Depuis ce jour, Kael mentait.

Il prétendait que son bracelet fonctionnait.
Il imitait les autres enfants.
Quand leur bracelet projetait un cours d’histoire, il regardait fixement le vide et hochait la tête.

Mais en vrai… son bracelet ne montrait que cette silhouette.

Toujours floue. Toujours bleue.
Comme un hologramme corrompu.

> “Tu te souviens ?”



Cette phrase revenait encore.
Toujours en français.
Kael ne comprenait pas pourquoi, mais à chaque apparition, il sentait sa main droite chauffer, juste à l’endroit de sa tâche de naissance en forme de stylo.

Un soir, seul dans sa chambre, il désactiva toutes les IA de la maison.
Il s’assit dans l’obscurité.
Et il dit, pour la première fois, à voix haute :

— Qui es-tu ?

Le bracelet clignota violemment. Puis projeta une image figée.
Un souvenir ? Une faille ? Une intrusion ?

Kael se vit lui-même.
Plus vieux.
Devant une porte d’entrée.
Et derrière lui… un monde entièrement blanc.

Puis la silhouette bleue apparut plus nette que jamais.

> “Je ne suis pas ton père, mec…”
“…Je suis quelque chose de plus… puissant que ça.”



Kael sentit son cœur s’arrêter un instant.
Cette voix…
Cette scène…

Il l’avait déjà vécue.