Game Over
Voilà, fin de la partie. Game Over comme on dit, qui ne signifie pas qu’on a perdu comme on le croit, mais seulement que la partie est finie, parce que toutes les bonnes choses ont une fin, et qu’à trop faire durer, on se fatigue et on peut se lasser.
L’existence est comme ça au final : un plateau de flipper. Une première bille est un jour lancée : on est né. La bille novice est prête à partir au front, essuyer les plâtres de l’apprentissage de la vie, on découvrant que tout en étant attirée par le précipice en contre bas, le trajet est ponctué d’obstacles, de buzzs, de pièges. Cela dit au fil des secondes on marque des points, on sursaute, on se fait éjecter, parachuter, aimanter… C’est ça la vie : une route accidentée qu’on s’approprie. Et il faut avouer que la tête tourne bien moins quand on accepte d’être chahuté et qu’on prend comme normalité les revirements de situation.
Le sexe en l’occurrence est un peu ce moment où la bille se retrouve coincée dans la zone des bumpers : elle se retrouve percutée, en passe entre des buzzers vibrants devenus fous. Les points crèvent les scores, on est rempli de joie à l’idée que ça puisse durer, on vit par procuration ce que la bille vit, littéralement.
La vie est bien faite. Avec le temps, le degré de pente devient moins prononcé, la bille est moins attirée vers la sortie et on arrive à prendre le temps de la balade, allant prendre des rampes qu’on n’avait jamais pris le temps de remarquer. Et rien de meilleur que la fameuse multi-bille, quand plein de bonheurs arrivent en même temps et qu’on essaie tant bien que mal de faire durer…
Soyons bon joueur si ça s’arrête. Une pièce de plus et ça repart !
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