Chapitre 22

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Tandis que Kaerthage revenait victorieuse de son combat, retrouvant les siens et surtout son fils triste et emplis d'une certaine culpabilité, Nohan et son frère s'étaient lancés dans un combat à mort avec le Roi de Solaris et ses hommes qui avaient profité de sa fuite des cachots pour rallier tout ceux qu'il pouvait pour renverser le pouvoir de Kaolan et faire asseoir le sien. Mais, bien qu'il avait pu trouver quelques aides, la plus part des sujets du Roi Stanislas s'étaient mis en ligne contre Solaris avec l'envie forte et loyale de défendre leur pays.

Nohan avait pu compter sur Atlas et leurs hommes afin de mettre la plus part de ces traîtres en déroute et de tuer la plus grosse partie des hommes de Solaris qui s'étaient introduit dans le château en douce pendant la fête de son mariage.

- Tu penses qu'elles vont s'en sortir ? lui cria Sartan à son ami et Prince, parant un coup qui aurait pu lui trancher l'épaule.

- Kaerthage est puissante, elle saura les protéger, Thomas aussi.

- Ce petit est très intéressant et intelligent ! lui rétorqua son frère tout en repoussant un autre soldat du Roi solaire.

- Il fera un très bon Roi Démoniaque, confirma le Prince Héritier en parant un esquivant une attaque et poussant son père derrière lui pour couvrir ses arrières.

- Il faut trouver les femmes ! entendirent-ils soudainement hurler. Ils ont amené des Chirakhans !

Nohan se figea.

Des chirakhan ici ? Dans le pays où le froid ne mourrait jamais ? Qu'avait-il en tête ce maudit roi solaire ? Les rayons lui avaient beaucoup trop frappé la tête pour qu'il ai eu les idées aussi claires pour leur envoyer ces bêtes là.

- Mon Prince, s'exclama Atlas, prenant une partie de son corps afin de le faire réagir.

- Je ne peux pas m'y rendre, Fran et Derek sont avec eux.

- Majesté...

- Kamille !

Si un de ses démons pouvaient l'aider à passer inaperçu c'était bien celui-ci qui avait été pris d'une certaine affection pour sa femme et son fils. Il avait toute confiance en lui et Leron était un très bon mentor pour Thomas. Mais il ne trouva ni l'un ni l'autre.

- Storke !

- Majesté je l'ai trouvé !

Mais son regard trouva le corps de son ami perché au bout de la lame du Roi solaire. Cérésia avait dû profiter d'un instant pour prendre la fuite car il ne la trouva nul part, pourtant son odeur était encore très présente dans la pièce où ils combattaient. La rage pris doucement feu dans le corps et l'esprit du Prince. Même son frère serait incapable de le contenir, Atlas aimait Leron comme son frère et Nohan avait une amitié et affection toute particulière pour ce Ravageur silencieux avec qui il avait fait ses armes.

Sa fureur fit trembler les murs du château, tout les êtres présents ressentaient la fureur du Roi Démon et de son général habitant son corps. L'un comme l'autre avaient en horreur que l'on puisse toucher à leurs hommes ou à la famille qui était la leur. Si ils avaient été obsédés par Kaerthage durant toutes ces années loin d'elle, le reste était tout aussi important pour eux.

Nohan donna un large coup d'épée bâtarde, envoyant, dans une bourrasque de puissance, les soldats se trouvant sur son chemin. Ceux de Kaolan et les Ravageurs tentèrent de s'en éloigner le plus possible. Karssian, le démon habitant Sartan, le bras droit de Nohan et Storke, le démon habitant le géant Konnan, sur les talons de leur Prince furieux, firent de cette bourrasque puissante, un véritable enfer à traverser pour les assaillants et les traitres qui avaient prit part à cette bataille perdue d'avance.

Les princes et princesses de Solaris qui n'avaient pas pris part à la bataille avaient été retrouvé et déportés ailleurs afin de les mettre en sécurité le temps que l'assaut soit terminé. Pour les autres qui disputaient sous les couleurs du pays du Soleil Chaud, étaient tués un par un. Kaerthage en serait terriblement attristée, mais la destinée de chacun était déterminée en fonction des actes et non d'une version prédéfinie.

- Cyral ! Térém ! gronda Nohan.

- Majesté ?

- Trouvez la et ramené la ici, en vie. Je me fous dans quel état, elle doit être ici et vivante. Les autres aussi.

Les deux Démons Ravageurs disparurent rapidement du champ de bataille pour pister les fugitifs et les ramener au palais.

- Je pensais que la traitrise serait mise de côté le temps que votre fille soit mienne, gronda si fortement Nohan que le Roi eut un mouvement de recul, tenant toujours Kamille et Leron au bout de son épée.

- Elle n'est point mon enfant mais ma création !

- Très obéissante alors. se moqua sombrement le Prince au regard changeant, signe qu'Atlas était aussi de la partie. Ma femme n'est point une chose avec laquelle on peu s'amuser.

- Elle est à moi ! Et ne sert que moi ! hurla le Roi tel un enfant pourri gâté à qui l'on aurait retiré son jouet alors qu'il s'apprêtait à le malmener pour se défouler, le regard sadique et le sourire du démon placardé sur le visage.

- Père semble bien plus apte à comprendre la valeur de l'humain que vous ne semblait l'être mon cher Edmond Avening. Qu'est-ce que vous pensiez pouvoir gagner avec Kaerthage, hm ?

- Le pouvoir ! Quoi d'autre ?

- Vous n'êtes qu'un ingrat et un rat coincé dans un trou beaucoup trop petit pour que votre bêtise puisse y passer. gronda Atlas.

Les démons grondèrent, le silence était aussi assourdissant que les cris des Brines, ces créatures annonciatrices de mauvaises augures.

- Leron.

- Seigneur, toussa le démon sous les traits de Kamille, crachant du sang.

- Comment te sens-tu ?

- Je peux tenir.

- Il est mort, comment un mort peut-il parler ?! s'écria le roi solaire choqué et estomaqué d'un tel prodige tout en grondant de frustration.

- Ceci n'est point un pouvoir que vous pouvez utiliser mon cher, répliqua Nohan.

Un bruit se fit entendre non loin d'eux, Cyral et Térém, les deux démons envoyés en tant que pisteurs, étaient revenu avec un large échantillons de fugitifs qui croisèrent le regard du Roi et des hommes dont les corps jonchaient le sol et les meubles dans chacune des pièces de château.

- Cérésia ! hurla le roi à la fois furieux et effrayé de voir sa favorite revenir dans le théâtre mortel qu'il avait monté pour enfin se débarrasser de ces ennemis.

- Père ! pleura t-elle maintenu par le bras dans une poigne de fer.

- LERON ! entendirent-ils tous hurler alors proche d'eux.

Non ! Pas ça ! Elle ne pouvait pas faire ça, ils n'avaient pas fini ici !

Nohan n'osa se retourner, reconnaissant la voix horrifié de son fils.

- Thomas ! T'avais-je pas ordonné de protéger ta mère ?

- Elle est aussi capable de protéger son enfant et son mari, rétorqua la jeune femme.

- Tout comme nous sommes capable de protéger notre famille.

- Diana...

- Mon cher époux.

Elle les avaient emmené avec elle pour mourir ?

Mais avant même de se pencher sur la question, une aura froide et coupante l'entoura, passant autour de lui pour emplir la pièce d'un froid aussi rude que le grand froid qui ravageait Kaolan durant une certaine période de l'année. Des pics de glace se formèrent un peu partout, les vitres gelèrent, craquelant à mesure que la Dame des Glaces ne s'avance, son fils à son côté.

Kaerthage était une Princesse douce et chaleureuse, mais sa colère était si grande en cet instant que Nohan sentit son coeur rater un battement alors qu'il l'a vit passer devant lui, le regard aussi sombre que celui de son fils ou le sien.

- Majesté...

- Tais toi. ordonna t-elle froidement.

Tous gardèrent le silence, choqués par ce soudain changement d'attitude. Plus affirmée, plus froide et plus déterminée, Kaerthage avait tout fait pour ne pas toutes les tuer en bas, mais quand elle s'était enfin assurée que personne ne serait plus en travers de leur chemin, elle avait décidé de monter pour défendre son mari et les Ravageurs. La Reine et Stalia avaient prit les armes pour les suivre bien qu'elle ai refusé. Il lui avait été si facile de les enfermer en bas, mais la détermination de chacune était motivée par sa propre volonté à vouloir faire valoir son droit en tant que Princesse de Kaolan.

Thomas avait fait preuve d'un sang froid exemplaire quand il eu dû abattre son premier homme.

À peine âgé de 6 ans, il avait dû tuer pour la première fois. Kaerthage ne pouvait pas se dire fière de cet acte, mais c'était pour leur sécurité et il devait apprendre à se défendre sans compter sur ses pouvoirs. Pourtant, quand ils avaient trouvé Kamille au bout de l'épée d'Edmond, ni l'un ni l'autre n'avait su se retenir et étaient entrés dans une colère aussi noir que les abysses de l'Enfer où régnait Atlas.

- N'ai-je pas dit que vous deviez TOUS revenir vivants ? déclara t-elle froidement, le regard rivé sur son père qui n'avait pas bronché, aussi étonné que tous face à cette attitude étrangement assurée.

- Si fait votre... Majesté, souffla Leron qui commençait à fatiguer.

- Kaerthage ?

- Silence. gronda t-elle sans lâcher son père des yeux. Le bleu et le vert étaient devenu si sombre qu'on arrivait plus à déterminer les couleurs du noir. Je vous savez traitre et meurtrier père. Mais de là à vouloir exterminer tout un peuple juste par soif de pouvoir et de vouloir y asseoir Cérésia sur un trône qui n'appartient qu'au Roi Stanislas et au Prince Héritier de Kaolan... Je ne puis dire être surprise...

- Ne te prétends pas une Reine ! Tu n'es qu'une création pour m'obéir et faire ce que je

t'ordonne !

- En m'ignorant toute ma vie et me rejetant vous ne pouviez obtenir de moi ce que vous désiriez père, lui dit-elle. En choisissant de me sacrifier pour créer Thomas, vous saviez déjà que vous n'obtiendrez pas plus de résultat avec cette expérience si non plus. Thomas et moi ne sommes nés que pour vivre avec une particularité.

- Celle de m'obéir !

- Vous vous trompez. Mais puis-je blâmer un humain de vouloir ce que le Divin lui-même ne peut posséder ? soupira t-elle. C'est le commun de ceux qui meurt trop vite, vouloir ce qu'ils ne peuvent obtenir pour l'utiliser comme excuse et faire régner le chaos sur leur terre.

Thomas tremblait de voir son mentor suspendu au bout du bras de cet homme détestable et ne put retenir son bras d'esquisser un arc de cercle assez ample, la dague bien fermement tenue entre ses doigts d'enfant pour trancher le poignet du monarque qui se mit à hurler de douleur, reculant de plusieurs pas, se tenant le membre tranché.

- Sale petit ingrat ! Comment oses-tu t'en prendre à ton créateur ?!

- Derek, Fran. ordonna le jeune prince pour que ceux-ci récupère Leron et le libère de l'épée qui se trouvait encore dans son corps.

Sous les regards étranges et effrayés, la scène se passa comme dans un terrible cauchemars au ralentit. Kaerthage prit l'épée de son père pour la tenir fermement à son tour dans sa poigne peu assurée, la gela tant sa colère était immense et frappa d'une pluie de glace, le Roi qui mis son bras en avant, cherchant à bloquer l'attaque magique. Mais les petites dagues d'argent passèrent à travers son pitoyable essaie de protection, déchirant son visage, le rendant méconnaissable même pour lui.

- N'approche pas ! hurla t-il tout en reculant, essayant de faire cesser cette pluie coupante, il tenta de se cacher derrière un de ses enfants qui mourut sur le coup.

Kaerthage n'avait plus conscience du mal qu'elle faisait, mais n'en avait que faire dans l'instant.

Elle avait tant subit en si peu de temps, elle était reconnaissante envers Nohan de l'avoir sauvé à cette époque de son enfance mais c'était à son tour de lui prouver qu'elle était capable à son tour de lui venir en aide et de le protéger.

- Kaerthage, l'appela alors Thérésia, la Reine de Solaris, présente sur place, tentant de se défaire de l'emprise d'un des démons.

- Je n'ai rien contre vous Majesté, déclara la jeune femme. Je vous suis reconnaissante de m'avoir élevé parmi les autres autant que Thomas. Mais je ne puis tolérer ce que votre mari vient de faire. Un génocide est un acte punis par la loi divine.

- Et tu penses être en droit de faire justice toi-même ?! éructa le Roi.

Le regard soudain transparent de la jeune femme le cloua sur place.

Non, ce n'était pas vrai... Elle... Elle ne pouvait posséder de tels pouvoirs en elle ! Pourquoi ne pouvait-il pas les posséder lui-même ? Elle avait été faite pour lui obéir ! Elle avait été créé dans l'optique d'être sa meilleure arme alors pourquoi rien n'avait fonctionné dans ce sens ?!

- Cela ne ce peut... souffla Nohan, reconnaissant l'aura puissante de l'être venant s'interposer dans le corps de sa femme.

- Ne la blessez pas ! hurla Thomas avec désespoir.

***

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