Plan Foireux
Rajaar tourne en rond dans son appartement depuis plusieurs minutes. Il ne supporte plus le fait de rester à l'écart. Il doit agir et ne peut pas rester les bras croisés pour ce que lui a fait son frère. Il a trahi sa confiance. Il a osé s'en prendre à son bel esclave, à l'homme qu'il aime. Il ne peut pas rester sans réagir. Il ne peut pas rester planté là et ne pas défendre son amant. Mais, il ne peut pas non plus le proclamer comme tel de façon ouverte. Il se sent coincé. Pourtant, avant qu'il n'ait le temps de s'en rendre compte, ses pas l'ont mené chez son frère.. enfin ses frères. Les deux jumeaux partagent une suite ensemble, inséparables qu'ils sont. Il ne prend même pas la peine d'attendre que quelqu'un lui ouvre, qu'il déboule dans la pièce. Il croise alors le regard de l'esclave au service de l'un de ses frères. "DEHORS!" dit-il, glacial. Puis, l'esclave d'Azur, Vélara arrive et lance à mon intention "Bonjour, Prince Rajaar" Cela agace le prince arabe de tomber sur elle. Il n'a aucune envie de la voir. "Bonjour." dit-il, à contrecœur avant d'enchaîner "Où est Askhan?" Son ton est sans appel. "Sur la terrasse avec Azur" répondit-elle alors qu'elle retournait à la cuisine faire je ne sais trop quoi. Seul, Allah doit bien le savoir. Peu importe que son autre frère soit présent. Il inspire un bref instant avant de se rendre à la terrasse. Rajaar ne salue pas ses frères, il n'en prend pas la peine. Il comprend ce qu'il vient de faire seulement après l'avoir fait. En effet, il vient tout bonnement et simplement de mettre son poing dans la figure de son aîné. "Ça t'amuse de t'en prendre à moi? De jouer avec moi alors que je suis actuellement en plein deuil." fulmine t-il. Il n'a pas réussi à contrôler son impulsivité. Il a totalement perdu son sang froid qu'il maintient en permanence. Le masque n'est plus là. IL bouillonne et voit ses mains trembler tant la colère le consume à cet instant. "Je ne veux même pas entendre tes explications. Tu n'avais pas le droit de faire ce que tu as fait. Je te déteste" Les mots jaillissent tels des lames de rasoir et viennent se planter violemment. Il regarde de travers son frère les yeux noirs tant la fureur le ronge. Il a envie de le démolir. Askhan se tient le nez qui saigne dû au coup reçu. Rajaar n'a pas été de main morte. "Cela fait plusieurs jours que je me retiens de venir te trouver pour faire ce qui vient de se produire sauf que je ne peux pas accepter ce que tu as fait.. tu savais que ça me blesserait. Tu savais que je ne le vivrais pas bien et pourtant t'es allé jusqu'au bout. Mais putain, qu'est-ce que je t'ai fait pour mériter autant de souffrance? La mort de ma femme et de mon enfant ne suffisent pas? Tu n'estimes pas que j'ai assez enduré? Ne peux tu pas me laisser tranquille ne serait-ce que cinq minutes? Est-ce trop demandé?" Rajaar a tellement les nerfs. Et il ne comprend pas comment son frère a pu aller jusque-là. Comment il a pu le trahir de cette manière? Rajaar vit un véritable cauchemar.
"Vous comptez m'expliquer ce qui se passe?" demande Azur d'une voix totalement calme. "Rajaar, tu serais gentil de te calmer et d'arrêter tout ce cirque. Que reproche tu à Ashkan exactement?" "Il a couché avec Siobhan... ou devrais-je dire, il lui a tendu un piège et contraint de se laisser faire... Que voulais-tu? Démontrer si mon esclave est fidèle envers l'homme qu'il sert? A t-il répondu à tes attentes? As-tu eu ce que tu désirais? Tu sais pertinemment que les esclaves se doivent d'obéir et tu en as joué délibérément avec Siobhan. Je t'interdis de l'approcher une nouvelle fois. Est-ce bien clair? Je n'ai pas besoin de toi pour gérer mes affaires ainsi que mes esclaves. Je sais parfaitement que j'ai pris un rebelle qui n'en fait qu'à sa tête. Et figure-toi que c'est justement pour cela que je l'ai choisi. Je n'aime pas les soumis contrairement à toi, alors dorénavant, occupe toi de tes affaires. Et je sais très bien ce que tu as essayé de faire. Tu crois que je ne vais pas aller jusqu'au bout avec le mariage, n'est-ce pas? Donc, tu t'es senti obligé d'intervenir... Est-ce que je me trompe? Je te rappelle au passage que j'attends de rencontrer le père de ma promise. Le rendez-vous va être fixé. J'en ai discuté avec elle, la dernière fois. Son père est comme tu l'imagines, très occupé."
"Rajaar, je suis navré pour ce que notre frère a fait. Il est vrai que ce n'était pas très malin et j'imagine que Askhan voulait également bien faire mais effectivement il n'était pas nécessaire de coucher avec lui pour tester la fiabilité de Siobhan envers notre famille." Askhan soupire doucement en les écoutant et hausse les épaules. "Je pense, Azur que tu as très bien compris qu'il ne s'agit pas là de tester la fiabilité de cet homme.. Et c'est vrai, j'ai peut-être été un peu fort" "UN PEU FORT?? Tu veux vraiment que je te remette mon poing à la figure?" "Rajaar, tu ne fais que te donner en spectacle.. tu ridiculises notre famille.. tu dois cesser de te comporter comme un parfait crétin et comme un fichu gamin pourri gâté." "Je te rappelle que j'ai perdu ma femme récemment et l'enfant qu'elle portait. J'ai le droit aussi de souffler un peu de temps en temps. Comment peux-tu être aussi inhumain? J'ai besoin de temps pour faire mon deuil... et pourtant malgré le fait que je n'ai pas ce luxe.. je fais ce qu'il faut et m'occupe de mon prochain mariage. Je t'interdis d'insinuer que je ne fais rien à ce sujet. Je suis en âge de vouloir profiter un peu également de ma vie." "Que tu le veuille ou non, tu as un titre et une famille derrière .. nous faire honte n'aidera aucunement.. et n'a rien à voir avec ton deuil. D'ailleurs, pourquoi as-tu pris un esclave et surtout un homme? Tu sais parfaitement ce qu'il en est." "Va te faire foutre avec tes leçons de morale.. tu l'as bien baisé aussi dernièrement. C'est quand ça t'arrange qu'il ne faut pas toucher un homme, n'est- ce pas?" dit-il fou de rage.
"ça suffit vous deux! Cessez un peu vos gamineries! Askhan tu es censé montrer l'exemple. Sur ce point, je suis tout à fait d'accord avec Rajaar. Maintenant, Rajaar, il faut aussi comprendre que Askhan a également raison sur d'autres points comme il l'a évoqué. Tu dois être plus prudent. Il a déjà dû intervenir alors que tu es parti t'amuser à Dubaï. Tu as attiré l'attention avec ton comportement irresponsable sur la voie publique en état d'ébriété avec un autre homme.. ce Prince Norvégien. A quoi joues- tu? Tu dois être plus discret. On a une image à tenir" Rajaar bouillonne d'entendre pareil connerie et il serre de nouveau les poings, il regarde de travers Askhan puis lance à Azur tout en le fixant -Je suis parfaitement au courant de ce que j'ai à faire ou pas. Et je n'ai rien fait de mal.. je n'ai pas fait de conneries désastreuses à ce que je sache. De plus, Askhan, sache qu'à partir d'aujourd'hui, je n'ai plus aucune confiance en toi et je te déconseille vivement de t'approcher à l'avenir de mon esclave. Si jamais, tu le fais encore une fois derrière mon dos, crois-moi.. je m'occuperais de toi, mais cette fois-ci, je ne serais pas aussi tendre que je l'ai été. Suis-je assez clair? Je ne permettrais pas à qui que ce soit de me ridiculiser de la sorte ni faire ce que bon lui semble de mes esclaves dans mon dos. Je suis assez grand pour m'en occuper tout seul comme il se doit contrairement à ce que tu peux bien penser. Siobhan est un rebelle, je le sais très bien. Je n'ai pas besoin de votre aide pour le maîtriser. Je vais m'occuper de lui. Rajaar n'a aucune envie de s'éterniser plus longuement auprès de ses frères après avoir mis les points sur les I . Askhan a intérêt à se tenir à l'avenir envers Siobhan. Il ne lui répétera pas une deuxième fois les choses. Son coup en traître l'a affreusement blessé bien qu'il tente de ne pas trop le montrer. Il sait qu'il ne doit pas se griller davantage et donner raison à son frère au sujet de l'infirmier. Askhan retire le mouchoir taché de sang et passe sa main pour vérifier qu'il ne saignait plus. "T'occuper de lui... Rajaar ton fichu esclave te monte à la tête.. et vu ton attitude à l'instant, cela le démontre parfaitement.. ce n'est visiblement pas qu'un slave pour toi. Et tu ne t'aies pas dit que Siobhan se joue de toi? Qu'il ne t'utilise pas pour que ça soit à son avantage? Pourquoi un mec comme lui serait attiré par un Prince? Allons soit un peu plus intelligent. Il espère juste une porte de sortie. Rien d'autre. Les esclaves sont prêts à bien des choses pour parvenir à leur fin.. Ils sont malins aussi et je pense que cet homme sait jouer les cartes à son avantage. Il a compris qu'il pourrait tirer les ficelles avec toi, telle une marionnette. Tu es pathétique de croire qu'il peut avoir un quelconque vrai intérêt à ton encontre. Il se sert simplement de toi. Une fois dehors, il te laissera .. ou s'il trouve mieux entre temps, il te fera un sale coup.. te trahira sans vergogne." Rajaar déglutit, il déteste ce que lui dit son demi-frère au sujet de Siobhan. Il refuse de croire une telle chose. -Tais toi... j'en ai assez entendu. Tu ne peux pas t'empêcher d'être horrible. "Je ne fais que t'ouvrir les yeux... tu es si naïf, Rajaar.. Trop jeune pour réaliser qu'on va principalement se servir de toi. Etre Prince attire forcément les personnes malveillantes." -Parce que ça n'est pas malveillant ce que tu fais? Tu crois que tu es exemplaire? Tu ferais mieux de te remettre en question, tu n'arrives pas à la cheville d'Azur. Le pays courait à la catastrophe si tu étais l'unique dirigeant." "Rajaar, ça suffit!" intervient Azur.
Rajaar ne répond pas et s'en va sans attendre un instant. Il n'a aucune envie de s'éterniser auprès de ses frères. Il claque la porte en sortant et retourne à ses appartements. Une fois chez lui, il n'est pas surpris de constater que Siobhan n'est pas présent. Visiblement, son esclave l'évite comme la peste. Rajaar sait très bien que Siobhan est loin d'être en forme. Il l'entend la nuit. Lui-même ne parvient pas à dormir beaucoup et il se force à ne pas intervenir auprès de lui lorsqu'il l'entend hurler dans son sommeil. Rajaar a la rage et compte bien venger son amant. Il ne peut pas laisser passer une telle chose et ce même si Siobhan lui a demandé de rester à l'écart.
Dans la vie on n'a pas toujours de bonnes idées qui nous traversent l'esprit. Au départ, on pense que c'est le cas, qu'on a fait ce qu'il faut, qu'on a pris la bonne décision. En regardant un peu autour de moi,c'était plutôt l'inverse. Des papiers jonchaient le sol un peu partout... j'en avais fait tombé une bonne partie sur le sol dans la précipitation de mes gestes à fouiller en l'absence du Prince. Oui, j'étais en train de fouiller dans les affaires de Rajaar. La première fois que je faisais un truc pareil. Hiroshima semble être passé dans la pièce. Je m'arrachais les cheveux en voyant le bazar que j'avais fabriqué. Ce que je pouvais être maladroit... bien sûr fallait que ça tombe maintenant ma maladresse. Je soupirais alors que je ramassais les feuilles en vrac ne sachant pas trop si elles étaient dans le bon ordre ou dans le bon dossier. Foutu pour foutu... je posais sur le bureau une pile que j'avais dans les mains puis je fouillais dans les tiroirs. Sérieux, Rajaar n'avait pas une seule photo de famille... impensable. Comment pouvait-il ne pas en avoir ? Il était assez famille pourtant... Je rangeais tant bien que mal le plus gros du bureau mais clairement il verrait très bien mon passage. A vrai dire, je m'en fichais pas mal. Je faisais que des conneries donc je n'étais plus tellement à cela près. Mais, en général, je ne m'occupais pas de ses affaires donc c'était plus gérable. Enfin non. C'était pas mieux et plus facile à gérer quand on repense aux conséquences avec ce client. Je secoue la tête m'intimant de ne plus penser à ce sale cafard. Je m'occuperais de son cas un jour... Pour l'heure, ce qui m'intéressait... c'était de trouver une photo de la fameuse sœur du Prince. Ça faisait bientôt Huit mois que j'étais au sein du palace et j'ignorais encore son identité. Et ce fichu interrogatoire me préoccupait ces derniers temps. J'avais l'intime conviction qu'il s'agissait de sa sœur. Une sorte d'intuition, dirons-nous. Je devais en avoir le cœur net mais mes recherches étaient bien vaines. Puis, j'entendais le bruit caractéristique d'une porte qui s'ouvrait. Oh bordel ! Ne me dites pas qu'il est déjà rentré... non mais vraiment, niveau poisse... c'était pas du tout ma journée.
Restons calmes... Ne pas paniquer... peine perdue. Je suis dans la merde. Rajaar va me tuer d'avoir osé fouiller dans ses affaires. Bon la bonne nouvelle, c'est que je savais quoi dire... la mauvaise c'était que j'ignorais comment il allait prendre le fait de me trouver dans son bureau et de l'avoir saccagé. De toute façon, je n'ai pas vraiment le temps de me dire que je devrais m'éclipser de la pièce. Les bruits de pas se rapprochaient déjà du lieu. Je me mordis la lèvre une seconde avant de faire mine que je n'ai rien entendu. Grillé pour grillé... je fis mine de continuer mon cirque. Incroyable que je ne puisse mettre la main sur aucune photo... et même pas de carte non plus. Savoir quelque chose sur le complexe, n'importe quoi, était toujours utile pour envisager de s'échapper d'ici. Une carte des lieux, une représentation de la superficie, ce serait tellement pratique. En huit mois, j'avais déjà exploré une multitude d'endroits, mais j'étais loin d'avoir tout vu. Même en sachant que Rajaar allait entrer d'une seconde à l'autre, je ne pouvais pas empêcher mon corps de réagir et de sursauter lorsque la porte s'ouvrait dans mon dos, mon cœur battant à tout allure, cognant durement dans ma cage thoracique. Je me figeais dans mon geste et me raidit fixant les feuilles posées devant moi. J'appréhendais un peu la réaction du Prince, mine de rien. Je finis par me redresser lentement et inspirais avant de me tourner pour lui faire face. « Tu rentres tôt aujourd'hui » dis-je, bêtement. Simple constat. Et intérieurement, je me maudissais d'avoir autant de malchance.. juste le jour où je décide de fouiner.
"Avoir conscience qu'on fait une bêtise et la faire tout de même, c'est une volupté !"
Combien de temps ? Une éternité. Voilà comment il ressent le temps qui est passé depuis que Siobhan et lui se sont disputés dans la cellule des fauves. Il se repasse en boucle, encore et encore, comme pour ressentir sans cesse cette douleur brûlante dans son cœur, peut-être bien pour se punir. Pourtant, il se tait. Le jour, une fois sa douche prise, il est comme neuf. Un Prince propre sur lui, fier dans sa démarche, solide et droit. À part des cernes qu'il peut difficilement cacher mieux qu'il ne le fait déjà, rien n'entache sa physionomie séduisante et princière. Il garde même un petit sourire de façade, tout le monde n'y voit que du feu et c'est parfait. Absolument parfait. Absolument... désastreux. Ceux qui le connaissent vraiment voient à quel point le jeune homme sombre dans la dépression, ils peuvent lire la souffrance sur ses traits tirés, les blessures qu'il supporte à peine et qui lui ont fait perdre du poids. Heureusement qu'il redouble d'exercices physiques ces temps-ci. C'est le seul moyen qu'il a trouvé pour se vider l'esprit. Des combats de sabre avec Jayce, de longues balades à cheval dans le désert ou des figures de dressage dans la carrière, de la musculation, du combat rapproché, il est même allé jusqu'à courir sur la piste de l'arène, jusqu'à ce que ses jambes refusent de le porter plus longtemps et qu'il tombe à genoux dans la poussière. Heureusement que personne n'avait été là pour voir ça.
La nuit, il sombre pour de bon. Une fois assuré que Siobhan est, soit absent, soit enfermé dans sa chambre, il boit. Il boit jusqu'à ce qu'il tombe de sommeil et si ça ne suffit pas, il avale un puissant somnifère. Souvent, il est réveillé par un cri, une plainte, un sanglot. Et il sent son cœur éclater en morceaux, puis un besoin impérieux d'aller chasser les cauchemars de l'homme qu'il aime, comme le chevalier part combattre le dragon. Mais son âme héroïque ne lui servait à rien. Il enfouissait sa tête dans ses oreillers et étouffait ses larmes. Siobhan ne lui adressait plus la parole, le fuyait comme la peste, et les rares regards qu'ils échangeaient par mégarde se détournaient rapidement. "Il me déteste", pensait-il alors."Il ne me pardonnera jamais. Mais comment pourrait-il m'aimer après tout ce que je lui ai fait ? Il me déteste. Il me déteste..." Mais après tout, n'est-ce pas ce qu'il avait toujours voulu ? Que son slave n'éprouve pour lui plus aucun sentiment positif et qu'il le hait ? N'est-ce pas mieux ainsi ? Si. Bien sûr que si. Siobhan est bien plus à l'abri de cette manière. Pourvu qu'il ne fasse pas de bêtise. Rajaar a tenté de faire chèrement payer Alan pour ce qu'il a fait. Et il sait que son esclave lui en voudrait horriblement s'il le savait. Surtout en sachant les conséquences que cela avait eu. Mais il ne regrette rien. Le plaisir et la satisfaction d'imaginer ce type rué de coups, à plat ventre dans une ruelle et rampant comme un chien, suffisait à lui redonner le sourire. S'il avait pu, il lui aurait infligé la sanction. Il ne pouvait pas rester sans réagir lorsqu'il s'agit de Sio.
Aujourd'hui, il rentre plus tôt, oui. Il a des choses à faire à son bureau concernant la fameuse célébration de la fête nationale à Téhéran. C'est pour très bientôt. Il va devoir quitter l'Eden dans quelques jours. C'est quelque chose qui l'angoisse énormément. Non pas qu'il soit mal à l'aise d'apparaître en public, non. Il a peur qu'il arrive quelque chose à Siobhan en son absence. Mais plus que tout... il a peur de ne jamais vouloir revenir. Une fois dehors, dans la fraîcheur de son Palais calme, il a peur de ne plus avoir le courage d'affronter ses sentiments pour son slave, la présence de son amant, la pression des menaces de Alan, de l'insistance de ses frères aînés, de son mariage... Il a peur d'avoir la visite de son aïeul, de l'entendre dire qu'il sait tout et qu'il va tout perdre. Peur de ne pas le supporter et de réussir ce que Sander n'a pas réussi à faire. Il se tranchera la gorge. Pour le simple plaisir de se punir en se sentant partir et mourir. Se laisser le temps de réaliser que tout est fini pendant que le sang s'échappera en cascade sur ses beaux habits. Avant que le voile ne s'abaisse et qu'il tombe à genoux. Fini. Tout serait fini. Et Siobhan serait prisonnier pour toujours. Non, pas question. Il en a assez d'être lâche. Rajaar chasse ses pensées macabres, gardant contenance jusqu'à ce qu'il passe le pas de la porte de ses appartements. Une fois la porte refermée derrière lui, il pousse un gros soupir, et son sourire de façade s'effondre pour de bon, ses épaules s'affaissent, son dos se voûte et il s'appuie contre le chambranle, passant ses mains sur son visage. Comme c'est épuisant de jouer un rôle sans son masque. Il est brisé depuis longtemps. Comme celui de Sander. Sauf que le magicien est bien plus sensible, plus vulnérable. Il n'arrive plus à faire semblant. La dernière fois qu'ils se sont vus, le jeune Prince a failli faire une énorme bêtise. Heureusement, il s'était arrêté à temps. Il avait eu besoin de la présence de cet homme cette nuit et réciproquement. Et même si l'envie n'avait cessé de les harceler tous deux de céder à la tentation de la chair, ils étaient parvenus à se montrer raisonnables et à ne pas céder. C'était mieux ainsi. Mais ce fut une épreuve terrible, pour l'un comme pour l'autre. Ah, mais il ferait mieux d'oublier tout ça et d'aller travailler. Se secouant un peu, il se détache de l'encadrement de la porte et se dirige vers son bureau. En ouvrant la porte, il ne s'attend pas du tout à voir ce qu'il découvre.
Surpris, il s'immobilise dans l'ouverture, la main encore sur la poignée. Son regard se balade dans la pièce, apercevant ça et là encore plusieurs documents éparpillés négligemment sur le sol. Ses sourcils se froncent, ses yeux s'obscurcissent et il pose alors un œil sec et sévère sur Siobhan qui lui tourne le dos, encore penché sur des papiers se trouvant grossièrement réunis sur le bureau. Il se redresse lentement, réalisant parfaitement qu'il vient de se faire surprendre et lui fait simplement remarquer qu'il est rentré tôt aujourd'hui. La poitrine du jeune Prince se gonfle, furieux. Ce qui le met si en colère, ce n'est pas le fait que le slave ait dérangé ses affaires personnelles, c'est qu'il l'ai fait en cachette, qu'il puisse chercher quelque chose sans lui en avoir parlé. Et le pire... c'est qu'il s'imagine déjà le pire. Siobhan ayant cédé à un chantage de clients influents ou de Alan. Qu'il soit là pour trouver des preuves compromettantes ou des informations politiques sensibles. Qu'il l'ai trahi. Qu'il ait changé de camp pour survivre. Heureusement qu'il se tient encore à la porte, car cette idée lui donne envie de s'effondrer. Rajaar a envie de hurler, de le faire sortir d'ici à grand renfort de cris et de reproches acerbes. Pendant un laps de temps, il songe aux propos d'Askhan, il ne peut pas croire que Siobhan l'ait vraiment trahi.
Au bout de quelques secondes, il finit par s'approcher calmement, plongeant ses yeux dans les siens. Il lutte soudain contre une envie irrésistible de se jeter sur ses lèvres, mais le besoin est si puissant que ses yeux doivent parfaitement le trahir. Il déglutit, se contient à grande peine et demande simplement :- Qu'est-ce que tu cherches, Siobhan ? Évite de me mentir, s'il te plaît. Dis-moi ce qui te pousse à retourner mes affaires et m'obligera à passer des heures à tout devoir réorganiser. Il est épuisé rien qu'à imaginer ce qu'il l'attend. Il a peur d'entendre la réponse. Siobhan a-t-il sincèrement décidé de participer à sa déchéance ? De le faire tomber ? Même si c'est le cas... il lui donnera tout ce qu'il souhaite. Même si cela signifie mettre entre ses mains des informations qui l'amènent à se faire exécuter. Tant pis. Tant mieux. Par Allah... ce qu'il a envie de l'embrasser. De le tenir dans ses bras. Ça fait trop longtemps qu'il lutte. Mais il ne peut se résigner à le faire, puisque son slave doit certainement le haïr à présent et que c'est mieux ainsi.
Je me trouve nez à nez avec le Prince, pris en flagrant délit d'avoir osé fouiller dans ses affaires. Mon regard se perd sur le corps de celui-ci... un corps si bien sculpté, tellement attirant, viril. Un corps que je connaissais dans les moindres détails depuis le temps. Un corps que j'avais exploré à maintes reprises... un corps qui à cet instant me manquait énormément et dont j'avais envie de poser mes mains dessus... parcourir sa peau de mes doigts et de mes lèvres. Un corps qui ne me laissait pas indifférent tout comme ses yeux que j'observais à cet instant précis. Mon Dieu, ce qu'il était beau ! Il me faisait totalement fondre... je me liquéfie à chaque fois que je me trouve devant lui. Le Prince Rajaar El Azadi.. un jeune homme au regard si intense... un jeune homme qui n'a pas eu le temps de grandir... passer brutalement de l'enfance à l'âge adulte. Un jeune homme insouciant et innocent dans la fleur de l'âge qui avait brutalement dû endosser un rôle important. Celui d'Émir.
Je ne cherche pas à me dérober de la pièce. De toute façon, l'issue est devant moi, et c'est ou se trouvait Rajaar en ce moment même. Et je doute qu'il me laisse m'éclipser si facilement. J'avais saccagé son bureau... Des feuilles se trouvaient encore sur le sol éparpillées, d'autres en une pile sur le bureau, mais dans un désordre total. J'avais vraiment fait un beau cirque dans ses affaires. Le pauvre allait perdre du temps à tout ranger. Je reste près du bureau alors qu'il finit par s'avancer dans ma direction. Je me demande si je vais avoir droit à des cris... punaise, croiser son regard me donne une décharge électrique dans le corps. Ce regard me donne envie de me jeter sur lui. Le Prince me demanda alors ce que je cherchais et d'éviter de lui mentir, ce qui me poussait à retourner ses affaires. A la base, ce n'était pas prévu que je fasse autant de remue-ménage mais tout m'avait échappé des mains. A croire qu'il fallait que je foire et que je me fasse griller en beauté. « Je n'ai pas volontairement foutu le cirque... parfois, je suis maladroit... » dis-je, un peu gêné et d'un air désolé d'avoir mis autant le zouk dans son bureau.
« Et je cherchais des photos... y en a aucune dans ton appartement. Et accessoirement des informations sur le palace, mais ça, j'imagine que vous êtes tous briefé à votre arrivée, et qu'il est interdit de détenir quoi que ce soit sur l'endroit afin qu'on n'ait pas la moindre chance de trouver des informations utiles pour tenter de fuir. » Finalement, j'avais décidé d'être totalement honnête envers lui parce que j'en ai assez de mentir. Et parce que de toute façon, ça ne m'avancerait à rien de lui mentir une nouvelle fois. Et j'assumais totalement ce que j'avais fais. J'étais juste un peu embêté d'avoir mis autant de bazar. Je soupirais. « Rajaar, je suis désolé... je sais, j'aurais pu te demander... » sauf que je suis un crétin. Je croisais les bras alors que je posais la feuille que je tenais encore dans la main. « Pourquoi n'y a -t-il aucune photos chez toi ? Et pour être franc, je voulais voir une photo de ta sœur... » L'interrogatoire me tourmentait ces derniers temps... je voulais en avoir le cœur net. « Rassure-toi, je ne lui veux absolument rien à ta sœur... juste que je ne l'ai jamais rencontré officiellement depuis mon arrivée au complexe et j'aimerais savoir à quoi elle ressemble... je songe beaucoup à ce que j'ai dû répondre à cette femme et je ne sais pas pourquoi, mais je me demande si ce n'était pas ta sœur. » Je ne sais pas pourquoi, mais depuis le départ, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il s'agissait de sa sœur Savannah. Allez savoir... « Je ne vois pas du tout pourquoi une cousine de l'Émir serait venue m'interroger, je ne trouve pas que ce soit assez logique et cohérent... surtout vu l'échange.. ce qu'elle a dévoilé lors de cet interrogatoire. Je ne sais pas, ça sonne faux. Et ta fiancée, je ne la vois pas non plus envoyer un membre de sa famille alors qu'elle te connaît. Cette histoire n'a aucun sens. »
Ouais, je mets de côté sans le moindre souci, le fait que je viens de me faire griller en beauté, d'avoir retourné le bureau du Prince. J'occulte l'incident sans problème... Et c'est bien la première fois que je me retrouve en face du Prince aussi longtemps depuis notre dispute. D'habitude, je ne traîne pas, j'évite rapidement la compagnie du Prince. Pas que je ne voulais plus le voir... mais je n' y arrivais pas. Je ne parvenais plus à rester en sa présence, me sentant tellement sale. Je n'avais pas la force d'affronter Rajaar. Mais, peut-être bien qu'il était temps de vivre cette confrontation. Il était temps de briser le silence. « Désolé pour... tout ça » dis-je en faisant un geste de la main en indiquant les papiers par terre et éparpillés sur le bureau que j'avais grossièrement mis en place. « Je ne tenais pas à te donner du boulot... surtout que tu dois déjà en avoir bien assez... Et je comprendrais que tu m'en veuilles. A vrai dire, je m'attendais à ce que tu me cries dessus vu le bordel que j'ai foutu et le fait que j'ai fouillé dans tes affaires personnelles. Ce que j'aurais également compris car je n'aurais pas dû. Je n'ai pas le droit de faire ce que j'ai fait... mais, je ne pensais vraiment pas que j'en mettrais partout. » Je me frottais la nuque, signe que j'étais quelque peu nerveux, mine de rien de me trouver en face de lui. Mon regard finit par se détourner de lui... le regarder est un supplice. J'ai envie de l'embrasser. J'ai envie de fuir aussi.. je suis mitigé et mes yeux s'égarent une seconde sur la porte. L'issue...
En attendant, je ne pourrais pas éviter Rajaar indéfiniment. Il me fallait bien l'affronter un jour. Je repose mes yeux sur lui, me mords la lèvre alors que mes yeux se posent inévitablement sur ses lèvres. Je sens que je ne vais pas tenir encore bien longtemps avant de céder à mon envie. Surtout que cela faisait longtemps que je n'avais pas touché Rajaar, bien trop longtemps que je n'avais plus goûté à ses lèvres, que je n'avais pas touché son corps d'Apollon. - Ici, ce n'est pas chez moi. Ce n'est pas un endroit que j'affectionne. Je n'ai aucune raison de disposer de photos privées ici. Quand je suis arrivé Siobhan, je pensais obtenir un entretien privé avec mon futur beau-père et ramener aussitôt ma promise pour célébrer mon mariage. Une affaire qui n'aurait dû me prendre que quelques jours. Je n'ai pas amené de photos. Et puis, tu veux des photos de Zana? Pour quoi faire ? Aussitôt, il se crispe. Quand il s'agit de sa sœur, Rajaar se transforme en fauve surprotecteur. Tout à coup, il craint que Siobhan en ait après elle pour une quelconque raison. Si c'est le cas, il n'y a aucune chance pour qu'il le laisse faire quoi que ce soit. Jamais. Heureusement, le slave tente de le rassurer, affirmant qu'il n'avait rien contre elle, mais la suspectait d'être la femme qui avait mené l'interrogatoire dont il lui avait parlé la dernière fois. Rajaar fronce les sourcils, puis secoue la tête. - Non, impossible, elle ne ferait pas une chose pareille. Ce n'est absolument pas son... genre...
Il s'arrête, le regard dans le vague, comme s'il venait de réaliser quelque chose. Et soudain, il lève une main pour se masser les paupières, soupirant profondément. Oh, bon sang. Bien sûr que si, c'est exactement son genre. Il reconnaît bien là l'intelligence et la ruse de sa petite sœur, c'est elle tout craché. Se faire passer pour quelqu'un d'autre pour s'assurer que le slave de son frère était fiable et de confiance. Logique. Mais pourquoi ? N'avait-elle aucune confiance en ses choix ? Il ne la pensait pas aussi protectrice. Pourquoi n'était-elle pas venue le voir plutôt que de faire venir son esclave en douce ? Afin d'être sûr, Rajaar contourne le bureau et sort ses clés de sa poche. Il ouvre alors un tiroir verrouillé et en sort une tablette sur laquelle il pianote tout en revenant vers Siobhan. Il sélectionne un album de photos qui traîne sur un compte à lui et fait défiler quelques clichés avant de s'arrêter sur l'un d'entre eux, la montrant alors à son esclave. - C'est la dernière photo que j'ai prise d'elle avant qu'elle ne parte pour l'armée il y a quatre ans. Elle date un petit peu, mais elle n'a pas beaucoup changé. Elle a simplement coupé ses cheveux. Tiens, celle-ci, c'est celle qu'elle m'a envoyée un peu plus tard. C'est la dernière fois qu'on s'est envoyé des nouvelles avant qu'on ne se retrouve ici. Un sourire naît sur ses lèvres alors qu'il admire les photographies, se remémorant cette journée où elle a dû partir. Il a été plus que malheureux de la voir s'éloigner et avait haït ses frères, les tenant pour responsables de sa fuite loin de lui. Elle voulait fuir un mariage forcé, malheureusement, elle n'était pas restée longtemps hors des griffes de leurs frères aînés. - Elle est magnifique, n'est-ce pas ? Alors dis-moi, c'était elle ? Tu sais, ça ne m'étonnerait pas que ce soit elle... Est-ce qu'il est en colère contre Savannah ? Non. Il n'a jamais réussi à être en colère contre sa petite sœur adorée. Elle a seulement voulu le protéger, rien de plus. Finalement, il repose la tablette. Si Siobhan désire voir d'autres photos de sa vie, pourquoi pas. Mais plus tard. Il y a encore des points à éclaircir. Non ?
Je précisais que je cherchais une photo de sa sœur et j'imagine aisément le fait qu'il n'aime pas trop, ou devrais-je dire, pas du tout, cette idée. A sa place, j'aurais réagis de la même façon s'il s'agissait de ma sœur. Là-dessus, on était pareil. Hyper protecteur envers notre propre sœur. Et je me dis que j'étais stupide en l'entendant évoquer le fait qu'il n'était pas chez lui. Bien sûr... et pourquoi mettre des photos surtout dans un endroit pareil... dans un endroit de luxure ou il n'y a que le plaisir qui prime et juste pour une courte durée. J'oubliais que je n'étais que celui qui resterait ici à jamais. Pourtant je le savais. « Désolé... je ne raisonne pas vraiment de façon cohérente ces temps-ci. » Je me mordais la lèvre, je n'étais plus tellement le même ces derniers temps. Je soupirais. Ce que j'aurais aimé avoir sa place... juste avoir la liberté de pouvoir me rendre n'importe où. Pas que la situation de Rajaar soit plus enviable pour ce qui concerne le reste. Mais, il restait toujours plus libre que moi. J'étais coincé ici pour ma part... Je songe de nouveau à l'escapade dans le désert. Vrai désastre cette sortie qui m'avait beaucoup coûté... j'avais eu envie de sauter sur Rajaar durant tout le temps ou nous étions restés à l'extérieur du palace. Sauf que nous n'étions pas seuls à cette virée. Le styliste se trouvait avec nous et les choses avaient pris une tournure inattendue. Entendre parler d'Alexander avait été une horreur puis Lytheman avait été mal en point. Et Rajaar beau, comme à son habitude, resplendissant même et ça avait été une torture de me trouver si près de lui. Soulagé au retour de me retrouver entre les murs du palace. Quelle ironie ! Et voilà qu'aujourd'hui, je songeais une nouvelle fois à la liberté que j'avais entrevue lors de cette partie de chasse.
Je rassure aussitôt Rajaar au sujet de sa sœur. Je ne voulais en rien lui faire peur, juste savoir comment elle était. J'avais vraiment cette impression, cette intuition qui ne me quittait pas et je voulais juste confirmer mes soupçons. « Impossible... à d'autres... je suis sûr qu'elle en est bien capable. » Son fichu frère avait bien profité de la situation aussi avec moi... Et puis, je ne vois pas pourquoi elle ne le ferait pas. Surtout avec les rumeurs qui circulent sur Rajaar et moi. « Arrête de la sous-estimer... j'aurais tendance à faire pareil avec ma sœur, mais elles sont bien plus surprenantes qu'on ne peut l'imaginer. » soulignais-je. Puis, le Prince s'éloigna et contourna son bureau et il sortit une clé pour déverrouiller un tiroir dans lequel se trouvait une tablette. Il revient près de moi alors qu'il pianote dessus puis il tend la tablette afin de me montrer une photographie. Je la reconnaissais aussitôt et ce même si elle avait les cheveux longs et que la photographie datait un peu. « Bon sang, je le savais » dis-je, alors que je regardais la deuxième photographie qu'il me montrait.« C'est elle que j'ai vu lors de cet interrogatoire.» Je me disais bien que l'explication qu'elle m'avait donnée n'était pas très claire. Au moins, j'avais la confirmation de mes soupçons. Ça ne changeait rien mais j'étais plutôt content de connaître la vérité à ce sujet et j'étais soulagé aussi. Ça changeait tout finalement. J'eus un sourire en coin. « Vous êtes des coriaces dans la famille... » dis-je, en repensant à l'interrogatoire. « Ta sœur n'a vraiment peur de rien. Et ça me rassure de me dire que c'était bien elle. Parce que punaise... si ça avait été un membre de la famille royale de ta future épouse, je ne sais pas tellement comment je m'en serais sorti. » La famille royale était une autre histoire et ça allait clairement me causer des problèmes en ayant menti. « Et oui, elle est magnifique » Et elle m'a embrassé, mais, est-ce une bonne idée de lui dire ?
Je réitère mes excuses auprès de Rajaar pour le foutoir que j'avais fait et il fait un geste de la main. Il ne le prenait pas aussi mal que je l'aurais cru... et alors qu'il avait le regard ailleurs, je le détaillais de mon côté, le dévorant des yeux pour être plus exact. Lorsque je croise son regard, mes yeux se posent sur ses lèvres et j'ai une envie soudaine de l'embrasser à pleine bouche. Sauf que je ne bouge pas. Je reste mitigé dans ma décision... j'hésite entre craquer et fondre sur lui et le fait de m'éclipser. Mon regard se fait plus intense alors que je dévore ses lèvres des yeux... je ne parviens pas à le dissimuler, j'en suis tout bonnement incapable alors que mon cœur s'accélère dans ma poitrine. Rajaar se mit à rougir ce qui me surprit et me fit sourire en coin et me mordillais la lèvre. Bon sang ce qu'il peut être sexy... d'autant plus, à rougir de cette manière. Un pur régal pour les yeux. Puis, le Prince rompt le silence installé depuis quelques instants. Et il lui semble difficile de le faire. « Siobhan, si tu me détestes, si tu ne veux pas me pardonner ce que j'ai fait, si tu as encore besoin de temps pour te remettre de ce que tu as vécu, si tu ne peux pas supporter ma présence ou si tu préfères m'éviter, alors je t'en supplie... cesse de me regarder comme ça. »
Rajaar a pris soin de rompre le contact visuel alors qu'il parlait et j'arque un sourcil alors que je l'entendais prononcer les mots qui me font l'effet d'une bombe. Comme si je pouvais le détester ne serait-ce qu'une seconde ? Impossible ! Comment peut-il imaginer que ce soit le cas ? Pardonner ? Je l'avais déjà fait dans un sens... je ne lui en voulait pas tant que cela... d'ailleurs, j'avais agis comme un idiot sous alcool. J'avais accepté l'idée stupide de me torcher et de me foutre à poil dans son lit avec Sander. Quel idiot ! Mais, il ne s'était rien passé et il ne se passera jamais rien avec le Norvégien. Contrairement à Matthew avec qui j'avais recommencé la chose mais c'était pour une bonne cause... bref.... Mon ami soumis n'était pas vraiment le sujet du moment... bien que je me devais d'être honnête envers lui. Il fallait arrêter de cacher les choses et arrêter de mentir. Rajaar finit par redresser la tête et nos regards se croisent encore alors qu'il ajoute « Mais si rien de tout ça n'est vrai. Si tu m'aimes encore et si tu as besoin de moi. Si ton désir est encore animé par les sentiments que tu as pour moi. Alors pour l'amour d'Allah qu'est ce que tu attends pour m'embrasser ? » Je reste silencieux pendant un instant, assimilant ses paroles. Puis je finis par lâcher : « Jamais, je ne parviendrais à te détester. » dis-je, au bout d'un moment.
« Et te pardonner sur le moment n'était pas évident... je t'en ai voulu énormément... mais, plus j'y réfléchis et plus je me dis que ce n'est pas le problème. Et à vrai dire, ce n'est pas ta trahison qui m'a éloigné... tu le sais parfaitement. » murmurais-je. La vraie raison... était ce que j'avais subis avec le client. Je n'arrivais pas à l'affronter depuis cela. Sauf qu'il ne peut continuer à se dérober à la présence de Rajaar. Il ne peut continuer à rester loin de lui... à se mettre l'écart parce que ça devient juste insupportable à vivre. Il l'aime et l'aimera toujours et il ne peut lutter contre ses sentiments. « Je te l'ai déjà dis la dernière fois... je ne cesserais jamais de t'aimer Rajaar. Jamais. » dis-je, alors que je le regardais toujours les yeux ancrés dans les siens. Je sentais la chaleur me parcourir le corps... Pourquoi attendais-je dans ce cas ? Parce que la peur me vrille l'estomac malgré mon envie forte de le posséder. Parce que j'ai peur de mes réactions. Peur de céder à la panique et m'enfuir sans plus de cérémonie alors que je me retrouverais contre lui. Puis, je songe à Matthew... j'avais réussi à surmonter cette peur.. à me sentir bien. Il n'y avait pas de raisons pour que j'échoue avec Rajaar... enfin logiquement. Surtout que c'était mon âme sœur, mon tout. « J'ai juste... peur » admettais-je. Autant être sincère, authentique. Je me frotte la nuque nerveusement. Je reste immobile ne parvenant pas à avancer pour le moment. Je sens mon cœur battre la chamade dans ma cage thoracique. Je redoutais mes réactions. J'inspirais doucement puis soupirais. « Je me sens tellement stupide» Puis, je finis par parvenir à faire un pas en avant et rompais alors la courte distance entre le Prince et moi qui s'était installée puis alors que je garde mes yeux ancrés dans les siens... « Rajaar, je suis vraiment désolé d'être rester à l'écart... de t'avoir infligé mon silence et mon absence. Je suis désolé d'avoir eu l'idée stupide de boire avec Alexander... je n'étais pas dans mon état normal... Sinon, je n'aurais jamais accepté l'idée. J'espère que tu le sais et que tu me crois. Et tu te doutes bien que je ne pouvais pas affronter la situation après ce qui s'est passé... Ta trahison n'est pas ce qui m'éloignait. Et tu le sais. Et encore aujourd'hui, j'appréhende un peu comment ça va se passer avec toi. Mais, je commence à vraiment en avoir assez d'être loin de toi. Tu me manques, sincèrement. Et je ne veux pas continuer à gâcher le peu de temps que nous pouvons avoir ensemble. Je veux partager tout le temps qu'on peut disposer au maximum. » Je glissais alors mes doigts sur sa joue, l'effleurant doucement et tendrement, me réapproprient le corps du Prince. « Je ne veux plus de mensonge entre nous également... quitte à ce que la vérité fasse mal. Je préfère savoir. J'ai le droit de savoir autant que toi tu as le droit de tout savoir sur moi. Je n'aime pas l'idée qu'on puisse continuer à se mentir. » J'esquisse un faible sourire alors que je m'humecte les lèvres, hésitant malgré tout à lui déballer ce qui s'était passé avec Matthew. Pas que je reculais... mais je ne savais pas si c'était le moment approprié. A vrai dire, il n'y en a pas et je préfère crever l'abcès avant qu'on ne se retrouve pleinement tous les deux. C'est plus juste, plus honnête et plus cohérent aussi. Coucher avec lui et lui dire ensuite n'était pas la chose à faire. Je glisse mes doigts le long de sa mâchoire puis de son cou... lentement. Je finis par baisser les yeux alors que je retirais ma main.
« Ne parvenant pas à t'affronter ces derniers temps, j'ai essayé de m'occuper l'esprit au maximum. Je sais que tu m'entends la nuit.. c'est obligé. Je ne suis pas vraiment discret. J'en suis désolé également mais je ne parviens pas à effacer ces images de mon esprit... et je me sens tellement humilié et sale que je ne voulais pas que tu me touches alors que cette impression me poursuit et que j'avais toujours cette désagréable sensation que ce sale connard était encore sur moi. Je devais me remettre. » Bien que je ne pense pas que je parviendrais à le faire sans l'aide du Prince finalement. Matthew avait déjà aidé. « Du coup, j'ai été rendre visite à Matthew. Je n'étais pas capable de venir vers toi au départ. Et mon ami... je.. c'est différent. Pas que je n'ai pas confiance en toi et pas que je veuille te faire du mal. Mais, je n'ai pas réussi à faire autrement... j'espère que tu le comprends. » Je me mords à nouveau la lèvre, mal à l'aise de lui avouer, avoir couché de façon indirecte avec le soumis. Je finis par redresser la tête et croisais son regard. Je devais tenir le coup et affronter son regard. « Mais ce dont j'ai vraiment besoin, c'est d'être avec toi Rajaar... il n'y a que toi et il n'y a jamais eu que toi. Peu importe que notre relation ne puisse aboutir, peu importe qu'elle ait commencé de façon la plus inattendue qui soit... je me fiche de tout cela.. je t'aime et oui, je veux vraiment qu'on puisse être le plus possible ensemble. Et si tu vas voir ailleurs, je ferais avec... juste ne me mens plus. Et fais ce que tu veux... je suis prêt à n'importe quoi avec toi, pour toi. » Et pour sceller tout ce que je venais de dire, je finis par céder à mon envie qui était de plus en plus présente dans mon âme, dans mon corps... je ne peux plus continuer à lutter. Je veux sentir le goût des lèvres de Rajaar, je veux retrouver son corps. Je veux juste savourer le moment. Il y a longtemps que je ne m'étais plus retrouvé en sa compagnie, aussi proche... aussi longtemps. Et je ne voulais plus le quitter. Pas cette fois.
Je fondais sur lui littéralement et l'embrassais à pleine bouche comme un besoin vital. Ma langue s'introduisit, glissa sur celle du Prince, alors que mes mains se ruent sur ce corps d'Apollon. Je voulais sentir son corps, être certain que je ne rêvais pas de ce moment. J'étais bien là, tout était bien réel. Je retrouvais vraiment mon amant, mon amour, mon âme sœur, mon tout. Je passais une main dans ses cheveux alors que l'autre glissait le long de son torse, sur le tissu qui était une barrière entre mes doigts et sa peau. Peau que je désirais toucher, sentir sous mes doigts. Une flamme s'était allumée dans mes entrailles et me consumais. L'asile du mystère se retrouva sous mes doigts assez rapidement alors que je l'embrassais toujours aussi fougueusement. Je m'abreuve à ses lèvres, à son corps et la crampe est bientôt inévitable. Je voulais le faire à nouveau mien, le sentir défaillir entre mes mains habiles, le voir prendre son plaisir sous les coups de mes caresses et je ne mis pas longtemps pour venir effleurer ses breloques que je malaxais entre mes doigts de façon exagérément lente.
Je suis dans un état de béatitude... Je ne pensais pas que je revivrais ces sensations si rapidement. Je souris en coin, complètement détendu par l'orgasme qui venait de me ravager avec force. Avec Rajaar, c'était toujours très intense. Il parvenait à me rendre complètement fou et à me faire jouir comme personne d'autre... Sans doute dû au fait de mes sentiments à son égard. Ça jouait forcément, non ? Et ce qu'il avait pu me manquer... ce corps tout entier. Je savourais l'instant. Tout le reste s'était volatilisé de mon esprit, il ne restait que le beau et sexy Prince Iranien devant moi. Le désir est présent et toujours aussi intense au point que je fais part de mon envie à Rajaar... je le veux, je veux le sentir me posséder et je lis le même désir dans les yeux du Prince, à mon encontre. Je prolongeais le baiser alors que je me suis attiré contre lui et que je sentais son corps se frotter contre moi. Le sexe tendu de Rajaar se pressant contre mon ventre, ce qui me fait frémir.
Rajaar se recula et j'eus un autre frisson alors qu'il effleurait mes lèvres d'une caresse et me murmurait de ne pas bouger d'ici. Je ne comptais pas aller quelque part... ça ne risque pas. Non, tout ce dont j'ai envie, c'est de pouvoir profiter du Prince et de son corps si délicieux. Il m'embrassa furtivement avant de quitter la pièce, ce qui me fit avoir un grognement de protestation. Cependant, Rajaar ne s'éclipsa guère longtemps. En effet, il revint rapidement et je me retrouvai en moins de deux allongé sur le bureau, les fesses posées sur le bord de celui-ci. J'eus un mouvement de sursaut alors qu'il glissait ses doigts sur mon antre recouvert de gel et je soupirais à son contact me mordant la lèvre inférieure. Alors que Rajaar m'embrassait avec ferveur, je passais une main le long de son torse agrippant ses épaules la seconde suivante. Je soupirais alors qu'il retirait sa main pour virer le reste de ses vêtements et je glissais mon regard sur le corps du Prince, le dévorant également tout comme lui le faisait sur moi. Je croisais son regard, une lueur de désir bien présente. Puis, je l'observais alors qu'il se masturbait pour finalement venir se coller à moi.
« Redis-le. Redis-moi que tu m'aimes, Siobhan. Je veux te l'entendre gémir pendant que je te prends » Je n'ai pas le temps de répondre qu'il s'insinua à l'intérieur de mon antre et m'arracha par la même occasion un cri de plaisir alors que j'agrippe ses épaules. Je me mords de nouveau la lèvre incapable de dire le moindre mot tant le plaisir me terrasse de toute part dans tout mon être. Je passe ma langue sur mes lèvres tandis que je sens les mains du Prince parcourir mon torse. Je ne me faisais pas prier pour enrouler mes jambes autour de lui et je soupirais encore alors que Rajaar allait plus profondément. Chaque mouvement de bassin de sa part m'arrache des gémissements et je lâchais « Humm Rajaar, c'est si bon... » et comme demandé, j'ajoutais « Je t'aime mon Prince. Je t'aime tellement fort... » un autre cri s'échappe de mes lèvres alors que Rajaar accélérait le mouvement et qu'il allait plus fortement encore... c'était juste parfait.
Je sentais alors la main du Prince sur mon membre et cela me fit frémir de plaisir et je me mordais de nouveau la lèvre avant de me pencher en avant pour attraper les lèvres de mon tendre amant pour l'embrasser avec ferveur puis je descendais dans son cou glissant ma langue alors que mes mains vinrent agripper le fessier de Rajaar. J'eus un sourire en coin aux paroles du Prince. « Hum, c'est bon, tu me rends tellement fou Rajaar » Je ne pouvais pas me passer de lui.. il m'avait tellement manqué. Je ne voulais plus rester à l'écart, c'était beaucoup trop difficile. Je sentais l'érection pointer le bout de son nez, le plaisir monter d'un cran également et je glissais mes doigts venant titiller à mon tour l'antre de Rajaar alors que je m'étais redressé pour l'embrasser une nouvelle fois. Je croisais son regard un sourire en coin après avoir rompu le baiser à bout de souffle. « Tu m'excites tellement mon amour » A cet instant, je laissais de côté les soucis cumulés. A cet instant, je savourais le fait de pouvoir retrouver le Prince que j'avais délibérément ignoré pendant des jours et des jours car je ne pouvais pas affronter sa présence. A cet instant, j'oubliais totalement la raison principale de mon éloignement car je me sentais bien avec Rajaar, parce que je prenais vraiment beaucoup de plaisir. Je profitais de l'instant présent, le reste n'avait aucune importance.
Il lui semble que leur abominable rencontre a eu lieu il y a des années, des siècles, une éternité. Il a l'impression que c'était dans une autre vie, et que dans celle qu'ils vivent à présent, ils n'ont jamais fait que s'aimer. Ou bien, il faut croire à ces vies antérieures, dans lesquelles, à chaque fois, d'une manière ou d'une autre, leurs âmes étaient liées et qu'ici, elles se retrouvent enfin. Dommage que cela soit aussi tragique, que leur amour soit tout bonnement destiné à ne pas être. C'est injuste, bien sûr, mais ils savent tous les deux que la déchirure est inévitable. Mais il leur faut des moments comme ceux-là, des moments où ils n'y pensent pas, où ils agissent comme si le monde autour d'eux n'existait plus, que tout leur était permis. Sinon ils dépérissent. Rajaar a besoin de se plonger dans cette illusion, pour ne pas exploser, pour ne pas craquer. Siobhan est son oxygène, sa bouée, celui auquel il s'accroche, celui qui lui fait oublier tout ce qui ne va pas, celui qui le libère quelques instants du poids de ses responsabilités pour se reposer dans ses bras. Que fera t-il lorsqu'il ne sera plus là ? Comment parviendra t-il à tenir ? Il préfère ne pas y penser.
« Je t'aime mon Prince. Je t'aime tellement fort... »
Pourquoi diable se sent-il mourir et imploser quand il entend ces mots ? Pourquoi a-t-il subitement envie de plonger son visage dans le creux de son cou pour pleurer ? Pleurer... lui. Il déteste ça. Il a trop pleuré ces derniers temps, il a même fondu en larmes devant Alexander! Il a totalement craqué. Il faut dire qu'il s'est senti coupable lorsqu'il a rendu visite à son ami et amant d'un soir. Alexander avait fait une tentative de suicide suite à sa découverte: Le lien unissant Rajaar et Siobhan. Il semble ne pas l'avoir supporté et a voulu mettre un terme à son existence. Rajaar s'en veut beaucoup que le Norvégien soit aller jusque-là. Il l'apprécie. Dans tous les sens du terme. Bien sûr qu'il a honte, d'autant plus qu'il n'arrive même pas à le regretter. Il l'a regretté le jour où il a vu Siobhan s'effondrer à cette nouvelle, mais désormais, il n'y arrive plus. Pourtant, il aimerait sincèrement s'en vouloir, il n'aurait pas dû recommencer. Mais c'est plus fort que lui. Cette... attirance sexuelle insurmontable qu'il ressent pour le Prince Norvégien, c'est ainsi, il n'y résiste pas. Tout comme il ne résiste pas à celle de celui qu'il aime à la folie. Littéralement. Siobhan lui offre des choses que nul ne peut lui offrir, son cœur déborde d'un amour brûlant pour lui, il n'y a que lui qui déclenche ce genre de chose, qui le met dans un tel état. Et peu importe le plaisir qu'il prend avec d'autres amants, rien n'égale ce qu'il ressent, là, à cet instant.
Rajaar se consume, il a l'impression de brûler tout entier. Il répond au baiser de son amant avec une avidité et une soif intarissable. Il doit fermer les yeux pour ne pas perdre pied. Il voudrait mourir. Maintenant. C'est horrible d'avoir une telle pensée, n'est-ce pas ? Mais c'est l'endroit rêvé. Dans ses bras, dans son corps, à tout jamais. Rajaar est incapable d'exprimer ce qu'il ressent, tout ce qui se passe en lui pour cet homme. Il n'a pas les mots. Et il sait pertinemment que son prochain discours ne sera pas du tout agréable. Mais il sera nécessaire. Il se doit d'être totalement honnête avec Siobhan, il lui doit bien ça. Mais là, il ne veut pas y penser. Là, il lui fait l'amour avec ferveur, se rendant compte à quel point il grogne et gémit bien plus qu'à son habitude, serrant le corps de Siobhan avec force. Soudain, Rajaar lève l'une de ses jambes, l'appuyant sur le bureau, redressant encore davantage les jambes du slave pour le prendre avec plus de force encore, et il ne contrôle plus rien. Il gémit à gorge déployée, sans se retenir, agrippé aux hanches de son homme comme si sa vie en dépendait, et il jouit, abondamment, longuement, poussant de longs râles alors qu'il tente en même temps de retrouver de l'air. Finalement, il s'écroule sur le slave. Il est assommé et complètement déconcerté de la puissance de son orgasme et de ce premier round. Il ne comprend pas comment il a pu se perdre autant dans l'acte, au point de ne plus pouvoir se maîtriser. Tout à coup, il craint de s'être montré trop brusque et, à bout de souffle, il caresse la joue de Siobhan.
Pour l'heure, je ne pensais pas à ce sombre avenir. Non, je me contentais de profiter de Rajaar. De passer du bon temps en sa compagnie pendant que je le pouvais encore. Je me laissais totalement faire par le Prince, prenant énormément de plaisir, redécouvrant ce corps si bien dessiné qui m'avait tant manqué ces derniers jours. Rajaar m'avait demandé de lui répéter que je l'aimais et je pouvais bien le faire inlassablement. Je l'aimais plus que tout... je n'imaginais pas que je puisse ressentir un jour de façon si intense de tels sentiments envers quelqu'un et encore moins que ça serait envers un homme. Rajaar avait chamboulé ma vie de façon significative. Et pourtant, cet amour était maudit. Le Prince me serre tellement entre ses doigts habiles et me prends avec une telle force que j'en ai presque le tournis alors que je l'entends gémir sans la moindre retenue, ce qui me fait autant frémir. Ses coups de reins se font plus intenses et plus forts et je sens son membre s'ancrer plus profondément à chaque mouvement. Mes mains glissent sur le corps du Prince alors que je gémissais tout autant que lui. C'était juste incroyablement délicieux et l'orgasme me traversa en même temps que lui. Mon cœur battait la chamade dans ma cage thoracique alors que je peinais à retrouver mon souffle. Rajaar s'inquiète soudainement car il me demande s'il m'a fait mal. Je suis incapable de prononcer le moindre mot sur le moment étant à bout de souffle et fait non de la tête. Je me sens complètement léger comme sur un petit nuage et je glisse mes doigts le long du dos du Prince. Je prolonge son baiser alors que je me retrouve tout contre lui dans ses bras. Je savoure l'instant avant que le baiser ne soit rompu et que je finisse par suivre Rajaar qui m'entraîne dans la cuisine. Je prends le verre d'eau qu'il me tend et l'avale d'une traite. Et ce qui suit semble bien trop sérieux à mon goût. En effet, Rajaar m'annonce qu'il doit me parler et je n'aime pas ça... Je sais déjà que je ne vais pas aimer ce qu'il va dire. Je me sers à nouveau de l'eau alors qu'il m'informe qu'il n'a pas vraiment pu avoir l'occasion de me parler vu que j'avais un peu fait en sorte que cela soit le cas. Dans un sens, je me dis que ce n'est pas plus mal qu'il n'ait rien dit avant...
Rajaar m'annonce alors le fait qu'il m'aime bien qu'il avoue être maladroit dans sa façon de le dire et il est vrai qu'avec son comportement, il y a de quoi se poser des questions par moment... sauf que je sais qu'il est ainsi et qu'il ne peut pas agir autrement. Je commence à bien le connaître. Cependant, je ne dis rien et ne montre rien non plus à l'annonce de ses sentiments pour la simple et bonne raison que je sais d'avance qu'il y a une ombre au tableau qui va arriver. Je me mords la lèvre inférieure redoutant déjà le pire. Je bois une nouvelle fois alors que le Prince m'annonce avoir pris à son service un autre esclave, un soumis pour être plus précis. Je lève les yeux au ciel quand il dit qu'il lui avait demandé de veiller sur moi. « Tu devrais te préoccuper de toi » marmonnais-je. J'ai juste envie de rire à ce qu'il dit à la fin... je ne suis pas du tout convaincu... et d'ailleurs mes craintes sont fondées puisqu'il finit par m'avouer qu'il avait couché avec lui. Bon d'accord... pas évident d'entendre les infidélités qu'il a eu, mais j'avais demandé à ce qu'il soit honnête. Ça n'empêche pas que c'est clairement désagréable à entendre et à encaisser. Puis, je songe à un détail sur lequel je ne m'étais pas attardé qui resurgit soudainement. Je me souviens que lors d'une fin d'après-midi alors que je retournais à l'appartement, il m'avait semblé voir un homme sortir des appartements du Prince. Sans doute le soumis qu'il venait d'évoquer. Dire que j'aurais pu le trouver en pleine action. Je sens mon cœur se serrer dans ma poitrine. Je termine mon verre d'eau et le pose sur le plan de travail. Mais, je suis loin d'imaginer que ce n'est que le début... qu'il y a encore bien pire . J'ai l'impression que le sol se dérobe sous mes pieds alors que j'apprends sa visite nocturne chez Alexander.
Je m'appuie contre le plan de travail histoire de ne pas me casser la figure, sait-on jamais. Je ne dis rien. Que pouvais-je bien dire ? Que je détestais ce putain de Norvégien ! Déjà que je regrettais finalement d'avoir accepté cette idée stupide qui n'avait servi à rien, à part, visiblement remettre Rajaar dans ses bras, à ce sale enfoiré de Prince. Ouais, je suis jaloux du Norvégien et j'assume... Les excuses je ne les entends pas vraiment parce que je suis plongé dans mes réflexions et parce que je me sens comme déconnecté de la réalité... J'imagine qu'il va me falloir un peu de temps pour me faire à l'idée que Rajaar s'envoie en l'air à droite à gauche... bien que je le savais déjà au final. Juste que je préférais me voiler la face lorsqu'il n'était pas là, c'était tellement plus simple ainsi... mais la réalité est toute autre et les aveux du Prince m'y renvoie avec une telle brutalité... je déglutis alors qu'il continue en évoquant Alice... une slave que j'avais eu l'occasion de croiser et avec qui j'avais traversé une fichue tempête de sable. Je ferme les yeux un instant. Combien y en avait-il d'autres ? Telle était la question que je me posais à cet instant précis. Et pourquoi Alexander revenait-il toujours dans le lot ? Qu'est-ce qu'il avait de plus celui-là ? Et n'est-ce pas un peu étrange après ce qui s'était produit ? Alexander.. punaise, je le haïssais d'avoir fait ça... et dans un sens, je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait autant de sentiments à l'égard de Rajaar que j'en avais pour lui.
Je me frottais le visage alors que je posais mon regard sur Rajaar qui s'était assis, il était complètement livide. Je savais que c'était difficile pour lui de m'avouer toutes ses choses tout comme c'était difficile pour moi de l'entendre. Et je ne sais pas si je dois être soulagé ou peiné d'apprendre le fait qu'il n'a pas vraiment couché avec sa promise. Et effectivement, ça ne change pas grand chose au reste... ça ne change pas non plus le fait que j'aurais préféré qu'il ait réellement couché avec elle car je m'étais fait à cette idée... et ce n'est pas le plus dramatique et le plus dur à accepter si ça avait été le cas... Après tout, il était destiné à se marier avec elle. Je n'ai pas besoin qu'il me précise qu'il recommencera sûrement, je l'avais déjà deviné et je ne peux rien faire contre cet état de fait.. Je finis par m'asseoir également car je sens que mes jambes ne me portent plus. J'ai besoin de reprendre mes esprits après toutes ses annonces, besoin de digérer.
Être honnête n'était pas toujours une partie de plaisir, mais je préférais savoir même si la vérité n'est jamais vraiment agréable à entendre. Je pose mes bras sur la table et j'appuie mon front contre mes mains alors que je ferme les yeux. Je soupire à ce que Rajaar ajoute. « Le mal est déjà fait » soupirais-je, en songeant à Alan. Je me masse les tempes et ne m'attarde pas sur ce point. « Excuse-moi d'avoir plus de mal... disons de laisser de côté ma conscience ou je ne sais trop comment dire... mais, je ne sais pas aller voir ailleurs comme toi. Du moins, ce n'est pas aussi facile de le faire pour moi que ça l'est pour toi et si ça doit arriver, c'est que j'y suis forcé... je n'ai pas le luxe de décider moi-même à ce que je sache. A part pour Matthew.» Je songe à Crystal qui m'avait ordonné de la sauter. Je finis par me lever de nouveau et vais me prendre un autre verre d'eau. « Fais ce que tu veux » dis-je, alors que je me trouve dos à lui, regardant l'évier devant moi. A vrai dire, peu importe ce qu'il propose.. je sais pertinemment que je n'ai pas vraiment le choix. Et de toute façon, c'était déjà le cas... La relation libre était déjà présente puisqu'il voyait bon nombre de personnes en dehors avec qui il couchait comme il venait de le révéler. Et je connaissais déjà tout cela. Fallait simplement que je me fasse à l'idée... que j'accepte qu'il aille voir ailleurs. Que j'arrête de me prendre la tête... Au fond, il n'est pas destiné à être avec moi, donc ça permet dans un sens de garder les pieds sur Terre, dans la réalité de la situation. D'ailleurs, ce qu'il me propose à la fin aussi confirme le reste. Le Bdsm était quelque chose qui ne faisait pas partie de ma vie jusqu'à ce que j'atterrisse au Palace. Et encore... Je n'avais pas vraiment pratiqué depuis mon arrivée.
Être avec Rajaar m'avait épargné sur bien des plans et si je devais apprendre valait mieux que ce soit avec lui. Et comme il vient de le préciser, il me fallait les armes nécessaires pour ma survie. Seulement, à cet instant précis, j'ai besoin de prendre l'air. Besoin de quelques instants pour me remettre des informations que je viens de prendre en pleine figure. Je pose le verre dans l'évier. Je n'ai aucune envie d'hurler après Rajaar.. à vrai dire, ça ne servirait à rien. Je n'ai pas plus envie de pleurer.. j'imagine que j'avais déjà bien trop pleuré ces dernières nuits entre autres à revivre le cauchemar incessant de l'empreinte de Alan. Et je ne fuirais pas, juste qu'il me fallait m'aérer ne serait-ce que quelques minutes. Je sors donc de la cuisine sans un mot de plus. Je n'ai même pas envie de m'épancher sur ce qui vient d'être dévoilé. Je traverse le salon et ouvre la baie vitrée en grand et mes yeux se posent sur le paysage au loin... Enfin je ne le vois pas réellement ayant le regard plus dans le vide qu'autre chose. Mon cerveau semble s'être mis en mode ''pause''. Je me fiche pas mal de me retrouver nu comme un vers sur le balcon et d'être vu. De toute façon, je suis destiné à me trouver nu la majorité du temps devant les clients.
Je sens la présence de Rajaar dans mon dos... Avait-il craint que je m'échappe ? Je songe au désert lorsque nous étions sorti avec ce styliste qui m'avait menacé de mort juste si j'osais toucher à ses vêtements alors qu'il faisait une crise importante. Ramassis d'abrutis jusqu'au bout dans ce endroit. Je me frotte le visage puis me tourne pour faire face à Rajaar. « Je voudrais que tu m'apprennes à monter à cheval » dis-je soudainement. Aucun rapport avec la conversation qui venait d'être donnée mais je n'ai pas envie de m'attarder dessus. Il n'y a rien à ajouter. « Et encore une chose... » Je songe à ce que Shirel m'avait dit puis à nouveau aux derniers mots de Rajaar à l'instant. « J'aimerais travailler... je veux dire, je ne peux pas continuer à tourner en rond... je sais que je n'ai pas le droit mais si tu pouvais faire quelque chose pour aider à ce sujet... je sais que je ne suis pas l'exemple et pas un soumis... et si pour travailler je dois apprendre à me soumettre... » putain ça me tue de dire ces mots en fait... mais je dois bien admettre que je commence à devenir complètement fou ici. « Je ferais mon possible pour faire ce qu'il faut.... et donc... oui.. apprends-moi... ce que je dois savoir » Mon regard reste ancré dans le sien, mon regard se perd dans le sien à vrai dire... je suis incapable de lutter contre et de ne pas succomber rien qu'en le regardant. Rajaar est un pur canon... comment pourrais-je bien lui résister ? Et je n'étais pas étonné que tant de monde lui tourne autour. Ce que je peux envier sa promise.. et ce que je peux détester Alexander qui erre encore et toujours tout près. Je suis jaloux d'eux à un point inimaginable. « Redis-moi que tu m'aimes. » ajoutais-je. J'avais besoin de l'entendre me le redire encore une fois... Surtout, avec ce qu'il venait de m'avouer. Il n'y a que cela qui comptait réellement , le reste m'était bien égal. Savoir qu'il m'aimait était vital. C'était l'unique chose dont j'avais besoin pour ne pas péter totalement les plombs. L'Amour que me portait Rajaar était tout ce qui importait.
Parfois, il faut faire des concessions... celle que je devais faire me coûtait énormément mais il fallait me faire une raison, je n'avais pas tellement le choix, si je voulais avoir une chance d'obtenir un travail. Une occupation serait bénéfique et m'éviterait de m'attirer des ennuis supplémentaires. J'avais déjà bien trop de soucis à mon actif et m'étais fait un peu trop remarquer ces derniers temps. Je devais faire profil bas au moins pendant quelque temps... Le propriétaire des lieux finirait par perdre patience et je ne tenais pas à me faire tuer... Bien que parfois mourir me semblait une idée alléchante car finir comme une poupée gonflable pour clients fortunés n'était pas la vie rêvée. Et cet avenir ne me disait encore moins depuis que j'avais croisé le chemin de Alan. Combien y en avait-il comme lui au sein du complexe de luxe ? J'eus un frisson à cette pensée alors que j'annonce à Rajaar que j'aimerais qu'il m'aide à obtenir une place. « J'ai fait des efforts dernièrement... il me faut juste un peu de temps » Rebelle dans l'âme, pas facile de me laisser faire et ne pas rétorquer comme à l'accoutumé. Les vieilles habitudes ont la vie dure. Je ne m'attarde pas sur la discussion... Non, mon regard se perd vite dans la contemplation du Prince et le désir se fait à nouveau très présent. Je veux pouvoir profiter du Prince autant que possible. Ça avait été beaucoup trop long de rester éloigné de lui ces derniers jours. Je voulais profiter de l'instant. Profiter du fait d'être à nouveau près de lui et je laisse faire Rajaar lorsqu'il posa ses mains sur mon visage, frissonnant rien qu'en le voyant s'approcher de moi. Sentir ses lèvres contre les miennes était toujours aussi délicieux, je me retrouve alors serré contre lui tandis que je l'entends me dire au creux de mon oreille - Anhabek tol hyati habibi. Je t'aimerais toute ma vie, mon amour... je ferme les yeux un petit moment alors que mon cœur se serre dans ma poitrine. Ces mots me faisaient autant de bien que de mal... et je regarde Rajaar qui m'embrasse la seconde suivante et dont je prolonge le baiser avec tendresse.
Je n'ai le temps de rien que je me retrouve soulever et amener à l'intérieur puis plaquer contre un mur à la force des bras du Prince. Je regarde Rajaar alors qu'il tire le rideau me disant qu'il était vraiment trop sexy... et un soupir s'échappe de mes lèvres alors qu'il dévore ma peau le long de mon cou. J'enroule un peu plus mes jambes autour de ses hanches et alors qu'il vient s'enfoncer dans mon antre, un cri s'extirpe de mes lèvres. Bon sang, ce qui pouvait me rendre dingue. C'était si bon. « Peu importe les autres, c'est à moi que tu appartiens. » Officieusement. J'aimerais tellement que ce soit officiellement également... que je ne sois qu'à lui maintenant et à jamais. Ce serait le top. Esclave uniquement de Rajaar, je ne serais pas contre... Mon corps n'est peut-être pas qu'à lui mais pour ce qui est de mon cœur, c'était le cas. Il était à lui, je l'aimais et jamais je ne pourrais oublier mes sentiments à son encontre. Notre Amour était tellement puissant, au point de ne pas pouvoir lutter et de ne pas pouvoir s'en passer. Je ne parviens pas à rester à l'écart de lui. Et lorsque ça arrivait, je me sentais tellement vide... incomplet. Rajaar était l'unique chose qui me faisait tenir entre ces murs. A son départ, je ne savais pas comment j'allais réussir à tenir le coup... Alors que Rajaar me maintient contre le mur me prenant avec avidité, j'enfonce mes ongles dans la peau de son dos, gémissant à chacun de ses coups de reins. « Hummm, Amour... continue, c'est bon » soufflais-je. Un autre cri plus fort alors qu'il me claque la fesse, ce que ça peut m'exciter lorsqu'il fait cela et il le sait pertinemment puisqu'il en joue avec moi. Mon cou n'est pas épargné et me fait gémir de plus belle étant sensible comme bien du monde à ce niveau. Zone tellement érogène. Je me sens à nouveau entier alors que je le sens se mouvoir à l'intérieur de mon fondement. Mon regard brûle littéralement alors que je croise le sien. Je frémis davantage à ces paroles. Rajaar est tellement envahi par les sensations qu'il n'arrive même pas à terminer sa phrase. Je glisse mes doigts le long de sa joue doucement telle une caresse... « Toi aussi, je ne me lasse pas de t'avoir contre moi, en moi... c'est tellement bon. » Cela serait tellement difficile lorsqu'il ne serait plus là. Je ne peux continuer à parler car il vient à nouveau à l'assaut de mon cou avant de m'embrasser et je prolongeais avec passion. Je sens mon érection alors que son corps frotte contre mon membre et que le plaisir augmente un peu plus à chaque seconde. C'est alors qu'il se retire ce qui me fait grogner de frustration. Je me retrouve dos au Prince et il me fait me pencher vers l'avant et je pose mes mains sur le mur tandis que je soupire en relâchant ma tête alors que Rajaar me prenait encore et déposais des baisers le long de mon dos. Je me consume totalement à ses coups de reins. Je me liquéfie sous le plaisir alors que je viens prendre mon membre d'une main me masturbant également tout en gémissant aux assauts du Prince. « Je voudrais que cet instant ne cesse jamais... » soupirais-je posant ma tête sur son épaule me cambrant ainsi davantage tout en continuant de me caresser.
« Je voudrais que cet instant ne cesse jamais... »
Si seulement. Oui, si seulement tout le reste pouvait s'arrêter, qu'ils puissent se fondre dans cet éternel état d'extase et de plaisir partagé. Sa peau contre sa peau, la chaleur de leurs corps, leurs gémissements de plaisir, leurs bouches qui se retrouvent encore et encore dans un bal effronté. Et les promesses d'un amour sans fin. Pourtant, tout ça est éphémère. Utopique. Ils se font au moins autant de bien qu'ils se font du mal à agir de la sorte et ils le savent pertinemment. Pourtant, ils sont prêts à crever de douleur plutôt que de renoncer à ces derniers plaisirs charnels et inconscients. Quitte à souffrir, autant y aller franchement, n'est-ce pas ? Comme on dit, c'est en touchant le fond qu'on parvient le mieux à remonter. Les soupirs de Siobhan, ses gémissements, cette façon terriblement excitante qu'il a de se toucher pendant qu'il le prend fiévreusement... tout cela ne sera plus qu'un mirage lorsque dans quelques années, il sera de retour au palais, au bras d'une épouse et qu'il deviendra sans doute père puisque c'est inévitable. Il sera peut-être heureux, qui sait ? Anya est une fille géniale après tout, il ne pourrait espérer mieux. Mais il restera toujours, entre autres, l'éternel souvenir de cet homme pour qui son cœur s'est enflammé. Sio ne disparaîtra jamais totalement de son esprit et de son cœur, l'oublier lui sera impossible. Tout ce qu'il espère, très honnêtement, c'est de tomber fou amoureux d'Anya et de vivre une véritable idylle avec elle. Autrement... il mourra de chagrin. Ou deviendra fou. Pire encore... il rendra son épouse malheureuse et désespérée de ne pouvoir obtenir entièrement son amour. Exactement comme avec son ancienne femme... et il se rappelle fort bien de comment cela s'est terminé.
Peut-être qu'il existe une solution pour que tout le monde soit heureux à la fin de l'histoire. Peut-être. Mais pour l'heure, Rajaar ne possède pas les clefs d'un tel miracle. Le chemin le plus sage, il le connaît déjà, et c'est l'un des plus douloureux. Il s'est fait une raison..., il commence lentement à l'accepter. Mais c'est le cœur déchiré qu'il y consent et s'y soumet. Pas tout de suite. Pas maintenant. Plus tard. Quand ils auront fait l'amour tellement de fois et avec toute la fougue dont ils sont capables pour en arriver au bord de l'apoplexie. Quand ils seront usés au point d'en perdre conscience. Qu'ils auront tout donné et se seront tellement de fois répétés qu'ils s'aiment que les souffrances futures en seront moins brûlantes... ou aggravées. Rajaar ne peut s'empêcher de penser à tout ça. Dans son esprit, il lui parle, sans oser rien prononcer. "Es-tu prêt à mourir de chagrin avec moi ? C'est le début de la fin. Aime-moi aussi fort que tu le peux, Siobhan, car bientôt, je tiendrais ma promesse. Bientôt, tu me haïras. Et cette fois, je ne faillirai pas. Pour toi. Pour ton bien. C'est tout ce que je peux t'offrir... tout ce que je peux te laisser."
Cruel est le destin... me retrouver esclave au beau milieu d'un Palace situé dans le désert à devoir jouer les objets sexuels. Luttant tant bien que mal contre ce destin funeste et non désiré... j'ai fini par croiser le chemin de Rajaar. Destin qui m'a fait ouvrir les yeux sur mon orientation sexuelle. Je n'imaginais pas que je pourrais aimer être avec un homme, coucher avec et encore moins éprouver des sentiments à l'égard de l'un d'eux. Rajaar mon soit disant maître a tout transformé. Et je suis tellement amoureux de lui que je suis prêt à tout accepter. Il n'est pas aisé d'apprendre qu'il ne peut s'empêcher d'aller voir ailleurs car cela remet en question les paroles du Prince. Forcément, je me pose la question sur la véracité de ses sentiments. Rajaar semble sincère. Tellement que ça se voit même combien il est difficile pour lui de m'annoncer ces diverses tromperies. Mais, je ne peux l'obliger à faire quoi que ce soit et depuis ma position, c'est encore moins possible. Je ne suis et ne reste qu'un esclave qui ne lui appartient même pas. Si le propriétaire de l'Eden décidait de me retirer, il ne pourrait rien y faire. Et ainsi était mon nouveau destin... ma nouvelle vie. Obéir et me soumettre aux ordres. Il fallait que je devienne caméléon et vite.
Pour l'heure, avant d'apprendre à le devenir réellement, je profitais du Prince. Je profitais de nos retrouvailles... nos lèvres se redécouvrent, tout comme nos deux corps. Je savourais chaque seconde voulant retenir chaque instant avec lui, les graver dans ma mémoire pour toujours. Je me fichais éperdument si on m'entendait gémir, hurler entre les murs de l'appartement. Difficile aussi de faire autrement... Rajaar prend soin de me faire succomber totalement et je me laisse guider... mes barrières n'existent pas avec lui et la retenue n'est pas du tout présente. Ces moments m'avaient tellement manqué aussi. Tout était juste parfait. Je me caressais soupirant à chaque mouvement de bassin du Prince intensifié par mes gestes sur ma verge déjà bien tendue. Rajaar change encore de position. Il se retire et me voilà cette fois allongé sur le canapé. Alors qu'il s'empale une nouvelle fois dans mon antre, je gémis encore une fois fortement et soupire de plaisir. Ses gestes sont lents, ils sont également doux, tendres, agréables et je soupire glissant ma main libre le long de son dos puis de ses fesses et les agrippe lorsqu'il reprend le rythme infernal de tout à l'heure que j'aime tout autant que lui. Bon sang, il me fait perdre pied encore et toujours et je viens lui mordre le cou me fichant pas mal que ce soit déplacé de faire un tel geste à un Prince. Les étiquettes sont au placard et oubliées lorsque j'étais en sa présence. Prince ou pas, ça ne changeait rien.
- Après ça, je veux que ce soit ton tour. Ton tour de me faire hurler... Il m'attrapa par les genoux et me fit me redresser "MMMH RAJAAR" Je ne peux pas faire sans crier de plaisir. C'était tellement bon, tellement intense. Je suis presque certain qu'on m'entend jusque dans le couloir tellement je criais. Je ne pouvais pas faire autrement, c'était si bon. Et dire qu'au tout début de notre relation, de notre rencontre, je me retenais et me forçais à ne rien montrer. Tant de choses se sont passées depuis notre première rencontre. Tout avait bien changé... Le Prince s'était révélé beaucoup plus attrayant que je ne l'aurais cru. Et comme maintenant, j'adorais vraiment lorsqu'il me prenait avec autant de fougue. L'entendre gémir tout autant que moi était plaisant. La semence du Prince s'écoule dans mon antre et je n'ai pas le temps de reprendre mes esprits car le Prince me fait me redresser, m'embrasse avant de me dire "Baise moi" d'un ton haletant. Je n'allais pas me faire prier deux fois. Je prolongeais le baiser avec fougue et passion, mes mains se baladant le long du dos de celui-ci venant agripper ses fesses avant de le pincer légèrement par pure provocation. J'ai envie de le faire languir, le faire un peu mariner volontairement, le faire s'impatienter... bien que je ne serais pas très patient moi-même vu l'érection qui ne désemplit pas depuis tout à l'heure et dont je dois m'occuper à mon tour et aussi parce que je désire ardemment le posséder. Dans ces moments, Rajaar est à moi et personne d'autres. J'ai l'illusion de me dire que nous sommes seuls loin de tout ce cirque qui est notre vie. Je romps le baiser par manque d'air, limite le tournis. Je souris en coin, croise son regard. "J'aime quand tu me supplies aussi" dis-je un peu taquin et provocateur. Un peu joueur. Je l'embrasse le long de son cou, glisse ma langue, lèche sa peau descend doucement le faisant s'impatienter un peu plus à chaque seconde puis le pousse sans prévenir l'allongeant alors que je viens l'embrasser sur son torse pour ensuite le mordiller ou glisser ma langue sensuellement. Je lui écarte d'un coup les jambes et n'attends plus pour venir m'enfoncer dans son antre d'un grand coup de reins. Le plaisir est si grand que je gémis encore et c'est tout juste si je ne tremble pas sous l'intensité du plaisir qui me ravage alors que je commence à me mouvoir dans ses entrailles. Mon rythme se fait vite régulier dans un premier temps... mais ça ne dure pas alors que j'accélère encore et que je viens m'ancrer plus profondément encore entre ses chairs.
Rajaar ferme les yeux l'espace de quelques instants, accueillant et s'abreuvant des cris de plaisir de Siobhan raisonnant dans les appartements et peut-être même au-delà. Tant pis. Il les imprime soigneusement, jusque dans ses tripes, comme un ogre affamé ne voulant plus jamais oublier le goût de ce qui le maintient en vie. Qu'il crie, qu'il hurle, peu importe que tout le monde entende... c'est la mélodie la plus belle qu'il ait jamais entendu. Il ne veut jamais l'oublier, pas même quand il sera parti... surtout pas quand il sera parti. Il ignore encore s'il parviendra à le supporter. Pourra t-il réellement se lever chaque matin et se regarder dans la glace en sachant qu'il l'a laissé ici, dans ce Palace, obligé de donner son corps à celles et ceux qui le réclament ? Il va devenir fou... il le sait. Il le sent. Un jour, il ne tiendra plus, il prendra le premier avion à Téhéran et reviendra ici, pour le prendre dans ses bras, dévorer ses lèvres et se confondre en excuses avant de prendre sa main et de l'arracher à ces murs, quels que soient les risques. Ce serait stupide, insensé, suicidaire..., mais il doute d'avoir la force nécessaire pour simplement l'oublier et faire sa vie. Tout à coup, enfin, il atteint l'orgasme et se libère une fois de plus dans les entrailles de son slave. Mais il n'en a pas assez. A présent, il lui demande, il le supplie, il veut qu'il le baise à son tour. C'est un désir ardent, auquel Siobhan répond sans mal, sans doute heureux de pouvoir reprendre un rôle de dominant, chose qui arrive peu souvent, il faut bien l'avouer. Leur baiser fougueux se prolonge, alors qu'ils sont encore avides l'un de l'autre, incapable de raisonner correctement. Seul compte de s'étourdir de plaisir ensemble tant qu'ils le peuvent encore. Avant que Rajaar ne se décide à agir comme on a toujours attendu qu'il le fasse... Lorsque Siobhan agrippe ses fesses et les pince un peu, il étouffe un léger gémissement contre ses lèvres, enroulant ses bras autour de son cou, le corps frémissant d'envie. Il sent bien que son esclave essaye de le frustrer un peu et il grogne doucement, bien trop impatient. « J'aime quand tu me supplies aussi »
Rajaar plonge son regard dans celui de Sio, se noyant dans ce regard bleu, toujours accroché à son cou et tentant de reprendre le souffle qui lui manque après ce long baiser. Il y a tant de choses dont il aimerait le supplier, mais il ne peut pas le faire. Lui intimer de le baiser et de le prendre est déjà beaucoup pour un Prince comme lui. Mais vraiment, il aime quand le bel anglais se montre un peu dominant et provocant comme ça. Finalement, il ferme les yeux, profitant de sentir la bouche et la langue de son esclave contre sa peau, redressant le menton pour lui laisser pleinement l'accès à son cou en soupirant. Et tout à coup, il le surprend, le poussant en arrière pour le faire s'allonger dans le canapé pour dévorer son torse d'attention. La respiration lourde, tremblant de désir, Rajaar se mord la lèvre et plonge ses doigts dans la chevelure claire de Siobhan. C'est le moment que choisit le slave pour s'enfoncer dans ses chairs d'un coup de reins puissant, arrachant un cri de plaisir, de douleur et de surprise au jeune Émir qui se tend et se cambre, le souffle soudain coupé. Rajaar enfonce ses ongles dans la peau de son esclave, soupirant et gémissant tandis qu'il commence à bouger en lui, accélérant petit à petit au fur et à mesure que le temps s'écoule. Le temps... Le Prince n'en a plus aucune notion tout à coup. Il s'accroche solidement à son amant, refermant ses jambes autour de ses hanches, le maintenant tout contre lui. Cette sensation... ce sexe qui malmène ses entrailles... c'est tellement bon. Le jeune Émir s'y perd complètement, soupirant et grognant sans retenue. - Plus fort... encore... putain Sio... c'est bon ! Plus de retenue, plus de masque, plus de honte. Il n'est plus qu'un jeune homme de presque 25 ans, inondé par le plaisir que lui procure son amant. Il voudrait qu'il le baise comme ça pendant des heures, qu'il jouisse sans fin dans ses chairs, qu'il le prenne dans tous les sens, que ça ne s'arrête jamais et qu'à la fin, il ne soit plus qu'une boule de chair incandescente épuisée. Peut-être que ça lui fera oublier toutes ses angoisses et toutes ses hontes.
Nous ne faisions plus qu'un... nous étions de nouveau réunis... mais pour combien de temps? Très peu, nous le savions tous les deux. Pourtant, nous étions incapable de nous retenir et de rester à l'écart l'un de l'autre. En tout cas, lorsque ça arrivait, ça ne durait jamais très longtemps. C'était un supplice de ne pas être ensemble. Mais, il faudrait que je m'y habitue. Un jour il ne serait plus présent au Palace. Je devrais me débrouiller sans lui. La vie est tellement injuste dans certaines situations. Pourquoi fallait-il que je tombe sous son charme? Que j'éprouve des sentiments à son égard? Destin cruel, telle une pièce de Shakespeare...
Je me noie dans les entrailles du Prince, m'y perds totalement avec un plaisir immense et je peine à ne pas jouir directement tant le plaisir me ravage lorsque je viens le pénétrer avec ardeur. Je mets un laps de temps avant de me mouvoir et de prendre mon rythme qui s'intensifie. J'embrasse chaque parcelle de peau du Prince qui est à ma portée. Entendre Rajaar gémir si fort est une douce mélodie pour mes oreilles, sans parler de ses mots. - Plus fort... encore... putain Sio... c'est bon ! J'eus un sourire aux lèvres en entendant le Prince. Je n'allais pas me priver, bien au contraire... je viens l'embrasser sur les ses lèvres d'un chaste baiser. "Oui tellement bon, mon Prince" Je passe une main le long de son torse m'arrêtant un instant puis vient lui mordiller le lobe de son oreille alors que je me fonds davantage dans ses chairs, au plus profond de son antre. Je gémis tout autant que lui, incapable de me retenir. Puis, j'y allais plus fortement... donnant des coups de butoir dans son fondement. Et le plaisir fut aussitôt plus intense et me parcourut tout le corps en un instant.
J'agrippe les fesses du Prince avec force puis ce fut le tour de ses hanches. Je glissais mes doigts sur sa peau, allant mordre son cou, glissant ma langue par moment sur son torse. "I love you" Je glisse mes doigts qui se referment sur les siens, serrant sa main dans la mienne alors que je continue de me mouvoir entre ses chairs. L'orgasme suit dans la foulée, je n'avais pas pu attendre plus longtemps. La vague qui me submerge me met dans un tel état. J'étais dans un état second, un état de plénitude, ce fut tellement intense, tellement agréable. Mon regard s'ancre dans le sien, un fin sourire se forme sur mes lèvres. Dominer était toujours plaisant lorsque j'en avais l'occasion. Autant dire que ce n'était pas courant. J'étais censé me soumettre et rien espérer d'autre. Mais, Rajaar me donnait bien des avantages contrairement aux autres. C'était même d'autant plus surprenant étant donné ses origines. Mais, je n'allais pas me priver de cette chance. ça ne durerait pas. Rajaar partirait prochainement. Je me rends compte que je ne serais jamais pleinement rassasié. Je n'arrive pas à me passer de son corps, de ces moments d'intimité avec lui. Je savoure chaque instant qui m'est donné d'avoir avec lui. Je les grave précieusement dans ma mémoire. Bientôt ce ne sera plus que des souvenirs. Douloureux dans un sens, mais ils m'aideraient à tenir. Du moins, je l'espérais grandement. Je romps le contact visuel, enfouissant mon visage dans le creux de son cou, respirant son odeur que j'aime tant et ferme les yeux un moment alors que je reprends mon souffle. "Tu m'as tellement manqué" murmurais-je... "Et je sais que je ne devrais pas me réjouir..." sauf que c'est impossible. J'aime être en compagnie du Prince. J'aime être avec lui. Je l'aime tout bêtement et cela me joue des tours. Cela me fait du tort.
Mes doigts glissent de nouveau sur le corps du Prince. A vrai dire, je suis loin d'avoir eu mon compte. Et de toute façon, je veux profiter pendant que je le peux du corps du Prince. Je veux qu'il gémisse encore et encore sous mes assauts parce que j'aime cette mélodie. Je viens caresser son membre le prends dans ma main alors que je lui mord le cou."J'ai tellement envie de toi"marmonnais-je. J'ignore délibérément l'état de mon propre corps... je savais d'avance que je serais très courbaturé mais c'était pour la bonne cause. Enfin, façon de parler. Je frottais mon bassin contre le sien et l'excitation était une nouvelle fois présente au creux de mes entrailles. Je mords sa lèvre puis descend le long de son corps avant d'entreprendre une fellation au Prince afin de le rendre un peu plus dingue. Je m'active un moment avant de remonter et venir l'embrasser avec passion. Je prends sa main et la glisse vers mon propre sexe déjà tendu par l'excitation. "Touche moi s'il te plait" Il n'y a qu'avec Rajaar que je me permettais d'être ainsi. Et c'est pour toutes ses raisons diverses qu'à cet instant, je m'accroche au Prince. Je ne veux pas penser au sombre futur qui arrive sur nous. Je veux juste pouvoir m'abreuver. Profiter de lui au maximum pendant que je le pouvais. J'ignorais combien de temps il restait. Je soupire, que dis-je, je gémis de plaisir tout autant que lui. Je mène la danse. Normalement, je n'avais pas le droit mais je m'en contrefiche. J'ai un besoin ardent, vital de la dominer. Qu'il soit à moi bien que ça reste éphémère et c'est une illusion. Se voiler la face pour l'instant avait du bon. Et je ne pouvais pas faire autrement. Je le voulais, je le désirais. J'avais envie de lui même si ça enfonce un peu plus le clou. Je caresse chaque parcelle de peau accessible à mes mains. Je l'embrasse avec passion et désir. Nos langues dansent ensemble dans un tourbillon et je sens sa main s'activer sur mon sexe déjà tendu par l'excitation de le prendre une nouvelle fois. Je mène la danse. Les rôles se sont provisoirement inversés. Je lui demande de me toucher, presque en le suppliant.. je savoure le fait qu'il me branle alors que je dévore son cou de baisers ardents avant d'aller glisser ma langue. Une boule de feu a pris place dans mon ventre. La chaleur embrase mon corps tout entier. Je n'ai aucune retenue. Il est rare que je me lâche autant mais le Prince me fait perdre la tête. Entendre Rajaar s'exprimer dans sa langue natale me fait un effet terrible. J'adorais. Et je fixe mon regard dans le sien, me perd dans ses yeux. " Si je pouvais décider comment mourir... Après un moment comme celui-ci avec toi serait une belle façon de partir."murmurais-je. Dans un sens... C'est le cas. Je serais une coquille vide sans lui, comme mort intérieurement. Ce ne serait pas beau à vivre. J'accélère les choses incapable de raisonner, d'être raisonnable. Et je pousse un long gémissement alors qu'il s'attaque à mon fondement. "Raj' tu me rends tellement fou... Hum, c'est tellement bon avec toi." Je glisse mes doigts dans l'antre du Prince, le titille mais ne m'attarde pas très longtemps car il y avait pas besoin ayant déjà préparé le passage lors de notre ébat précédent. Je vire sa main d'un geste montrant mon impatience à me fondre en lui. Je viens pourfendre ses entrailles d'un coup de reins et la sensation est décuplée et je grogne alors que la vague de plaisir me submerge.
Le reste du monde n'existe plus. Je gémis à gorgée déployé, je suis incapable de rester discret tellement je suis ravagé par le plaisir de prendre mon tendre amant. Dominer avait toujours été une préférence chez moi et pouvoir le faire avec lui était juste jouissif... Merveilleux, divin. Je pourrais le prendre inlassablement tellement j'aime me retrouver dans son fondement. Je ralentis la cadence... Pour être plus doux, plus tendre et aussi parce que j'ai envie de faire durer les choses... Parce que je l'aime et parce que je veux qu'il garde tout dans sa mémoire comme moi pour toujours et à jamais. Cependant, je suis comme lui et je suis incapable de rester sage et reprends un rythme plus endiablé. Mes mouvements sont plus francs et plus rapides. Je soulève sa jambe pour me permettre de m'ancrer davantage dans ses chairs. Je ne parviens plus à parler, haletant dû à l'exercice. Le temps semble s'étirer et l'orgasme arrive assez vite malgré tout tant le plaisir est présent. Je suis à bout de souffle et me laisse un peu choir sur le torse de mon cher Prince alors que je me sens totalement détendu.
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