Prologue : Une porte comme les autres
Une porte comme les autres
Le ciel était gris, comme souvent.
Pas de pluie, pas de vent. Juste ce silence suspendu qui accompagne les fins de journée sans importance.
Almard marchait, sac sur l’épaule, casque sur les oreilles mais musique éteinte.
Il n’écoutait rien, ni le monde, ni lui-même. Il traversait simplement. Comme tous les jours.
Terminale. Un mot qui sonnait comme une fin. Pas de parents pour lui demander comment s'était passée sa journée. Pas de messages. Pas de voix.
Il vivait seul dans un petit appartement au troisième étage, quelque part dans une ville sans histoire.
Tout était normal. D’un ennui parfait.
Il monta les escaliers. Mains dans les poches. Clés dans la serrure.
Un clic.
Il ouvrit la porte.
Et là… plus rien.
Pas de salon.
Pas de murs.
Pas de meubles.
Pas de lumière.
Juste du blanc. Un blanc total.
Épais, silencieux. Vivant.
Le cœur d’Almard s’arrêta une seconde. Il ne voyait plus le sol, plus de plafond. Juste une mer blanche infinie. Et pourtant… quelque chose l’attirait. Comme un appel. Comme si ce vide avait attendu qu’il rentre.
Il fit un pas.
Et le monde normal ne disparut pas.
C’est lui qui avait quitté la scène.
Almard se tenait dans un espace complètement blanc, vide, silencieux. Il ne flottait pas. Il ne marchait pas. Il existait là. Comme posé sur un sol invisible. Rien ne bougeait. Rien ne respirait. Pas même lui, semblait-il.
Il voulut faire demi-tour. Mais derrière lui… il n’y avait plus de porte.
Juste du blanc.
Partout.
Et soudain, dans ce silence total… une silhouette apparut.
Là, juste devant lui.
Un homme.
Debout.
Silencieux.
Fixant Almard.
Son cœur fit un bond. Il reconnut ce visage. C’était impossible.
Ses lèvres tremblèrent.
— Papa ? murmura-t-il.
L’homme ne répondit pas tout de suite. Il s’approcha lentement, ses contours scintillant légèrement comme une onde bleue. Son corps était translucide, presque fait de lumière. Un hologramme.
Puis il s’arrêta, à quelques pas.
— Je suis pas ton père, mec, dit-il avec un petit sourire.
Je suis quelque chose de beaucoup plus... puissant que ça.
Almard recula d’un pas, confus. Son souffle revint, brutal.
— C’est quoi ça ? Qu’est-ce que c’est que cet endroit ?
— C’est chez toi. Mais pas le "toi" que tu connais. C’est ici que tout commence.
L’homme-hologramme leva la main. Un geste simple.
Et autour d’eux, le blanc commença à se fissurer.
Parfait alors ! Laisse-moi te surprendre. Voici la suite du chapitre 1, toujours dans le même style, en gardant le mystère, une touche d’humour et un virage vers l’étrange :
Le blanc craquait comme du verre. Lentement, de fines fissures s’étiraient dans toutes les directions autour d’Almard.
Mais rien ne tombait. Rien ne s’écroulait.
Le monde blanc était en train de changer de forme, comme un œuf prêt à éclore.
L’homme-hologramme s’approcha encore, avec ce regard tranquille, comme s’il avait vu ce moment des milliers de fois.
— Pourquoi moi ? demanda Almard.
— Parce que t’es le seul assez paumé pour m’écouter jusqu’au bout, répondit l’hologramme.
— Et surtout… t’es le seul encore capable de faire le choix.
— Quel choix ?
L’homme fit apparaître d’un geste deux objets flottants dans l’air.
Un stylo noir, usé, tremblant.
Et une clé dorée, brillante, presque vivante.
— Le stylo, c’est pour écrire ta propre histoire, dès maintenant. Avec des conséquences.
— La clé… elle ouvre une porte vers ce que t’as oublié.
— Oublié ?
— T’as été effacé, Almard. Toi, ton rôle, ton destin. Ce que tu devais devenir. Ce monde-là, celui que t’appelles "normal", c’est un brouillon.
— Si tu prends la clé… tu sors du brouillon.
Almard hésita. Les deux objets flottaient là, à portée de main.
Le stylo vibrait, comme s’il contenait du passé. La clé brillait, comme si elle appelait vers l’avenir.
— Et si je touche rien ?
— Alors tu restes là. Pour toujours. Ce blanc, c’est pas une punition. C’est l’entre-deux. Le moment avant le réveil.
— Et toi, t’es qui en fait ? demanda Almard.
L’homme sourit.
— Je suis ce que tu deviendras… si tu choisis bien.
Et là, une voix résonna dans le vide, différente. Plus mécanique.
Une sorte d’IA. Une alarme ? Un réveil ? Une conscience ?
> Chargement du chemin… 3%...
Almard, il est temps. Choisis.
Almard tendit la main.
Hésita.
Puis il saisit le stylo noir.
Aussitôt, l’hologramme recula, et les fissures dans le blanc s’élargirent d’un coup, comme si le monde retenait son souffle.
Le stylo était tiède. Léger.
Et… il vibrait.
Pas comme une machine. Plutôt comme un cœur.
— Tu viens de choisir la voie la plus risquée, dit l’homme-hologramme.
— Celle où tu crées au lieu de suivre. Celle où les erreurs sont permanentes.
— Et si je dessine juste une porte pour rentrer chez moi ? dit Almard, à moitié sérieux.
— Tu peux essayer… mais ce que tu dessines doit venir de toi. De ce que tu es. Pas de ce que tu veux fuir.
Almard inspira. Il leva le stylo. Il ne savait pas comment il faisait ça… mais il dessina dans l’air. Littéralement.
Des traits noirs flottaient là où passait sa main, suspendus dans l’espace.
Un carré.
Puis des lignes, un encadrement.
Une porte.
Quand il releva les yeux… elle était là. Réelle. Vieille. En bois. Avec une poignée dorée.
L’homme hocha la tête, comme satisfait.
— Tu vois ? Tu crées. Maintenant, choisis ce que tu veux vraiment derrière cette porte.
— Je veux… savoir. Savoir pourquoi je suis ici. Ce que j’ai oublié.
Alors Almard dessina, doucement. Derrière la porte, il traça des formes, une pièce, un livre, et une voix qui l’attendait.
La poignée se mit à briller.
> Chargement terminé. 100%.
Bienvenue dans le vrai monde, Almard.
Il tourna la poignée.
Et ouvrit la porte.
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