Chapitre 20 - Le choix des mots

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L’ombre du grand chêne découpait la nuit dans son manteau cousu des derniers éclats du crépuscule, et tandis que diminuaient les jours, je contemplais des centaines de portes s’ouvrir, toutes simultanément, sur mon monde étriqué, les pensées libres détachées du poids de la peur et du doute. À mon épaule allégée s’agrippait Nellis. Ses pieds d’elfe ne survolaient plus le sous-bois mais le piétinaient de leur boitillement. Je l’installai sur le lit dans un soupir de soulagement.

─ Je suis si lourde que ça ?

─ Autant qu’un sac de plumes. C’est moi qui ai du sable à la place des muscles.

─ Donne-moi un an et tu seras taillé à la mesure de ces bois.

Malgré les contusions qui couvraient son corps nu – elle avait rejeté le manteau du Chasseur – elle me souriait comme jamais elle ne souriait.

─ Tu t’es vraiment mise dans un de ces états.

─ C’est ta faute.

─ Permets-moi donc de me racheter.

─ Et comment ?

─ En cuisinant le souper, pardi !

Une vilaine grimace accueillit ma proposition.

─ Inutile de faire une tête pareille.

─ Très bien ! acheva-t-elle son hésitation. La cuisine est à toi.

De loin, j’aurais préféré affronter cent hériphants ou mille loups de fumée, ou bien une horde de démons montés sur des licornes, qu’avoir à me dépêtrer entre ustensiles et ingrédients.

À quoi sert ce truc ? Et puis ça ? Ne surtout rien laisser paraître. Je gère !

Allongée sur le lit, la sorcière mimait de contempler le plafond de racines. Néanmoins, je sentais ses coups d’œil furtifs lorsque j’avais le dos tourné.

─ T’es sûr de ne pas vouloir un coup de main ?

─ Assise et pas bouger, j’ai dis ! Ou je t’assomme ! la menaçai-je en agitant ma louche.

La torture s’éternisa.

Voilà le résultat quand on grandit avec une armée de serviteurs pour répondre à ses moindres besoins. Je suis vraiment un enfant pourri gâté. Une chose dont on se passe aisément. Un peu comme cet instrument dont j’ignore complètement l’utilité.

─ C’est pas en louchant sur les légumes qu’ils vont se découper tout seuls par miracle.

─ Toi là-bas ! Silence si tu ne veux pas que ta langue termine dans le ragoût !

La marmite, posée sur le foyer, fumait dangereusement tandis que les flammes léchaient goulument son ventre qui commençait à rougir.

─ Tu devrais ouvrir le couvercle avant de bouter le feu, indiqua Nellis.

─ Je sais ce que je fais, rétorquai-je en bon mauvais acteur.

Dans le ventre de fonte mijotait une étrange mixture brunâtre. À sa surface flottaient des tiges et diverses feuilles émincées.

─ Ça a une odeur bizarre, commenta mon épouse, son nez mignon retroussé.

─ Comme le fromage. Pourtant c’est délicieux.

─ T’as mis du fromage dedans ?

─ Non.

La texture se situait entre un potage épais et du bitume fondu. La louche manqua d’être avalée. Les morceaux de courge et de racines, grossièrement découpés, ressemblaient à des insectes piégés dans la sève. À peine la cuillère toucha ses lèvres que la sorcière cracha dans le feu, qui vira au bleu l’espace d’un battement de cils.

─ Jilam, je te l’annonce : tu es un magicien.

─ Pardon ? m’étonnai-je, ma propre cuillère en suspend entre mon bol et ma bouche.

─ C’est la seule explication pour que tu sois parvenu à créer une chose pareille avec le contenu de la cuisine. Même moi, avec tous les efforts, je ne serai jamais parvenu à un tel résultat. Il faudra travailler vos talents, mon cher.

─ Ne te moque pas. Ça ne peut pas être aussi mauvais que tu le dis.

En vérité, manger de la boue aurait été plus plaisant. Même les flammes s’écartèrent de dégoût lorsque je leur renvoyai ma bouchée, les larmes aux yeux. Nellis partit d’un fou rire.

─ Même un mort n’en voudrait pas pour toutes les vies ! Haha !

Elle tenait ses côtes blessées, incapable de s’arrêter.

─ Humpfff... Je crois que je préfère encore le thé de la vieille folle !

Humilié, je me recroquevillai entre mes genoux, n’osant affronter son regard de peur que son hilarité ne redouble.

─ Je suis un bon à rien, me lamentai-je.

Mon épouse se calma enfin.

─ Oui, mais tu es mon bon à rien. Et ça, ça change tout !

─ Le bon à rien de la sorcière.

─ Ça sonne plutôt bien. En tout cas mieux que mon animal de compagnie.

─ C’est sous le coup de la colère que j’ai dis ça.

Des lèvres tièdes vinrent se poser sur les miennes, et avec elles, plusieurs vagues de pensées suaves et agréables se succédèrent en emportant le malaise. La sensation s’estompa avec le baiser. Le pouvoir de Nellis, tout terrifiant qu’il était, ne cessait de m’émerveiller.

D’un bond alerte malgré ses blessures, elle se remit sur pieds.

─ Bon ! Trêve de plaisanterie. C’est horrible de rire le ventre vide. Va donc me cueillir de la ciboulette et quelques gousses d’ail. Je m’occupe du repas.

─ Et ça ? désignai-je mon œuvre.

─ Je m’en servirai pour fabriquer un nouveau four. Une fois durci, ça devrait être plus solide que de l’argile ou de la terre cuite.

─ Tu es méchante !

Au moment de sortir faire mes emplettes, j’entendis de nouveau son rire et ne pus m’empêcher de sourire.

Oui. Je suis à ma place.

Cette même pensée fut ma première à mon réveil le lendemain. Je trouvai Nellis blottie dans mes bras en position fœtale. Mon bras gauche semblait avoir disparu pendant la nuit car je ne le sentais plus jusqu’au coude, mais je m’en fichais, comme de la douleur cuisante derrière mes yeux, héritage de la bouteille de liqueur de châtaigne deux ans d’âge que nous avions enfilée avant d’aller nous écrouler, rompus de fatigue.

Mon épouse, à son tour, ouvrit les paupières. En se redressant, ses mains massaient son flanc et ses jambes.

─ Tu as mal ? m’enquis-je en constatant les dizaines de coupures et de bleues qui recouvraient chaque parcelle de son corps menu.

─ Oh ! Ne t’en fais pas. J’ai connu bien pire.

Frêle carrure, mais d’aspect seulement.

─ Je prépare le petit-déjeuner ? plaisantai-je.

La réponse vint sous la forme d’un baiser matinal.

Une heure plus tard, la sorcière s’attelait à la cuisine pendant que je m’échinais à faire disparaître toute trace de mon forfait culinaire de la veille en récurant le marmite, laquelle donnait l’impression qu’on y avait fait fondre du caoutchouc. Au terme de ma pénitence, la peau de mes mains arborait la même couleur que l’écrevisse et possédait la texture de l’éponge.

─ Mú n’est toujours pas rentré ? demandai-je tout en dégustant ma galette de champignons.

─ Quoi ? Tu t’inquiètes pour lui ? s’étonna le sourcil gauche de Nellis.

─ Non... Si je devais m’inquiéter, c’est plutôt pour les bestioles malchanceuses qui croiseront son chemin.

─ Et donc ?

─ Je voulais simplement le remercier pour son intervention d’hier.

─ Je doute que Mú cherche ta gratitude.

─ Non, mais cela me semble juste de lui offrir.

Un rictus complice me fut adressé.

─ Tu as vraiment un grand cœur, mon amour.

Je laissai échapper un hoquet amer.

─ Un grand cœur ? J’en doute. Hier, j’ai condamné le bois et ses habitants à une éventuelle Apocalypse.

─ Nous sommes deux diables alors, conclut la sorcière en accentuant son sourire.

─ Puissions-nous finir en cendres plutôt que ces bois, ajoutai-je sous l’effet subit du brasier de la culpabilité, que les consolations de Nellis eurent tôt fait d’éteindre.

Ses braises demeuraient toutefois, je les sentais, et de tant à autre s’embrasaient de nouveau, mais jamais très longtemps.

Les journées s’écoulaient au rythme d’un courant calme ou d’une pluie légère. L’été se mourait. Bientôt, la déesse estivale abandonnerait le Trône des Saisons à sa sœur de l’automne. Une grande célébration devait célébrer l’équinoxe, date de naissance d’une année nouvelle chez les habitants du bois.

La Lune maîtresse, plusieurs fois, brilla de son éclat triomphant et s’en alla dormir. Le clair de mon temps, je le passais à froisser les pages noircies aux splendides enluminures des livres de la Gardienne. À chaque nouveau chapitre, je creusais davantage le précipice abyssal de mon ignorance, à peine comblée par les écueils de connaissance, comme si j’usais d’une cuillère à café pour boucher un trou. Le savoir que renfermait cette unique et antique forêt dépassait de loin celui accumulé depuis son aube par l’humanité toute entière. Ma mortalité ne devait pas suffire à compulser ne serait-ce que le quart du tiers de la moitié du dixième de ce savoir.

Tout cela me désespérait.

Et quand le dépit m’écrasait trop, je laissais tomber mes lectures et m’absentais, parfois une journée entière, rarement plus, avaler les kilomètres histoire de digérer mes pensées trop nombreuses ; prenant soin, au passage, d’éviter les zones dangereuses que j’avais appris, au prix de mes malheurs, à reconnaître. Très souvent, j’étais seul. Il advenait cependant que Mú m’accompagne. Nous étions encore loin de nous entendre, ce maudit fureteur et moi. Un fossé pareil ne se comblait pas en un jour, ni même en un mois, mais nous arrivions désormais à nous supporter. La compagnie du furet-léopard me plaisait pour le silence. Ne pas parler était si plaisant.

Les bois fourmillaient de vies de toutes sortes. Les animaux m’ignoraient comme n’importe quel animal sauvage. Les elfes me saluaient poliment. Certains s’arrêtaient pour faire la causette. Tous me connaissaient. Étrangement, aucun d’entre eux ne semblait m’en vouloir pour avoir défié la Gardienne du Bois. Enfin, je n’ignorais plus que les elfes cachaient leurs sentiments envers les étrangers. Une méfiance naturelle qui, tel un voile, s’effilait lentement.

Un jour, je rencontrai par hasard le Chasseur et me réjouis de nos retrouvailles. Ensemble, nous passâmes une poignée de jours jusqu’à ce qu’il me quitte pour une affaire urgente. J’appris autant durant ces quelques jours qu’en une année de lectures compulsives. Nous nous séparâmes sur la promesse de nous vite nous revoir. À mon retour, Nellis me passa un savon rêche.

Ainsi mon temps s’écoulait-il. Trop vite à mon goût.

─ Tu sembles triste ? m’interrogea un autre jour mon épouse. S’il te plaît, parle-moi.

─ Je te dirais si je savais. Je ne me sens pourtant pas triste. Mais tu as raison, je crois que je le suis.

Le dessin de son visage parlait pour elle : « Tu es bizarre ».

Qu’est-ce qui cloche chez moi ? Pourquoi je ne peux tout bonnement pas me réjouir de ce que j’ai ?

Progressivement, j’en vins à appréhender un sentiment par trop familier, le responsable du malheur de mon ancienne vie. Ce n’était encore qu’un embryon, mais, je le savais, tôt ou tard, la peur s’installerait de nouveau telle une tumeur, se nourrissant de mes désirs et volontés, régurgitant solitude et souhait de s’isoler.

Un après-midi où j’étais resté seul à la tanière après avoir refusé à Nellis de l’accompagner, je sentis mon cœur s’embraser. Au lieu de la panique, c’est la colère qui l’emporta. Je refermai le livre sur les traditions des démonifées – que l’auteur avait eu « la chance » d’observer de très très près – et m’attelai à une occupation toute neuve.

D’abord, je taillai un stylet à partir d’une branchette de limassol. Tout bon à rien que j’étais, je disposais d’un certain talent pour la menuiserie. Loisir qui m’avait bien occupé durant les longues heures passées planqué dans la cabane à foin.

Mon outil achevé, j’enfilai ma cape en furet-léopard et partis à la chasse. Je finis par repérer les déjections qui me guidèrent au terrier. Les musaraignes cendrées se nourrissaient de charbon, alimentation qui conférait à leur sang une teinte et une texture similaires à celle de l’encre. C’était cette substance dont les rares elfes à pratiquer l’écriture se servaient. Une fois mon piège mis en place, j’attendis dans le froid et l’humidité que la première musaraigne quitte son nid douillet. Je sautai de joie en constatant mon succès à la première tentative.

─ Pas si bon à rien que ça ! m’écriai-je à l’intention d’une sorcière imaginaire avant d’éternuer.

De retour à la tanière, une musaraigne morte en poche et un rhume dans l’autre, je m’attelai à découper, éviscérer et prélever le sang à l’aide d’un mécanisme elfique aussi simple qu’ingénieux. En dépit des plaintes hardies de mon estomac, je réussis à tout conserver de mon déjeuner.

Enfin, je me trouvai l’heureux possesseur d’un kit du petit scribe. Quant au papier, il consistait pour l’instant à de l’écorce de bouleau séchée et aplatie. Je devais en acheter du vrai plus tard en ville.

Je me ravis de voir l’encre de fortune assez bien adhérer à la pointe du stylet. La dureté de l’écorce de bouleau compliquait cependant l’écriture et son imperméabilité nécessitait d’éponger sans arrêt pour éviter que le texte se mue en graffiti.

─ Enfin, c’est déjà ça. Je peux écrire.

Le soir, en rentrant avec Mú, Nellis surprit son époux penché dans un coin de la tanière du chêne, à l’ombre des racines, absorbé par un tas d’écorces noircies d’écrits, tant adorés par les mous du bulbe.

─ Qu’est-ce que tu fais ?

Jilam ne la remarqua qu’à cet instant.

─ Ça ne se voit pas ? dit-il simplement.

─ Tu vas te ruiner le dos tout penché comme ça.

Une main noire jusqu’aux ongles balaya le commentaire.

─ Je fabriquerai une table plus tard. J’étais trop pressé d’essayer.

─ D’essayer quoi ? Qu’est-ce tu écris au juste ? s’agaça l’elfe en s’approchant tandis que le furet-léopard se hissait sur le lit pour mieux voir ce que bouinait cet humain bizarre.

─ Attends deux secondes. Je termine ma phrase.

La sorcière déposa son manteau et s’en alla préparer une infusion.

─ Aïe ! Aïe ! Aïe ! se plaignit Jilam en se redressant, les poings tâchant de réaligner ses vertèbres.

─ Je te l’avais dit.

─ Oui. Vivement la table.

Ils s’assirent tous deux avec une tisane parfumée.

─ Tu vas te décider à me dire ce que tu griffouillais là-dessus ? insista Nellis, sourcil droit légèrement arqué.

Jilam se délecta d’une gorgée, puis avoua :

─ J’ai trouvé ce qui n’allait pas.

─ Tiens ?!

─ Je suis à ma place avec toi. Je n’ai aucun doute là-dessus.

Nellis se détourna pour dissimuler ses joues rosies.

─ Mais être ici avec toi ne me suffit pas. Lire toutes ces choses, apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur ces bois. Dans soixante ans, quatre-vingt au mieux, tout sera perdu quand je mourrai.

Cette réalité, qu’elle se bornait à occulter plus ou moins consciemment, l’elfe la reçut sous la forme d’un boulet en pleine tête.

─ Quand je lis et relis ces bouquins, poursuivit Jilam en désignant la pile de couvertures colorées, j’ai le sentiment que tous mes efforts ne servent à rien, que les informations sont aspirées par un trou noir.

─ Mais... que peux-tu y faire ? hésita la sorcière. Si j’avais le pouvoir de te donner l’immortalité, cela ferait longtemps que tu l’aurais obtenue.

Le garçon fut ému de cette déclaration.

─ Tu as beau être d’une puissance frôlant le divin, il te manque toujours une étape pour y parvenir. Et cette étape, c’est la faculté de créer. Détruire est facile pour une sorcière, mais créer, elle en est incapable.

De son regard perçant, Nellis observa intensément cet enfant humain et se surprit à ne pas trouver trace de ce garçon qu’elle avait rencontré sous le dôme aux étoiles. En face d’elle se tenait un adulte. Mais c’était toujours Jilam.

─ Et donc ? Qu’est-ce que tu recherches à part te ruiner le dos ?

─ À partir de maintenant, tout ce que j’apprendrai, je l’inscrirai en lettres noires... ou rouges ou bleues, peu importe ! Pour qu’un jour, ceux de mon espèce apprennent ce que j’ai appris, et qu’avec un peu de chance, ils le transmettent à leurs enfants, qui, si je suis toujours chanceux, le transmettront à leurs propres enfants et ainsi de suite. Si mon travail peut survivre dans ne serait-ce qu’une bibliothèque, je m’estimerai heureux.

─ Tu te destines à une vie de prisonnier, alors qu’elle est si courte, se désola la sorcière, incapable de saisir les pensées du mortel.

─ La prison, je l’ai connue toute mon enfance. Maintenant que j’en suis enfin sortie, je n’y retournerai plus jamais.

─ Je ne comprends pas, avoua son épouse peinée.

─ D’un siècle de vie, il ne te reste que quinze ans. Si tu avais rédigé tes pensées d’avant, tu pourrais les ressusciter.

─ J’ai volontairement abandonné mon passé, justement pour ne pas m’en rappeler.

─ Tu ne laisseras donc aucune trace sur cette terre après ton départ.

─ Je ne comprends toujours pas.

─ Et tu n’as pas à le faire, seulement me soutenir.

─ Évidemment ! De tout mon cœur ! s’exclama la sorcière dans une puissante étreinte.

Jilam se dérida pour lui offrir enfin son sourire. Même ce sourire, pourtant si familier, était différent, à la fois moins triste et plus sincère, toujours teinté de douleur, mais marqué à présent d’étincelles de désir.

Toi et moi, Jilam, ça ne fait que commencer, songea la sorcière amoureuse.

Le garçon d’autrefois, l’époux d’aujourd’hui et de demain, alla chercher ses écrits qu’il tenait comme un précieux trésor... ou un nouveau-né. Sa voix sonnait étrangement, mélange de chagrin et de joie.

─ Si ce monde doit finir, et il finira à coup sûr, d’une manière ou d’une autre. S’il doit finir, je souhaite qu’il en reste une trace.


Dernier chapitre du premier volume. Le second est en route !

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