Le goût - Part 2
Renfoncé au fond de sa chaise, Can a croisé une jambe de manière à ce que sa cheville repose sur sa cuisse opposée. Une main sur le ventre, il joue de l'autre avec un cure-dent entre ses lèvres.
Son visage est concentré sur chacun de mes gestes.
Je prends subitement conscience que, non seulement, je ne communique pas, mais j'ai pratiquement tout avalé ! De tous les plats. Mes yeux passent des verrines aux bols, puis des bols aux assiettes ; même constat. Le temps de mettre fin à ma voracité, je détourne mon visage vers la mer en prenant soin de dissimulée ma bouchée derrière ma paume de main.
J'attrape une serviette de papier pour tamponner ma bouche dans un geste qui s'efforce d'être le plus élégant possible. Cet essuie-main ne sera visiblement pas suffisant si l’on considère l’état graisseux de mes doigts. Spontanément, mes yeux se posent sur le sien. Comprenant la pensée qui vient de s'imposer dans mon esprit, un sourire force lentement la barrière de ses lèvres.
Il n’envisage pas réellement que je lui demande permission ?
Non, parce qu’il est pourtant évident que je ne le ferais pas. Mon seuil d'absurdités en sa présence a déjà atteint les cimes du ridicule.
Les sanitaires représentent ma meilleure option.
Avant que je ne me lève, Can décroise ses jambes avec une extrême lenteur. Il coince le pique en bois entre ses dents et s’empare du morceau de papier à droite de son assiette.
Cet homme est purement et simplement la quintessence du sex-appeal.
Un maigre rictus m'informe que mes états d'âmes lui offrent du bon temps.
Il déplie doucement le carré à usage unique, saisit la carafe et l'imbibe d'eau.
À ce moment, j'aurais dû le remercier, attraper sa serviette et terminer de me débarbouiller. Mais mon intérêt soudain pour ce qu'il va entreprendre m'empêche de le faire.
— Ta main, demande-t-il.
Je médite sur cette paume ouverte, tendue dans ma direction.
— Merci, mais... je pense que ce ne sera pas nécessaire. Je veux dire... si, mais... je peux le faire toute seule.
Mon épiderme se nuance d'un joli vermeil.
— Ton manque de réaction assure le contraire.
Ses yeux me défient de lui prouver qu'il a tort.
— Allez, donne-moi ta main, reprend-il calmement.
Résolue à faire ce qu’il me dit, j’exécute. Ma paume épouse la sienne. Je scrute les alentours, observe si des gens deviennent les témoins de cette scène particulièrement grotesque. Grotesque, mais envoûtante. Can nettoie ma peau d’une attention soutenue.
Comment ce simple geste peut-il se révéler aussi sensuel ?
C'est presque jalouse que ma deuxième paume réclame son dû.
— Encore faim ?
Je vais tenter d'ignorer le fait qu'il pense sûrement que je suis une goinfre qui n'en est pas à son premier exploit culinaire et me dire qu'il le fait par pure politesse.
— Je pense m'arrêter là pour les soixante-douze heures à venir.
— Dans ce cas...
Il se dresse sur ses jambes et glisse une main à l’arrière de son jean.
— Je vais régler la note. Tu peux te rapprocher de Lust¹ en attendant.
— Lust ?
— Ma moto ; Lust.
— Tu as donné un prénom à ta moto ?
Et pas n'importe lequel ! Cette fois, c'est moi qui ne peux réprimer un sourire. Je pince mes lèvres pour avaler un ricanement. Devant ma mine taquine, il hausse un sourcil et réplique :
— Dois-je comprendre que tu te moques, Arizona ?
Je réponds mécaniquement par la négative sans pour autant me défaire du masque amusé qui menace à tout moment de partir en fou rire. Lorsque ses pupilles prennent cette envergure si sombre, je perds de ma superbe.
Superman et sa super-vision n’ont cas bien se tenir !
— Il serait préférable que ce soit moi qui paye, tu n'as presque rien mangé. Je ne m'alimente pas autant d'habitude. C'est-à-dire que j’étais à jeun et c’était vraiment, vraiment délicieux ! Mais tu dois en savoir quelque chose. Avec ton gabarit, tu dois sûrement beaucoup te nourrir. Enfin, par gabarit, je ne dis pas que tu es gros, non parce que ce n'est pas du tout le cas. Tu es juste très grand et remarquablement musclé.
Non, pitié... pas ça !
Note pour moi-même : Ne jamais parler de cet épisode malaisant à Elly sous peine d'être victime de ses moqueries jusqu'à la fin de mes jours.
— Oh non ! Quand je suis oppressée, il m'arrive de débiter toute une série de mots dépourvus de sens !
— T'essayes de me dire que je ne suis ni grand, ni musclé ?
— Non ! Ce n'est pas... tu es...
Une armoire à glace. Avec des bras taillés dans du béton.
Mais ça, je me garde bien de le lui dire...
Son éclat de rire me fait sursauter ! Vient-il de prendre une revanche vis-à-vis de mon presque fou rire ?
— Compte tenu du fait que ma galanterie est récompensée par de la malice, je retire ma proposition. Je ne dépenserai pas un centime. Mais la prochaine fois, la note sera pour moi. Ainsi, on sera quitte.
Je tourne les talons.
— C'est une invitation officielle ?
J'hésite à lui répondre, mais pour la forme, fais la sourde oreille. Je préfère m’en tenir à rejoindre notre moyen de locomotion.
Une fois aux côtés de la dénommée Lust, je décide qu'elle et moi devons avoir une petite conversation :
— Il semblerait que j'ai une information sur toi que tu n'as pas à mon égard. Moi, c'est Arizona. Je tenais à te faire savoir que ton propriétaire n'est pas toujours très charmant. J’espère que tu te montreras plus clémente avec moi que lui ne l'est.
Je caresse les carénages avec la prudence que suggèrerait l’attendrissement d’un animal sauvage.
— Ce que j'essaye de t'avouer, c'est qu'avant toi, je n'étais jamais montée à moto. Et il est clair que toi, tu en as dans le ventre ! Alors, tu vois... Ce serait cool que pour ce baptême, tu me ramènes saine et sauve à la fin de la journée.
— N'oublie pas qu'elle exécute uniquement ce que je lui ordonne de faire.
Can apparaît dans mon dos avec la discrétion d'une ombre. Il récupère un des casques et me l'attache.
— Tu es là depuis longtemps ?
— Assez pour savoir que je suis grand, musclé mais pas très charmant.
— À ma décharge, c’était une conversation d’ordre privé.
— Tu flippes ?
Son air est sérieux, on ne plaisante plus. Quelque chose me dit que si je lui réponds « oui », nous n'irons pas au concert aux commandes de Lust.
— Pas si tu modères ta vitesse.
— Bien. N'hésite pas à enserrer mon cuir aussi fort que tu le jugeras nécessaire. Cette fois, essaye de ne pas fermer les yeux.
Autant, il sait être moqueur, autant sa sincérité m'ôte la parole. Il me prouve une nouvelle fois que je peux lui accorder l'éventualité de lui faire confiance.
De nouveau grimpés sur le deux-roues, le moteur de Lust brise le silence pour en révéler toute sa puissance. Mes bras enveloppent l'homme qui en prend le plein contrôle. Je suis son conseil et admire le paysage défilant au rythme de notre allure mesurée. A chaque centimètre de bitume avalé, ma frayeur s’amenuise.
Un rassemblement de voitures indique notre arrivée. Le choix de la moto s'avérait judicieux.
Une fois passés les grilles de sécurité, on se faufile dans les entrailles d’un concert d’extérieur. Au milieu d’une foule de fans déchaînés. Peu habituée à ce genre de festival, déceler la portée qu’émane l’aura de Can me rassure. Sa façon de se déplacer dégage une assurance à toute épreuve. Elle met en valeur son corps tout entier. Je me serre à son contact. Il ne dit rien, me laisse le suivre de prêt pendant que l'on s'approche de la scène.
L'ambiance des premières chansons m'accoste. Je ne suis pas assez experte pour évaluer si ce groupe est brillant mais à mes oreilles, c’est démentiel !
Survient une chanson dont la mélodie ondoie mon corps sur un balancement pudique.
Sans trop savoir quoi en faire, je décide de retirer ma veste. Can, qui semble avoir partagé ma pensée, prend l'initiative de me décharger de la mienne. D’un sourire de reconnaissance, j’avance ensuite d’un pas. Bénéficiant de plus d'espace pour remuer, les courbes de mes hanches se mouvent à la rythmique caressante des accords.
Mes yeux se closent.
Je fais abstraction de l’endroit où je me trouve.
Je fais abstraction des bourdes que je cause dès ma fusion avec un tablier. Celles qui m'échappent sous l’influence de mes émotions.
Je suis dans ma chambre, pieds nus, un casque sur les oreilles, vêtue d’un des plus grands tee-shirt de mon père.
Transportée par la musique, je danse avec mes bras, dégage les cheveux de ma nuque. Mes baskets battent le sol en harmonie des percussions. Une sensation de laisser-aller se répand sous ma peau et m’étreint de vitalité.
J'hasarde à passer ma tête par-dessus mon épaule, vérifiant que je ne me suis pas trop éloignée. Juste derrière moi, une stature massive bien enracinée paraît défier les plus perturbateurs. Can fixe un petit groupe de garçons un peu trop proche de nous.
La grande majorité scande les paroles de la chanson et danse sans retenue.
Je me retourne à lui sans cesser de remuer. En résultat, j'obtiens son attention. Si aucun des gestes de Can ne le trahit, son regard abrite une profondeur. Sa nature scrutatrice m’examine de deux fentes redoutables. Il est en entrevue sérieuse avec ma liberté soudaine pour asseoir une position sur cet aspect rarement visible de ma personnalité.
Aux dernières notes, j’accentue la lascivité de mes gestes.
Quand la chanson se termine, la réalité me rattrape. J'applaudis et retrouve ma fidèle alliée, la sagesse.
— Ce concert est dingue, j'adore leur répertoire !
— J'ai vu ça... souffle-t-il à voix basse, les yeux rivés sur la scène.
Puis son profil se tourne vers moi, l'un de ses sourcils s'arque comme pour dire « d'ailleurs, c'était quoi, ça ? ».
Déchiffrant qu'il fait référence à mon lâcher prise assez... sensuel, je hausse mes épaules.
— Je ne fais pas que renverser les plateaux, accepter des verres d'inconnus et parler pour ne rien dire. Je sais aussi m'amuser, de temps à autre.
J'éprouve le besoin inattendu de lui rappeler que je ne suis plus une enfant. Que derrière ma maladresse, se dissimule une adulte, une femme avec un amour-propre.
Il hoche la tête sans plus de cérémonies. Soit il s'en fiche pas mal, soit il médite sur mes propos.
Je préférerai la deuxième option ...
Trop bref pour être certaine de ne pas l’avoir rêvé, j’ai cru voir la commissure de ses lèvres imiter un sourire.
Quand le concert touche à sa fin, le courant électrique m’ayant porté tout au long du spectacle ne se dissipe pas. Je n'ai pas envie de rentrer. L'adrénaline est encore présente dans toutes mes terminaisons nerveuses. Une fois réussis à s'extirper de cette marée humaine, nous retrouvons la compagnie de Lust.
— Can, est-ce qu'il est possible de faire un arrêt en chemin pour me trouver quelque chose à boire ? Je suis déshydratée. Je payerai les consommations.
Je tente même mon plus beau sourire pour le convaincre de m'offrir encore un peu de ses services de chauffeur.
Il s'allège de sa veste en cuir et l’étire sur mes épaules. Devant mon interrogation silencieuse, il ajoute :
— Tu transpires. À moto, tu vas prendre froid, enfile-la.
— Mais... et toi ?
— Je connais un endroit sympa où boire un verre à cette heure-ci. Et t'inquiètes pas pour moi, si tu te colles suffisamment à mon dos, tu me couperas du vent.
Ah ouais ? Ça mérite d'être scientifiquement vérifié ça...
Disciplinée, je chevauche sa bécane et me scelle à lui. Ma poitrine plaquée le long de son dorsal. Dans l'obscurité de la nuit, l'air frais me saisit l'épiderme. J'autorise alors ma tête à entrer en contact avec la fermeté de ses omoplates. Coupée du vent, dans une bulle de sécurité édifiée par Can, je me sens invulnérable.
Un petit bar-restaurant s'impose le long de la côte. Un cadre champêtre avec ses guirlandes lumineuses en terrasse donne, à ce lieu, une ambiance chaleureuse. Nous entrons dans la partie réservée au bar. Can, qui paraît être un habitué, discute dans sa langue natale avec le patron. Je ne me sens pas offensée et nous commande deux grands verres d’eau et autant de bières.
— Comment dit-on « merci » en turc ?
— Teşekkür ederim.
À ses souhaits ! Je le répète plusieurs fois avant de m'adresser au patron lorsqu'il nous délivre nos commandes. C'est bien plus joli récité dans la bouche de Can... À la contorsion de sa bouche, je devine que mon accent est aussi douloureux qu’une luxation. Cependant, le reflet lumineux dans ses iris témoigne une affection à ma tentative de m'accommoder aux origines turques.
Le premier contenant vidé d’une traite, on décide de marcher au bord de l'eau avec nos bières.
— Je peux te poser une question ?
En réalité, ma curiosité aimerait lui en poser des tonnes. Mais je me contenterai d'une seule. J'ai remarqué que ce n'était pas le genre de personne à remplir les silences par des confidences.
— Je t'écoute.
— Pourquoi voyages-tu autant ?
— J'ai fait le choix d'être un citoyen du monde, pas seulement des Etats-Unis ou de la Turquie. Que les mois où je suis seul avec moi-même, loin des miens, me rappelle à quel point ils comptent pour moi.
Ma curiosité se décuple. Elle gigote dans mon esprit et ne peux empêcher de nouvelles interrogations se frayer un chemin jusque sur le bout de ma langue. Je dois serrer les dents et museler mes lèvres pour les réfréner.
Can rit franchement.
— Tu as l’air de livrer une bataille interne, observe-t-il. Explose avant de mettre ta santé mentale en danger.
Je grogne pour son ton chineur mais relâche la pression avec la prochaine question qui parvient à s’expulser de ma bouche :
— J'aimerais comprendre ce qui t'amène à prendre autant de risque dans tes escapades.
J'essaie d'employer un ton neutre qui ne s'apparenterait pas à un reproche.
— Pour travailler mon mentale. Connaître mes peurs, les écouter et les canaliser. La satisfaction de les surmonter me procure une émotion intense. Les risques me font me sentir vivant.
Sa transparence atteint ma sensibilité.
J'accueille ses confidences comme une petite victoire sur l'évolution de notre relation. Avec prudence, je continue d’épancher ma curiosité.
— Tu n'as jamais envisagé d’exister définitivement quelque part ?
Il marque un arrêt et me dévisage. Fixe ma bouche comme si c’était à elle qu’il devait une réponse. Il marque son silence par une profonde inspiration et bois la moitié de sa bière.
Je serre les paupières.
Mon manque de retenue a franchi la frontière de l’indiscrétion.
L'Explorateur grimpe sur un ponton appartenant au restaurant d’où l’on vient. J’hésite à le rejoindre. Une invitation par main tendue, il n’ajoute pas la parole à son geste. Nous nous asseyons, pieds dans le vide au-dessus de l’eau. Et alors que je n'attendais plus de réponses, il prend la parole :
— C’est certainement la question éthique la plus fondamentale que l’on se pose tous un jour : quel est le sens de notre vie ? Est-ce que c’est exercer un métier ? Faire des enfants ? Manger équilibré ? Avoir des économies ? S’occuper de nos parents dans leurs vieux jours ? Exister quelque part à long terme, revient à bénéficier d’une vie centrée sur les attentes de la société. Dans mes différents métiers exercés, selon les continents, j'ai côtoyé la misère de familles très pauvres, observé avec effroi l’impact de l’Homme sur notre planète. En terre inconnue, je vagabonde, partage des expériences avec la Terre, sa richesse naturelle et ses peuples. Je n’emprunte pas le chemin d’un autre, mais découvre des guides, des êtres rares qui m’aident à me trouver moi-même. Mon oncle et ma tante sont l'unique promesse d'un rapatriement occasionnel.
Je comprends mieux les paroles d'Elly lorsqu’elle me l'a décrit avant notre rencontre. C'est un loup solitaire avec beaucoup de valeurs.
— Et toi, alors ? Est-ce que tu existes quelque part avec quelqu'un ? Un certain Jeremy, par exemple ?
— Jeremy ? Il n’est rien que l'ami le plus fidèle que je connaisse. Le meilleur depuis que je dois avoir dix ans. Je n'ai pas vraiment eu beaucoup d'expérience dans le domaine sentimental...
Je m'avance sur un terrain glissant. Je ne sais pas si ses révélations poussent aux miennes, mais cette confession s’est échappée sans réflexion préalable.
— Combien ? se renseigne-t-il, un désir attentif d’en savoir davantage.
Dire que j'ai connu seulement trois minuscules semblants de relation n’ai pas un exposé sentimental mémorable. Je peux peut-être gonfler un peu mon palmarès...
— J'ai connu sept garçons.
Ses yeux me sondent mieux qu'un détecteur de mensonges.
— En fait, si on retire les deux de la maternelle, il n'en reste plus que cinq.
Il penche sa tête sur le côté et sort un cure-dent pour mieux examiner mon tissu de mensonges.
— Peut-être que c'était quatre.
— Combien, Arizona ?
Sa voix est basse, impérieuse.
— À moins que ce soit trois... murmuré-je.
— Tu me fais quoi ? Le décompte d’un lancement de fusée ?
Je fuis son regard et rougis aussitôt. Trois garçons et le dernier en date remonte à mes seize ans. Encore un pari avec Jeremy et ça n'a pas volé bien haut.
— Tu recommences, annonce-t-il.
— Je recommence ?
— Parfois, tu relaies l’adulte à l’enfant. Comment fais-tu pour être si candide ?
La douceur de sa demande me fait tressaillir.
Je botte en touche et me mure dans le silence.
Qui a-t-il d’honorable à être une petite fille ? C’est justement là que réside ma faiblesse. Je calfeutre cette infirmité dans l’espoir qu’elle murisse un jour.
Parce qu’ici, en Amérique plus qu’ailleurs, mon manque d’état d’esprit relatif à celui d’une femme adulte me dérange.
— Ne fait pas une montagne de perdre ton assurance ou jaillir un flow de mots dans la minute. Arizona, regarde-moi. Manquer d’expérience ne sera jamais l’empreinte d’une infamie.
Je le fixe droit dans les yeux. Une fois que les siens vous accrochent, ils peuvent saisir votre âme. Alors que je cherche une réponse au phénomène qui s'opère en moi, tout s'impose comme une évidence. Les signaux de mon corps, chacune de mes réactions exagérées, chacune de mes tentatives de le fuir.
La foudre s’est implantée dans mon cœur par une flèche tirée à grande puissance par Cupidon.
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¹ Lust signifie, la luxure en anglais.
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