Chapitre 17

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Tous le pays était en pleine effervescence, préparant le mariage qui allait être célébrer le lendemain.

Le château avait prit les couleurs froides du second Prince de Karsan, exposant la terreur qu'il faisait régner dans le cœur et l'esprit des gens, mais également faisaient briller l'espoir que ce dernier s'adoucisse avec la présence de la Princesse de Solaris. Pourtant, une aura sombre semblait trôner au dessus du château et de ce cortège qui pénétrait le territoire, constitué des cavaliers morts du Prince Nohan.

Ils avaient eu pour mission de parcourir le pays et les environs afin de protéger le Royaume le temps que le mariage ait lieu et pour libérer la voie pour le retour des Avening à Solaris. Mais ce froid inhabituel qui les accompagnait semblait bien plus glaçant et sombre qu'à l'accoutumé. Que ce passait-il ? Pourquoi les Ravageurs étaient-ils tous aussi tendu et prêts à tuer n'importe qui ?

La Princesse avait-elle refusé de se marier finalement pour rentrer au pays du soleil ?

Beaucoup spéculaient, mais sans connaître la raison bien plus sombre encore cachée derrière ces visages austères et violents.

Dans le château, c'était la cohue, tous courraient, portant robes et rideaux, argenterie et autres objets ou mobiliers afin de préparer la grande salle pour le mariage. La chapelle royale avait été également décorée, de Vert et d'Agate, du Violet et de Noir.

Ce dernier ajout de couleur allait surprendre, mais pour le couple de futurs mariés, cet ajout n'était pas anodin. Car elles représentaient celles de leur fils. Mais qui le savait ? Personne, car pour le savoir il fallait laisser Thomas affronter le monde avec son propre regard. L'ordre était pourtant clair : rester cacher des Avening et surtout de Edmond jusqu'à la fin du mariage et leur retour loin du Royaume.

Kaerthage devait cacher ses dons, tout en apprenant à Thomas a en utiliser des simples afin de lui faire découvrir ses propres dons. Développer son intelligence, sa perspicacité et autres talents qui lui seraient utiles dans la vie. Nohan avait déclaré qu'il lui apprendrait à manier l'épée, monter à cheval et à se battre, tandis que Kaerthage lui enseignerait ce qu'elle savait, avec l'aide de Kamille et Leron.

Ce dernier avait accepté de s'occuper de sa nouvelle maîtresse et du petit prince, curieux de découvrir jusqu'où ils pouvaient aller dans la découverte d'eux-mêmes et ce qu'ils pourraient apporter au Royaume de l'Hivers.

Minos et Danik avaient été désignés pour être les protecteurs du jeune prince une fois tout ceci fini.

Thomas avait finalement fait la connaissance des Ravageurs et s'était lié d'amitié avec ces deux-là, il aimait également jouer avec Konnan et son démon : Stroke qui était à l'image de l'humain. Un homme quelque peu rustre, qui tenait beaucoup de l'ours mais avec un humour décalé et pour fiancée, dame Ellan.

- Demain sera un jour important, déclara le Roi en bout de table, lançant un regard à la fois heureux et inquiet à son fils qui serrait le poing sur la table.

- Si fait, demain nous serons définitivement lié, répliqua Edmond en levant sa coupe, souriant.

Vipère, scélérat !

Tous pensaient à l'envie qu'ils avaient de vouloir l'égorger et de renvoyer sa dépouille au château de Solaris, mais une petite main se glissa sur la cuisse de Nohan. Il poussa un long soupir, ferma les yeux avant de les rouvrir sur sa compagne. Elle lui fit signe de se pencher vers elle et lui murmura, devant les regards haineux de son père et sa sœur ainsi que les regards curieux ou concupiscents des autres autour de la table.

Sa voix douce et chaude le fit frissonner, mais son regard violent prit une tinte plus douce et un sourire paisible étira sa bouche.

- Si tu le souhaites ma douce. répondit-il en baisant sa tempe, la faisant rougir.

- Que lui as-tu demandé ? demanda alors Cérésia dans une curiosité innocente, feinte.

- Quelque chose qu'une femme mariée voudrait avoir, gloussa sa soeur, ignorant ce regard foudroyant que Cérésia lui adressa.

- Je suis à vos ordres ma chère. la taquina Nohan.

- Gardez donc votre énergie pour demain, jeunes gens, déclara le Roi Stanislas en souriant.

Une petite voix pénétra l'esprit de la jeune femme.

Mère, Cérésia tremble de jalousie.

Laisse la donc. Elle est la première a s'être mise dans cette situation. Mais prends garde à ne pas te trouver sur son chemin.

Je ferai attention.

Ah et ton père souhaite te rappeler ton cours du soir.

C'est vrai ? Puis-je vraiment escrimer ce soir ?

Le jeune garçon semblait si en joie qu'il avait du mal à se tenir sur son siège. La concubine qui l'avait fait passer pour son fils le lui fit remarquer d'un regard sévère.

- Tiens toi tranquille.

- Désolé Mère.

J'enverrai Capucine te chercher.

Merci mère.

Te sens-tu plus à l'aise de savoir d'où tu viens et qui est ton vrai père ?

J'avoue que j'ai encore du mal à me dire que tu es ma mère et que ce Prince dangereux est mon père, mais je ne le déteste pas ni n'en ai peur, pas plus que j'ai peur des Ravageurs qui l'accompagnent.

Minos et Danik sont pressés de t'accompagner une fois la famille de Solaris de retour sur le territoire.

J'ai bien hâte. Est-ce mal d'espérer qu'ils partent vite et ne reviennent jamais ?

Du tout, nous l'espérons tous, ne t'en fais pas. Il est temps pour toi de quitter la table.

Je vous dis à tout à l'heure.

Thomas !

Oui ?

Peux-tu continuer de me tutoyer ainsi que Nohan ?

Je... Je ne savais pas si je le pouvais encore...

Bien sûr que tu le peux ! C'est même Nohan qui le voudrait plus que tout.

Alors à tout à l'heure mère. Je viendrai te trouver avec Dame Capucine.

Le Roi Edmond ordonna le retrait de sa famille dans leurs quartiers, expédiant ainsi les princes et princesse dans leurs chambres pour la nuit. Tandis que les Karsan et Ravageurs se préparaient également à quitter les lieux pour rallier leurs propres ailes du château, Kaerthage sentit qu'elle avait besoin de s'isoler.

Elle quitta Nohan et se dirigea vers les écuries, seule, pour retrouver Doran.

- He, doux ami.

Sa maîtresse était venu le voir, il avait hâte de savoir ce qu'il se passait de l'autre côté de la cour, mais la sensation qu'elle était triste le frappa.

- Tout va bien, dit-elle. Je suis juste épuisée et j'ai besoin d'un moment de solitude.

Doran s'allongea et la laissa s'installer contre son flanc, profitant du calme et de sa chaleur.

- Tu ne devrais pas être ici Cérésia, déclara t-elle sans ouvrir l'œil.

- Comment as-tu su ? Non, ne réponds pas, je n'ai nul besoin de savoir comment la princesse Lunaire a put savoir que j'étais là.

- Je sens de la jalousie et de la colère, très chère sœur. Que me vaut cette visite tardive ?

- Que caches-tu ?

- Explique toi je te prie.

- Tu sais parfaitement de quoi je veux parler. Pourquoi le Prince est si fou de toi, pourquoi tu n'as point peur de son danger ? Pourquoi est-ce toi qui est accepté dans la famille royale et non moi ?

- Dois-je te le rappeler ? N'est-ce pas toi qui, en entendant père t'annoncer ton futur et heureux mariage avec le Second Prince de Karsan, que tu préférais périr ou être défiguré pour ne pas à avoir à te marier avec... Comment le qualifies-tu déjà ? AH oui, avec ce "monstre effrayant et sûrement hideux, un meurtrier sanguinaire".

- Silence ! s'écria cette dernière les joues en feu.

- Crains-tu qu'il puisse t'entendre ? Si c'est le cas sache qu'il t'entend.

Tyr frappa la porte de son box, faisant ouvrir les yeux de la jeune femme, Doran gronda, protégeant sa maîtresse alors que Cérésia tournait la tête dans tout les sens pour trouver le Prince.

- Nohan.

- Milady.

- J'ai froid.

Il apparut alors auprès de Cérésia et vint soulever sa belle qui lui tendait une main, pour sortir du box. Doran se leva également, s'ébroua, chassant la paille accrocher à son corps. Kaerthage lui adressa une caresse puis suivit Nohan allant saluer Tyr qui quémandait, jaloux, de l'attention.

- Deux étalons dans une même écurie, n'est-ce pas dangereux ? dit alors la jeune femme. Ils seraient capable de se tuer pour savoir qui sera le dominant et qui sera le soumis. La puissance n'est rien face à l'intelligence et un bon stratège. Tu demandais pourquoi ? Puis-je te demander pourquoi le veux-tu maintenant ? Par jalousie ou manque d'attention ? Le prestige ne te reviens pas, pas cette fois. Quand bien même je ne le cherche pas moi-même, je veux simplement retrouver mon cœur et cet homme dangereux le possède depuis 10 ans. Je te conseillerai de ne pas trainer, les nuits à Kaolan, même au château, ne sont jamais sûr. On ne sait pas quand des bêtes peuvent attaquer pour dépecer leurs proies jusqu'à ce que leurs cris cessent de remplir la nuit.

Kaerthage donna sa main à son fiancé, resté silencieux tout du long de son monologue menaçant, pour retourner au château et prendre un bain chaud en sa compagnie.

- Thomas ne devrait plus tarder à nous rejoindre, dit-il alors qu'il était installé derrière elle dans le bac.

- Je suis désolée d'avoir parlé ainsi et de m'être isolée.

- Ne t'excuse pas ma douce, dit-il en lui caressant l'épaule. Tu avais besoin de temps, ce n'est pas une petite cérémonie qui se déroulera demain, mais le début de notre nouvelle vie.

Kaerthage se laissa aller en arrière, calant son corps contre le torse large et puissant de son compagnon.

- Serai-je capable de lui apprendre ?

- Thomas ?

- J'ai peur de ne pouvoir lui enseigner correctement. Nous avons tout les deux manqué de beaucoup de choses à Solaris, même si nous avions un toit, il n'était pas vraiment le notre.

- Kaolan vous convient bien mieux.

- Car tu t"y trouve ?

- Très justement parce que je m'y trouve. Thomas est intelligent et sait ce qui est bien ou pas. Nous lui enseignerons et l'aimerons, il est notre fils.

- Et si je tombe enceinte ?

- Je l'espère bien, mais nous lui expliquerons qu'il est notre fils, il sera responsable de ce petit être.

- Ne sera t-il pas jaloux de savoir que celui-ci sera nait de chair ?

- Sûrement, mais nous lui enseignerons et continuerons à l'aimer. Thomas est un enfant de l'hivers et de la lune. Kaolan n'a pas encore d'héritier, mais pour les Ravageurs... Il est celui- qui sera leur nouveau chef quand je déciderais d'abdiquer.

- Lui laisserais-tu vraiment les rênes ?

- Oui. Mon fils a le droit de reprendre après moi. Même si tu m'offres un autre fils, Thomas est l'aîné et il sera celui qui me succédera.

- Merci Nohan. Es-tu rassuré ?

- Hmm ?

La porte s'ouvrit alors, laissant entrer le jeune prince timide, les larmes aux yeux et la tête basse.

- Nous as-tu entendu ?

- Oui...

- Approche fils, ordonna Nohan de sa voix profonde et calme.

Le jeune garçon s'approcha du bac et fut ordonné de les rejoindre. Surpris, il ne se fit pas prier pour se déshabiller et plonger dans le bac, éclaboussant sa mère qui rit aux éclats.

- Petit démon, écouter aux portes est mal, gronda son père faussement en colère et dont le sourire taquin était plus que large.

- Désolé père, mais j'avais hâte de vous rejoindre tout les deux.

- Voilà une chose bien étrange, car j'avais aussi hâte que tu nous rejoigne ce soir, dit alors Atlas en prenant une part du regard de Nohan.

Thomas laissa ses couleurs prendre possession de ses yeux et tout les trois jouèrent, le sourire aux lèvres, jusqu'à ce que les aides vinrent les sortir de l'eau et les aider à se sécher et se changer pour la nuit.

- Pas de leçon ce soir ?

- Je te propose quelque chose, fit Nohan. Une histoire de guerrier.

- Vrai ? Laquelle ?!

- Laissons les Ravageurs pour ce soir, demain sera chargé, mais nous pouvons profiter de cette nuit pour t'en dire plus sur les légendes de mes hommes et nos démons.

Thomas se précipita, une fois mis en tenue de nuit, dans le lit, au milieu de la couche prêt à écouter son père lui conter son enfance.

Ses deux parents de part et d'autre de lui, il s'endormit alors que la voix profonde et chaude de son père racontait sa vie.

- Dors fils, demain tu seras officiellement notre. Toi aussi douce femme.

Il lui embrassa la tête puis vint baiser les lèvres de la douce Princesse qui lui sourit.

Le sommeil les faucha, laissant le démon guetter et discuter avec son humain jusqu'au petit matin.

***

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