"Tant pis pour toi."

Il se rue sur moi et me fait tomber sur les toilettes. Je lâche un cri de peur et une larme coule sur ma joue. Ses mains me font bouger à sa guise. Il est trop fort ! Il me tourne et m'oblige à garder la joue sur le rabat froid des chiottes. Je suis tétanisé. Aucuns cris ne sort de ma bouche. Seul de léger gémissements s'échappent pour accompagner mes sanglots silencieux.

J-je peux plus bouger!

Il prend mes bras et les plient dans mon dos assez haut pour que ce soit douloureux. Je serre les dents et continue de geindre. J'ai peur ! Je veux rentrer chez moi ! Mais qu'est ce qu'il fait ?? Il baisse ma braguette ! J'allais crier mais je sens quelque chose me piquer le dos. Il a garder son arme dans la main qui tient mes bras... Sa main baisse mon caleçon et vient entourer mon sexe. Je cri :

"-Tu fou quoi ?!

-Ta gueule. Faut que tu bande pour la vidéo.

-Quoi ?!

-La ferme !"

Je lâche un nouveau cri plaintif. La lame s'est frayer un chemin sous ma peau. Une goutte de sang coule doucement le long de mon dos. Les larmes aux yeux je m'immobilise et le laisse faire. Tu gagneras pas cette fois LuHan. T'es trop faible pour ça. T'es juste une grosse merde.

Il accélère le mouvement et moi je plisse fort mes yeux et mes lèvres. Si je relâche la pression je vais bander. Il chuchote tout près :

"J'ai pas le doigté c'est ça ?"

Je gémis :

"-Mais pourquoi vous faites ça ??

-On veut détruire ta vie pourquoi ? Après tout, une merde comme toi je vois pas pourquoi ça aurait le droit de vivre tranquille. Ce serait injuste pour les gens normaux"

Je commence à avoir chaud, il faut qu'il arrête ! Je veux pas ! Je chiale :

"-A-arrête s'il te plaît !

-Aaaah on supplie enfin... Ça suffira pas. Comment on va pouvoir te faire bander ?"

Une voix plus loin résonne dans la grande pièce :

"Il a cas penser à Xiam !"

Mon violeur s'écrie :

"Pas con ! Alors ? Tu pense à Xiam ? Son corps musclé, ça te fais kiffer ça hein ?"

Putain non n'y pense pas ! N'y pense pas ! Mais plus je me concentre et plus je sens que mon bas ventre gonfle. Je vais pas tenir il y va trop fort, j'ai chaud. Mon agresseur jubile :

"Ça y est ! Prenez mon portable !"

Il me lâche enfin, alors je m'effondre à bout de force. J'ai...j'ai pas pu...

Xiam, tu me gâcheras la vie jusqu'au bout ?

Le psychopathe reviens. Il me tire hors de la cabine et me projette au sol. Puis il commence à me frapper. Incapable de riposter, j'encaisse tous ses coups. Ils me frappent à plusieurs maintenant je crois. Moi j'ai fermé les yeux. Je chiale et leur cri d'arrêter en essayant de me protéger comme je peux. Mais une basket dons mon nez me fait partir d'un coup.

Merde chui assommé ? Ils rient et crient des choses incompréhensibles tout autour de moi. Pourquoi leurs visages me semblent si sombre ? J'ai l'impression de vivre un cauchemar. Je tombe dans un profond trou noir...

Quand ma vue reviens, je suis à moitié nu, en sang et seul.

Allongé, à même le sol froid des toilettes pour mecs, je me remémore toute l'horreur que je venais de subir.

Il ma violé, frappé et sûrement filmé... Sans aucunes convictions je touche mon jean. Il est grand ouvert. Putain... Je sens plus mes côtes. Je crois que je vais rester un peu allonger là. De toute façon j'irais plus en cours. J'ai plus Ren, j'ai plus rien. Même plus de dignité.

Le chemin du retour va être dur ce soir...

L'après-midi passe. Je reste cloîtré dans ma cabine de toilette, en silence. Je regarde de temps en temps mon téléphone et les messages d'inquiétude de Ren. Pardon de t'éloigner Ren, mais je veux pas que tu sois là pour voir ça. Autant ne pas t'embarquer dans cette merde. Tu le mérite pas toi.

Ce n'est que vers 18h que je me lève enfin. Tous les élèves devraient être rentrés chez eux maintenant. Je sors du lycée, sans mon sac. Je sais pas où il est de toute façon. Peut être qu'ils l'ont trouvé et l'ont vidé dans l-...ah bah dans la fontaine de la place du lycée. Original...

Je regarde mon sac flotter avec tous mes cours irrécupérables. Je soupire et entre dans l'eau pour prendre au moins mon sac. Y a les clefs de chez moi dedans. Ah bah non... Bon.

Il m'a fallut une heure et demi pour trouver mes clefs dans l'eau glacée du bassin.

Une fois chez moi je met mon sac à sécher près du chauffage et je me change. Il faut que je soigne tout ça... Une douche bien chaude et je vais m'allonger dans mon canapé.

Je soupire de fatigue quand j'entends mon portable vibrer. Encore Ren ? Je le prend et me rend compte que son message : « LuHan regarde ! » est accompagné d'une vidéo... Le cœur lourd je m'assoie en tailleur et attends quelques secondes avant d'ouvrir le message.

Courage. Tu sais déjà à quoi t'attendre.

J'appuie finalement sur le lien. Mes yeux s'écarquillent : je suis entrain de me faire tabasser, à moitié nu pendant que ces connards cagoulés hurlent des trucs obscènes :

« Ça te plaît hein pédale ?! »

« Regardez il bande ! »

« Putain t'es vraiment une merde ! »

« T'es dégueulasse ! »

« Crève bordel, crève ! »

Horrifié, je lance mon téléphone et explose en sanglots. Ils ont osés ?! Ils l'ont publiés sur les réseaux sociaux aussi ?! Si ma mère voit ça ?! Tout le lycée va le voir et croire que chui maso ou j'en sais rien !

Et Xiam...

C'est fini. Ma vie est finit.

Je n'ai plus regardé mon téléphone de la nuit. Je suis resté assis sur mon canapé à pleurer seul et désespéré.

Après ça, j'ai fait le fantôme durant presque une semaine.

Je restais chez moi sans parler à personne. Sans regarder mon téléphone ou le moindre réseau social.

Ren est venue sonner à la porte presque tous les soirs. Il attendait bien deux heures avant de repartir. La dernière fois je l'ai entendu sangloter...

Putain je suis tellement désolé Ren.