée.
— Bonjour toi, comment vas-tu aujourd’hui ? Es-tu prête à tenter l’aventure avec moi ? Et avec le reste de la famille ?
Rachel sourit en voyant Ninon réagir, la regarder et ouvrir la bouche en tirant la langue.
— Ok, je te mets au sein, j’espère que j’aurais plus que quinze grammes cette fois-ci.
Ninon téta d’abord doucement, puis de plus en plus énergiquement. De son côté, elle semblait suivre ; son corps lui renvoyait les mêmes sensations que pour les jumeaux… Son corps répondait.
— Eh bien ma petite, j’ai l’impression que les choses se mettent en place pour toi, je pense qu’il sera bientôt intéressant de provoquer une rencontre entre Madeleine, Adrien, Clément et toi, non ?
Rachel resta avec Ninon pendant une petite heure, elle devait prendre son service à 7h. Elle somnolait avec Ninon dans ses bras, en lui caressant doucement la tête, lorsqu’elle vit Louis arriver, avec un petit sac. Il lui sourit.
— Tiens, je t’ai rapporté le tire lait et des flacons, au cas où.
— Oh, mais tu sais, je ne déborde pas encore ! Mais merci d’y avoir pensé.
Rachel fronça les sourcils et fit part à Louis de la pensée qui venait de traverser son esprit,
— Tu sais, Louis, je ne sais pas si je pourrais prendre autant de temps dans l’unité que pour Adrien et Clément, je ne suis pas sa mère.
Louis se fit songeur, se mordilla la lèvre inférieure puis lui dit,
— Je vais contacter le juge par rapport à ça, pour savoir ce que nous pourrions faire, notamment pour ce genre de chose. Si tu peux l’adopter, tu seras sa mère, j’imagine que tu pourras alors prendre autant de temps que pour nos fils, tu ne penses pas ?
— Je l’espère Louis… Nous aurons besoin te temps pour nous adopter mutuellement Ninon et moi.
Il sourit et la couva du regard. Elle lui proposa,
— Tu la veux un peu ? Histoire que je me rhabille…
— Viens dans mes bras, Ninon.
Ninon ouvrit les yeux et regarda son père puis se lova contre lui après s’être étendue de tout son long en baillant.
— Regarde-la, comme elle est bien, Louis.
— Oui, elle semble plus sereine… Et elle prend du poids aussi, ça la rend plus jolie… Avant c’était vraiment un petit paquet tout fripé.
— C’est vrai, mais elle est encore un oiseau pour le chat. Mais bon, elle a survécu malgré son poids plume, elle ne semble pas avoir de séquelles, ses réactions sont tout à fait normales et elle est très éveillée.
— Elle va bien quoi…
Rachel observa Louis, elle le trouvait tellement paternel, il était heureux entouré d’enfants. Elle soupira d’aise, elle aussi se sentait bien ; tout allait mieux en elle depuis qu’elle avait pris le parti d’aimer cette petite fille pour elle-même et non plus en fonction de celle qui l’avait mise au monde.
Soudain, elle interpella Louis, avec un constat très terre à terre ;
— Tu sais, Louis, si elle se remplume à la même allure, d’ici deux semaines elle pourra venir chez nous.
Louis s’écria,
— Ah oui, déjà ?!
— Oui, ça va aller vite, il faudrait qu’on organise les choses, légalement et aussi au niveau familial, pour présenter les enfants entre eux et nos familles aussi.
Louis fronça les sourcils puis lâcha,
— Oui, ça va être chaud tout ça.
Elle lui donna un chaste baiser sur les lèvres et lui dit,
— De fait, ça va être chaud Louis, je te laisse avec elle, je dois absolument filer pour prendre mon service.
— Ok, à tantôt, tu repasseras ici ?
— Oui, à 13h, tu me rejoindras ?
— Je vais tout faire pour…
Elle s’éclipsa, Louis câlina encore sa fille puis fila lui aussi prendre son service.
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