L'amour est un étranger qui vous croise un matin dans la rue, et vous fracasse la gueule à coup de pelle.
T'aimer.
T'aimer ça n'a pas vraiment de mot.
T'aimer c'était tellement de choses à la fois. C'était savoir que tu étais proche avant même de te voir, mon coeur qui accélérait brusquement. C'était chérir chacune des secondes que je passais près de toi. C'était chercher ta présence, toujours, tout le temps, penser à toi quand tu n'étais pas là, à chaque instant. T'aimer c'était aussi avoir peur que tu me rejettes, avoir peur que tu t'en ailles, en avoir mal au ventre. C'était respirer. Je respirais quand tu étais là. Le reste du temps, c'était comme une apnée. C'était grisant.
T'aimer c'était aussi accepter tout ce que tu me faisais subir. Le secret, d'abord. Supporter de ne pas le montrer, devoir cacher mes sentiments, accepter d'être une inconnue à tes yeux lorsque le monde était là. C'était un sacrifice accepté, amorti, largement compensé par la vie que tu me faisais mener. J'aimais nos cachettes. J'aimais nos moments. Je ne vivais que pour eux.
T'aimer c'était si beau. C'était absolu. Il n'y avait pas de sens à cette histoire. Je ne t'aimais pas malgré moi, non. Je suis tombée amoureuse de toi par hasard, et le vertige que ça m'a donné, je ne pourrais pas le décrire. J'ai décidé de t'aimer quand même, de t'aimer malgré tout, parce que je n'avais jamais rien eu au fond de la poitrine semblable à un sentiment pareil. Ca n'avait pas d'égal, pas de justification. Tu ne m'aimais pas en retour. En tout cas, c'est ce que tu disais. Comment se fait-il, alors, que je ne me sois jamais sentie autant aimée que lorsque tu me prenais dans tes bras, à me serrer, comme si jamais tu n'allais me laisser m'échaper ?
T'aimer, mon dieu. T'aimer c'était tout ce que j'avais dans les tripes. Malgré ta femme. Enfin, ta petite amie. Malgré cette fille qui habitait à des milliers de kilomètres et qui revenait, parfois, pour me priver de toi. C'était insensé. Pourquoi m'entêter, alors que tu étais pris ? Parce que j'avais la certitude, au fond, que ton coeur m'appartenait. Cette sensation, tu me l'as offerte. Tu l'as ancrée dans mon âme chaque fois que tu m'embrassais. Non, je ne mens pas. C'est toi qui m'embrassais. Tu te penchais, me prenais par les hanches. J'étais si timide ! Et tu étais si doux. Tes mains sur mon corps de toute jeune fille. Tes lèvres sur les miennes, sur ma peau. Je me sentais fragile. Je me sentais forte. Tu pouvais bien me quitter, finalement. Je t'aimais. C'était plus fort que tout. Tout n'était que contradiction. T'aimer.
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