Mort sur la ligne - 2ème partie : ligne de conduite
Son portable vibrait dans son sac depuis quelques secondes. Perdue dans ses pensées, Elena faillit rater la communication. Quand elle prit finalement l'appel, elle ne put articuler un mot.
Elle entendit un lointain et angoissé "Allô, chérie ?"
- Erwan ! Il y a un... problème, fit-elle en butant sur le dernier mot.
- Elena, que se passe-t-il ? S'inquiéta Erwan.
- Rien, tout... A ce soir, la police arrive.
- La police ???
- Je t'expliquerai plus tard.
Elena dut raccrocher, laissant son amoureux à ses interrogations. Elle regretta d'avoir été aussi sèche et lui adressa un bref SMS porteur des trois seules lettres JTM puis elle éteignit son téléphone.
Les policiers investirent le train et un médecin (sans doute un légiste) se joignit au groupe d'hommes en bleu qui venaient de pénétrer dans le wagon où se trouvaient Elena et le voyageur inerte.
Le toubib s'approcha du corps et il eut vite fait de confirmer les craintes d'Elena. Il dit aux policiers qu'ils pouvaient faire leur boulot et emporter le corps, il se chargerait de l'autopsie.
Une fois "libérée", Elena sortit du train, non sans avoir été avertie par un des policiers qu'elle devait les attendre sur le quai. Ils avaient des questions à lui poser.
Elle mit à profit les quelques minutes de temps libre avant l'interrogatoire pour téléphoner à son patron.
Elena ralluma son mobile, enfonça la touche 2 (sélectionnée afin de pouvoir joindre son boss le plus vite possible) et attendit. Une sonnerie, deux sonneries... Enfin, Richard Boyd décrocha.
- Bonjour Monsieur Boyd !
- Elena ?
- Monsieur, je ne pourrai pas venir aujourd'hui. Il s'est produit quelque chose à bord du train et la police veut interroger tous les passagers.
- Elena, nous sommes vendredi. Je vous accorde votre journée et vous dispense de venir demain. Appelez-moi demain midi pour me dire comment évolue cette histoire.
Son patron était vraiment très compréhensif, et il ne lui avait même pas posé de questions !
- Merci Monsieur, je suis vraiment désolée.
- Ne vous inquiétez pas, j'irai au restaurant avec mes associés ce midi. Pour demain, j'aviserai.
- Merci encore Monsieur Boyd. Au revoir, et je vous appelle demain midi sans faute.
Le policier qui lui avait demandé de l'attendre sur le quai se trouva tout à coup à ses côtés et un de ses collègues arriva.
Elena allait devoir choisir sa ligne de conduite. Elle ne pouvait ni leur mentir ni dire toute la vérité.
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