À peine cinq minutes plus tard, la porte s’ouvrit à la volée.

Un homme entra, costume parfaitement taillé, l’air sérieux… mais ses yeux brillaient.

Juste derrière lui, une femme élégante, un manteau de laine sur les épaules, le souffle court.

> — Kael ?



Il tourna lentement la tête.

> — …Maman ?



Elle fondit en larmes sans un mot.
S’accrocha à son bras, comme pour s’assurer qu’il était bien réel.

Son père, lui, resta debout au pied du lit.
Un léger sourire fendit sa bouche. Il posa une main sur l’épaule de son fils.

> — Tu nous as fait une sacrée frayeur, fiston.



Un silence doux, un peu maladroit.
Puis le père reprit :

> — Trois ans…
Trois ans sans un mot.
Et là tu ouvres les yeux, comme si de rien n’était.



Kael détourna les yeux.
Il voyait leur émotion.
Mais au fond de lui, c’était autre chose qui bouillonnait.
Le blanc, le trône, la voix… et cette foutue tâche noire qui vibrait encore dans son poignet.

> — …Je suis resté ailleurs.



Sa mère s’arrêta de pleurer un instant.

> — Tu dis quoi, mon cœur ?



Il força un sourire.

> — Rien. Juste content d’être… revenu.



Mais dans son esprit, une idée germait déjà.

Et s’il n’était pas vraiment revenu ?