Bille captive

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Pierre fait immédiatement demi-tour et la rejoint. L’adrénaline vient de redescendre et Iris craque. Elle réalise que la violence et la soudaineté de la scène l'ont privée des réflexes normaux d’appel à l’aide. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était trembler et pleurer.

Son rôle, il le voit alors très clair : la prendre dans ses bras, tout en regrettant quelque part de ne pas avoir couru derrière ce mec, pour lui donner la correction qui lui fallait. Question d’honneur. Honneur bafoué. Iris est encore sous le choc et est complètement apeurée à l’idée de rejoindre sa voiture en marchant dehors dans le noir. Les bras de Pierre la réconfortent cependant, et elle reprend bien ses esprits. Sa voix ne tremble plus et sa respiration s’est ralentie.

Ils quittent tous deux le bâtiment, pour se rendre directement à la gendarmerie et porter plainte. Pierre est garé dans une ruelle derrière l’établissement. Ils passent le petit portillon de l’arrière cour et se retrouvent dehors. Il ouvre à distance sa voiture et s’installe au volant pour déplacer le véhicule garé bien trop près du mur pour qu’Iris puisse passer. Sa portière est laissée ouverte pour cette manœuvre, et la radio joue "Boule de Flipper" de Corynne Charby sur les paroles suivantes:

"Moi j'suis comme une bombe qu'on a larguée... Et puis qui tombe au beau milieu d'un slow d'enfer sans partenaire."...

Soudain un chien passe par là, au loin, et Iris prend peur confondant son ombre dans cette sombre ruelle avec l’homme qui l’avait agressée. Elle bondit dans l’habitacle de Pierre qui n’avait même pas eu le temps d’allumer ses phares. Les voilà donc en moins de 5 secondes dans une configuration inattendue, puisqu’Iris est à cheval sur Pierre…

Elle pourrait instantanément se relever, elle pourrait finir de se déplacer pour rejoindre le siège du passager, s’excuser et se retirer. Mais elle n’en fera rien. D’ailleurs Pierre lui-même ne veut pas qu’elle bouge. Il aimerait figer ce moment au contraire, avant de décider d’en vivre la suite sensuelle. Il n’avait finalement jamais eu le temps ou la proximité immédiate suffisamment grande pour découvrir la couleur exacte de l’iris de ses yeux, ou le détail de ses traits. Son parfum aussi, lui parvenait soudain très directement et c’est divin. Pierre retire silencieusement de ses cheveux une feuille morte tombée d’un arbre juste avant qu’elle ne s’engouffre dans la voiture.

Iris quant à elle est comme subjuguée par le charme de Pierre, auquel elle ne peut décidément pas échapper. Son parfum masculin, son énergie sensuelle l’enivrent. Elle le fixe mais elle sent aussi son cœur s’emballer par toute cette bousculade d’émotions, passant d’échantillons si négatifs à si positifs. Elle ferme alors les yeux, n’osant pas bouger ses genoux, dont le gauche appuie pourtant si fort sur le frein à main. Pierre a arrêté le moteur… de la voiture… car le sien est tout à fait en marche ! Il regarde Iris et se rend compte que derrière le chemisier aux boutons arrachés, Iris présente des traces de griffure. Pierre caresse doucement sa peau agressée, la faisant frémir, mais frémir de plaisir !

Comme un signal donné, elle rouvre les yeux. Elle porte alors lentement ses deux mains vers lui, pour déboutonner un à un les boutons sa chemise kaki. Elle la fait ensuite glisser de part et d’autre de ses épaules musclées. Aucun des deux ne prononce le moindre mot, trop occupés à savourer la solennité et la beauté du moment. Iris découvre quelques uns des tatouages de Pierre, qui couvrent très esthétiquement une certaine surface de peau. Elle fait glisser ses doigts le long des lignes des tatouages, comme pour les lire, tout comme le ferait un aveugle avec du texte en Braille. Elle donne des frissons à Pierre, qui inspire autant d’air qu’il le peut. D’abord les mains posés contre son siège de conducteur, Pierre vient maintenant les rapatrier sur les fesses d’Iris, celle-ci sentant instantanément des pulsions la parcourir et se focaliser sur le bas ventre, temple de la féminité…

Ils viennent de passer un cap de plus, une graduation de plus sur la jauge du désir.

Iris frotte doucement son visage contre le contour de celui de Pierre, qui ferme les yeux, se concentrant pour ne pas lui sauter dessus. Il peut sentir un doux parfum émaner de ses cheveux. C’en est trop : l’un comme l’autre, à la même seconde, décident de faire tomber la retenue et « lâcher les chevaux ». Iris dégrafe sa jupe grâce aux boutons pression qui sautent un à un d’une vitesse folle, comme c’est pratique ! Et la voilà dans la foulée en train de dénouer les rubans qui ferment son tanga de part et d’autre de ses hanches. Exactement en même temps qu’elle s’exécute, Pierre défait le plus rapidement possible son jean et soulève Iris juste assez pour baisser avec le pantalon son caleçon. La fureur du moment ne leur laisse se poser aucune question. Un air grave sur le visage, ils commencent à amorcer un rapport aussi excitant que puissant, commandés par une pulsion irrépressible. Les yeux d’Iris sont plongés dans ceux du partenaire. Elle ondule en va-et-vient sur Pierre, qui exulte, l’accompagnant de ses mains reconnaissantes de tant de plaisir reçu arrivant par vagues successives au gré des chevauchements d’Iris. En même temps qu'elle commande ses mouvements Iris a cette incroyable capacité à enrouler son bassin sur elle-même devant, avant de le redérouler en arrière en se cambrant à nouveau, comme le cycle des marées de l’océan, en léger accéléré. Quand elle creuse comme ça son dos, on pourrait jurer que sa colonne vertébrale est hyperlaxe. Effet étourdissant garanti sur Pierre.

Au fil des minutes, de la buée commence subtilement à déposer en fine couche un voile perlé sur la vitre conducteur. La position sera la même jusqu’à la fin, la promiscuité d’une voiture ne laissant pas grande liberté de varier les paramètres. Pierre le sait, et est très content de se rendre compte qu’Iris a une énergie de dingue et une juste dose de la force de son bassin. Pierre finit le travail d’arrachement du chemisier, à la différence que lui n’a que de bonnes intentions envers Iris. Elle porte un soutien-gorge donnant un galbe parfaitement rond et même émouvant à regarder. Quelle partie séduisante chez une femme : peut-être la forme la plus ravissante qui soit ! Et Pierre va décider de ne pas aller y mettre ses pattes, préférant regarder cette poitrine enfermée dans un balconnet blanc s’agiter en même temps que tout son buste monte et descend sur lui.

Il prend alors le pari secret que c’est à la prochaine occasion qu’il découvrira la forme de ses jolis mamelons, (qui ne peuvent en être autrement). Car oui, il espère bien une autre occasion de jouir avec elle. Chose trop bonne pour ne pas être vécue une fois de plus ! Le sexe pur, partagé, généreux, n’est-il pas une des quintessences de la vie ?

La cadence accélère maintenant au fur et à mesure que la puissance des mouvements réclame transcendance, puis atteinte du paroxysme, vraiment pas loin depuis le début. Tous deux ont chaud, si chaud ! Ils se dévorent des yeux. Il y a dans cette voiture comme un goût d’interdit mélangé à une extrême esthétique de ces deux corps en demande, se conjuguant parfaitement dans le don de chacun pour trouver la fusion sensorielle. Ignorant complètement quelle heure il peut être ou qui pourrait les voir, ils laissent tous deux venir un orgasme aussi profond que bouleversant, et synchronisé en prime, comble du hasard et de la chance qui semblaient avoir fait alliance à ce moment précis !

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