Règle #11
Règle #11 : mettre les choses sur le papier vous aidera à les arranger. Si une idée parfaite reste dans votre tête, elle ne sera jamais partagée avec quiconque.
« La première version de n’importe quelle histoire ou de n’importe quoi d’autre, c’est de la merde. » Ernest Hemingway.
Voilà qui résume l’idée, histoire de vous décomplexer. Au final, cette recommandation rejoint la règle #8. Les scénaristes professionnels accordent beaucoup d’importance à l’angoisse du blocage, parce que leur créativité c’est leur gagne-pain et leur raison d’être. Ils ne peuvent pas se permettre de rester bloqués. Or, les principales causes de blocage, sont la quête de la perfection, la peur de mal faire, la comparaison de sa propre production avec celle d’autres auteurs que l’on idolâtre etc. Cette règle signifie : écrivez, allez-y, balancez votre truc, le fait de le sortir laissera la place à des choses meilleures qui attendent cachées derrière. Ne gardez rien à l’intérieur de votre tête dans l’idée qu’un jour vous pourrez mieux traiter le sujet. Sortez votre idée en l’écrivant, même si le résultat vous paraît médiocre. Comme le dit Bugaj : « Vous devrez échouer avant de réussir ». Et il prend l’exemple d’un prof de dessin qui disait à ses élèves : « Vous avez tous cinq mille mauvais dessins en vous. Dans mon cours, je vais justement vous amener à les faire sortir de vous, un par un, en les couchant sur le papier ».
Bon, espérons que pour les histoires, c’est un peu moins, parce que je ne me vois pas pondre 5000 mauvaises histoires avant d’en sortir une bonne ;-) Mais le principe est là : on écrit un premier jet pas top (il faut savoir le reconnaître !), on réécrit un deuxième jet, et peu à peu on enlève ce qu’il y a de mauvais dans le premier, on garde ce qui est bon, on polit, on affine, on avance !
« Tant que vous allez de l’avant que vous chercher à travailler sur vous-même, vous ne cesserez de faire évoluer vos aptitudes de storyteller » nous dit Bugaj.
L’idée c’est de refouler la peur de l’échec, d’accepter l’imperfection comme faisant partie intégrante de la création et de persévérer sans chercher à se comparer aux autres. Pourquoi ? Parce que ce qu’on admire chez les autres ce sont souvent les points sur lesquels nous nous sentons faibles, et sur lesquels eux sont forts ! Le déséquilibre est trop grand, le challenge déraisonnable. Mais on peut avancer, se prendre la porte dans la figure et apprendre. Ces points faibles finiront par s’atténuer par la pratique, par les échecs et par l’acceptation de l’imperfection. Toute bonne histoire commence par un brouillon.
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