Et toi qui n'es plus là...
Je ne t'ai jamais dit mais nous sommes immortels…
Oh, oui, tu l’as tellement dit, c’était ton leit-motiv, répété jusqu’à l’ennui, parfois, après un barbec’ chez tes potes… après un coucher de soleil vu du toit de ton immeuble… après que tu m’avais fait l’amour… Parce que ça promettait plein de lendemains.
Mon père, en mode poète, a toujours prétendu que Bashung traverse les générations, mais ensuite, infiniment plus terre à terre, trouvait très marrant de raconter que ma… création coïncide avec le refrain de Ma Petite Entreprise…
Léger traumatisme qui justifie que je n’aie jamais trop exploré son œuvre.
Celle de Bashung, je veux dire.
Ni que j’aie même jamais googlé la suite de ta phrase-fétiche.
Et c’est peut-être un peu con, vu que bon…
Pourquoi es-tu parti avant que je te l'apprenne ?
J’aurais dû écouter les paroles, j’aurais su, j’aurais…
Non, je n’aurais rien de plus, rien de moins, en fait, l’amour qu’on a donné, on ne l’a pas perdu ! Et celui qu’on a reçu, c’est juste du bonus, car après tout…
Les baisers reçus, savais-tu qu’ils duraient ?
Qu'en se mordant la bouche, le goût en revenait.
As-tu senti parfois que rien ne finissait ?
Et qu'on soit là ou pas quand même on y serait
Et toi qui n'es plus là c'est comme si tu étais
Plus immortel que moi mais je te suis de près
On dirait que notre histoire – enfin, mon histoire, toi, tu es déjà passé à autre chose – est universelle, et de toutes les époques.
Puis aussi que, si nous ne sommes pas vraiment immortels, au souvenir récurrent du goût de tes baisers, l’éternité évidemment relative sans toi va me sembler bien longue, je le sens.
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