Qui a tué Bobby Smiley ? Smells like fresh murder

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Dick s'arrêta un instant, soupesa sa bouteille, et constata avec une certaine déception qu’elle était vide. Le fait qu’il soit capable de regarder la salle à travers son fond sans se renverser du whisky était un indice important. Il ne put alors s’empêcher d’esquisser ce petit mouvement de lèvres que ses auteurs s’étaient plus à décrire comme « une moue à la fois désabusée et extrêmement sexy » mais qui, il le savait, le faisait ressembler à une grenouille souffrant d’affaissement musculaire. C’était le problème avec l’alcool, ça ramenait les mauvaises habitudes en un clin d’œil. Se retenant de soupirer, il continua :
- Now, parlons du crime. D'après le rapport de la police, ce qui a dû se passer est qu'un individu de moins de cinq centimètres de haut et de ten de large, et, d’après les experts, ayant laissé derrière lui des cheveux bruns et short, s'est introduit par le conduit l'aération dans la salle de régie. Rappelons que celle-ci est inutilisée depuis que les réglages sons et lumières ont été automatisés. Don't ask me how, my friend, je n'y connais rien en Side-science. Il a alors fermé la porte à clé, en utilisant la clé qu’il a, selon toute vraisemblance, préalablement volée à Miss Pierce. Puis il a attendu le moment propice, tiré, et s'est enfuit en abandonnant derrière lui son fusil, car celui-ci était trop gros pour passer dans le conduit d'aération.

Le silence retomba une bonne minute dans la salle, puis la voix de Dick s’éleva une nouvelle fois, tremblant maintenant davantage sous l’effet de la colère que sous celui de l’alcool :

« Suis-je le seul à trouver cela stupid ? »

Murmurant des imprécations entre ses dents à l’attention des agents de polices mononeuroneaux, il enfourna sa bouteille dans sa poche et se mit à fouiller frénétiquement dans ses notes.

A peine quelques secondes plus tard, aussi brusquement qu’il avait commencé, il interrompit sa litanie d’insulte et, avec un cri de triomphe, tira une feuille du tas qu’il tenait dans les bras. Dans un parfait mouvement de symétrie, le reste de ses notes alla s’écraser sur le sol.

Sans y prêter attention, Dick renversa sa tête en arrière, maintenant la feuille au dessus de lui d’une main tremblante, tandis qu’il étendait son bras libre vers l’arrière afin de maintenir son équilibre vacillant

- I see, clama-t-il, qu'un officier moins bête que les autres a spotté que les explications sur la manière dont se sont déroulé les faits étaient légèrement peu crédibles. Surtout la partie où le tueur présumé entre with le fusil mais ressort sans parce qu’il devient soudain trop grand. Halas, ce devait être trop d’efforts pour lui, car l’agent Cooked O’yster a alors proposé comme théorie alternative que le tueur soit entré avec un chariot à linge pour cacher le fusil.

Avec une grimace écœurée, Dick froissa la feuille et la laissa tomber au sol.

- The fact qu’il n’y ait pas eu un seul chariot à linge dans le local de régie ou même dans tout le studio au moment de l’arrivée de la police ne semble pas gêner ce zélé agent de police outre mesure », grogna-t-il en écrasant méticuleusement la boule de papier sous son pied.

- Et donc quelle est votre théorie, détective ? Lança soudain une voix moqueuse depuis les gradins.

Un projecteur s'alluma, révélant la silhouette fine d'Antonia Pierce au milieu d’une travée.

Dick releva la tête, vacilla un peu en arrière, et se rétablit de justesse en ce qui pouvait vaguement ressembler à une position pleinement debout si tant est qu'on voulait bien se souvenir que les ancêtres de l'homme considéraient leurs mains comme deux pieds supplémentaires. « Just in time », cria-t-il à la nouvelle venue, avant de jeter d’un seul trait d’une voix désormais à peine pâteuse : « Ce que je pense, moi, c'est que vous, Mademoiselle Desnoix et ce bon Alfred qui est derrière moi, hello Almost God ».

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