Pansement Arc-En-Ciel

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Je me rappelle ces nuits durant lesquelles le sommeil ne venait pas. Ces nuits d'insomnie où, assise sur le rebord de mon lit, je comptais le nombre de fissures présentes sur mon mur. C'était un vieux mur blanc cassé, tout craquelé, il tombait en morceaux un peu plus à chaque seconde qui s'écoulait. Une cloison immonde, que je ne parvenais plus à réparer. Une barrière abîmée, sans couleur, que personne n'arrivait à retaper. Et je la regardais. Chaque nuit, dès l'arrivée de la Lune, jusqu'au lever du Soleil. Je fixais ces fissures béantes, l'air de me dire : Est-ce qu'elles finiront par partir ? Est-ce que je retrouverais mon beau mur blanc ? Celui où j'accrochais mes posters, mes souvenirs ?

Je me rappelle de toutes ces fois où, pour oublier ce mur hideux, j'ai dû le cacher derrière un épais rideau de velours. Maqunt les fêlures achromatiques derrièe ce voile opaque, j'ai longtemps voulu faire comme-ci. Comme-ci rien de tout ça n'existait, comme-ci tout était sous contrôle. La vérité...

C'était que pour chaque faux sourire que j'offrais, c'était une nouvelle fissure que je m'infligeais. Une nouvelle blessure que je devais porter. Un nouveau trou, que j'allais devoir reboucher.

C'était mon mur, que je ne cessais d'abîmer. Encore, et encore.

Je me rappelle de chaque crevasse, de chaque douleur, de chaque ligne tordue et de chaque heure passée à les compter, les mémoriser. Des nuits longues et sombres. Des nuits incolores, sans saveur. Des nuits où j'étais comme déconnectée. Vide de toute âme et conscience. Je me rappelle d'à quel point c'était dur certaines fois, à quel point ça me paraissait sans espoir.

Et puis, un soir.

Le déclic.

Comme une étincelle venant rallumer la mèche, comme une braise embrasant la torche.

Comme la vague ramenant les coquillages sur le sable blanc.

Je m'en souviens parfaitement. J'ai regardé ce mur, comme chaque soir depuis des années, et je me suis comme réveillée d'une longue léthargie. J'ai arraché mon rideau opaque et, tout en retraçant chacune de ces fissures du bout des doigts, je les ai recouvertes d'une centaine de petits pansements colorés. Des rouges, des bleus, des jaunes et des verts. J'ai pansé mes crevasses. une par une. Nuit après nuit.

J'ai déposé, lentement mais sûrement, de nouveaux souvenirs, de nouveaux éclats de rire, par-dessus totes mes failles. Et peu à peu, ce vieux mur en ruines, s'est transformé en une page, d'un livre qui ne fait que commencer.

Alors, si toi aussi, ces nuits pssées à fixer un e cloison abîmée te rappellent des souvenirs...

N'oublie jamais que pour chaque fêlure, il existe un pansement de couleur, prêt à redonner la vie.

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