Partie 4 : Thalas

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Ce qu'il désirait le plus ? En réalité, Tendal n'avait pas besoin d'user des pouvoirs d'un démon pour soutirer ce genre d'information au roi. Ce n'était pas un secret : Thalas voulait étendre les frontières du royaume d’Ushar à toute l’île de Fasnor. Mais le roi désirait d’autres choses tel que retrouver le monstre qui avait fait de sa vie un enfer, pour le détruire.

Tout cela, le roi comptait le dire de vive voix à Tendal, mais son attention fut très vite détournée lorsqu'une petite créature sortie de nulle part s'attaqua à l’homme en noir. Thalas comprit immédiatement qu'il s'agissait d'un gardien, une petite créature divine. Voilà donc d'où venaient les pouvoirs de guérison de ce jeune homme.

Le regard du roi se fit plus dur alors qu'il fixait Tendal qui tentait de chasser la petite créature.

— Les gardiens n'attaquent pas les gens sans raison… Avez-vous fait entrer un démon dans mon palais ?

Agacé, le roi attendait rapidement une réponse tandis que son nouvel esclave continuait de se lamenter à leurs pieds. Pourquoi se mettait-il dans de tels états alors qu'il avait un gardien ? Il était un élu des dieux et n'avait rien fait de mal.

— Du calme, jeune homme, s'exclama Thalas sur un ton presque amusé, Comment t’appelles-tu ?

— F… Fray, messire, articula-t-il entre deux sanglots.

— Relève toi, Fray. Il n'y a pas de raison d'avoir peur : ton maître, c’est moi à présent.

Le roi n'était pas dupe. Fray avait peur de Tendal. Mais ce dernier n'avait plus aucun droit sur lui maintenant qu'il appartenait à Thalas. Même si les sujets d’Ushar, n'étaient que peu pratiquants, il serait très mal vu s’en prendre sans raison, à un homme lié à un gardien.

— Je ne peux vous mentir, mon roi, fit Tendal tout en joignant ses mains devant lui, l’air quelque peu ennuyé d’avoir été percé à jour si vite. Mais veuillez ne pas douter de mes intentions : je suis votre allié.

Alors que le nouvel esclave du roi se relevait, le visage couvert de larmes, Thalas posa son regard sur lui. Des maîtres qui maltraitent leur esclaves n’avaient rien de rare… Cependant, les larmes si désespérées de Fray lui faisaient bien comprendre que Tendal cachait son jeu. Il ne le connaissait pas, ne savait pas d’où il venait… Pourquoi serait-il plus son allié qu’un autre ?

— Mais soit, ajouta l’homme en noir avant que le roi n’ait fini de réfléchir, il est temps pour moi de me retirer vous laisser le temps de profiter de votre nouveau cadeau. Nous nous reverrons bientôt, mon roi.

Son sourire accompagna son départ. Thalas le regarda quitter la pièce d’un air interrogateur, mais il ne chercha pas à le retenir. Il envoya néanmoins un garde le suivre discrètement. Une fois Tendal hors de vue, il put enfin s’attarder sur Fray. Ce dernier hoqueta lorsqu’il sentit l’attention prolongée du roi sur lui.

— Je.. Je vous prie de pardonner le comportement de Xylo, lui non plus n’est pas très au fait des usages de la cour. Mais… C’est grâce à lui que j’arrive à calmer les douleurs de ceux que je touche de mes mains, expliqua-t-il d’une voix encore tremblante.

Thalas avait beaucoup de mal à croire à ce genre de magie bien qu’il savait parfaitement que certains gardiens transmettaient des pouvoirs à leurs élus. Cela faisait une vingtaine d’année que le simple fait de s’asseoir ou de tenir debout était une torture ignoble pour lui. Alors comment pouvait-il croire à une soudaine solution à son problème, même temporaire ?

Malgré ces pensées dubitatives, le roi fit signe à des gardes d’approcher pour libérer le jeune homme de ses entraves. Le blondinet les remercia d’un timide sourire en frottant ses poignets rougis. Mais il semblait toujours terrorisé.

— Respire Fray. Il est parti. Tu ne risques rien ici, dit-il avant un temps d’arrêt pour ensuite reprendre. Tendal disait donc vrai pour ton pouvoir ? Je vois…

Le roi ne semblait pas convaincu par ces affirmations. Ce doute, ce déni, Fray devait bien le sentir à son manque de réaction face à son pouvoir incroyable. Thalas avait trop l’habitude de ce mur de glace qu’il avait conçu, il ne pouvait pas baisser sa garde ainsi et avouer sa souffrance. Pourtant, il avait remarqué le regard de Fray : ce dernier l’avait percé à jour… L’hésitation était visible sur son visage quand il se risqua à lui demander :

— Voulez-vous... Une démonstration ?

Sans surprise, le regard du roi se durcit de méfiance.

— Bien… J’accepte que tu me montres cela. Mais je ne vois pas sur qui... prévint-il. Personne n’est blessé ici, à ma connaissance.

Fray haussa légèrement un sourcil. Allait-il insister et révéler la mauvaise foi du roi ? Provoquer Thalas était la pire idée à avoir. Il n’était pas prêt à baisser ses défenses. Un timide sourire naquit cependant sur les lèvres gercées du jeune homme. Visiblement, il avait une autre idée en tête.

— Il n’y a nul besoin d’être blessé pour ressentir de la douleur, messire. Vos gardes, par exemple, ils doivent bien avoir quelques courbatures à rester debout toute la matinée... Messieurs, s’exclama-t-il à l’intention des gardes qui venaient de le libérer de ses fers, je serais ravi de vous rendre ce service.

Tous guettaient la réaction du roi : allait-il accepter ? Il fallut attendre un moment durant lequel Thalas pesa le pour et le contre, très suspicieux. Après avoir jeté un coup d’oeil à ses deux gardes concernés, il reposa son attention sur le jeune homme. Puis, enfin, il acquiesça : Fray avait son accord, il pouvait se lancer.

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