Chapitre 10 : Ce que tu refuses
Le silence dans le blanc se fit plus dense.
Kael – ou peut-être Almard, car il reprenait doucement son ancien nom – s’avança d’un pas. Son regard était ferme, son ton ironique, presque moqueur.
> Almard :
Tu sais, certes, j’ai eu des amis avant.
Des vrais. Ou presque.
Mais l’amour…
Vous êtes sérieux ?
Qu’est-ce que c’est censé me faire, “l’amour” ?
L’hologramme sourit encore. Mais cette fois, un peu plus doucement. Il s’assit à nouveau, son regard plongé dans celui d’Almard.
> L’hologramme :
Elle peut faire tout ce que tu n’as jamais fait.
Te faire pleurer sans douleur, te perdre sans peur, exister sans raison.
Elle peut briser ta logique, déchirer ton pouvoir,
et te donner envie d’écrire pour quelqu’un d’autre que toi-même.
Almard fronça les sourcils. Il balaya l’air d’un geste vif.
> Almard :
Non mais…
C’est encore une de vos grandes leçons là, hein ?
“Ouvre-toi au monde”, “aime ton prochain”, bla bla…
Il recule d’un pas. La lumière blanche tremble autour de lui.
> Almard :
Moi, je veux comprendre. Je veux avancer. Pas... ressentir.
Les émotions, ça ralentit.
L’hologramme se lève. Son ton devient plus grave.
> L’hologramme :
Et c’est justement pourquoi tu échoueras.
Tu veux écrire le monde. Mais tu refuses de le vivre.
Un long silence.
Puis Almard murmure, presque pour lui-même :
> Almard :
…C’est quoi, vivre ?
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