XIam régit enfin et dit un peu gêné :

"Ah heu désolé je pensais pas que tu serais encore en pyjama, mais Ren m'a dit que tu voulais me parler..."

Mais putain Ren tu m'éneeeeerve ! Mêle toi de tes fesses un peu !!

Je grogne :

"J'ai rien a te dire, il a dû se tromper. Au revoir."

Son pied stop la course de la porte. Je gueule comme à mon habitude :

"Xiam ! Vire ton pied !"

Mais sa voix me calme d'un coup :

"J'ai vu la vidéo..."

Non... pas ça.

Pris d'une violente émotion, je baisse les yeux et éclate en sanglot. Il l'a vu ! Il m'a vu me faire frapper, nu et faible... J'ai encore plus honte de pleurer comme ça devant lui, mais j'arrive pas à m'arrêter ! Je suis une merde! Comment vous vous voulez que je lui plaise après tout ça?!

Je lâche la porte pour cacher mon visage et me tourner, honteux.

Pourquoi il a fallut que tu existes Xiam ?? Et pourquoi je suis tombé sous ton charme?!

Pourquoi ?!

Mais je hoquette de surprise : Xiam se colle à mon dos. Ses bras musclés m'entourent et me détendent lentement. J'entends sa voix douce contre mon oreille :

"T'inquiète pas, je te prends pas pour un mec bizarre. Rien a changé. Pleure plus s'il te plaît, j'aime pas ça."

Ses mains chaudes prennent doucement les miennes qui tremblaient. Je me laisse faire, trop désireux de toute la douceur qu'il peut me donner.

Il me pousse lentement et nous nous déplaçons. Il m'assoie sur le canapé et s'accroupis devant moi. Je cache encore mon visage, mais ses mains enlèvent les miennes et me tendent un mouchoir. Sa voix reprend :

"Voilà, calme toi. Mouche toi un peu. Tu veux du lait ?"

Je lâche un petit rire entre mes larmes et demande :

"Du lait ?? Les gens normaux proposent de l'eau."

Il souris en coin et répond en se levant :

"Tu bois toujours ça. Celui au chocolat."

Je rougis et le regarde se diriger vers mon frigo. Il se souviens de ça... Je bois rapidement ma petite brique de lait sous le regard attentif de mon sauveur.

C'est vrai que j'aime beaucoup en boire...j'en ai toujours quelques unes dans mon frigo.

Une fois finit, il me la prend des mains et va la jeter. Je dit encore un peu tremblant :

"-J'aurais pu le faire...

-Non non, tu dois te reposer. D'ailleurs, tu devrais changer tes pansements.

-Ah ouais...

-Viens je vais t'aider."

Mon courage et ma rage reviennent. Je repoussent ses mains et m'agace :

"-Non ! Et puis pourquoi tu t'en vas pas maintenant ??

-Mais...tu voulais me parler.

-Non ! Je voulais pas je t'ai dis! C'est Ren qui a tout inventé.

-Pourquoi il le ferait ?

-Parce qu'il veut nous mettre ensem-...!"

Merde.

Xiam s'assoie près de moi et demande ravi de ce que je venais de dire :

"-Il veut nous mettre ensemble ?? Il est génial ton pote !

-Non ! Je veux pas ! J'ai beau lui dire que tu t'en fou de moi et que tu fais tout ça juste pour avoir bonne conscience, parce que c'est à cause de toi que tout ça m'arrive. Mais il me lâche pas avec ça !!"

Là Xiam reste muet. Son sourire a disparut. Je l'appelle un peu inquiet :

"Heu...Xiam ?"

On lit une telle rage dans son regard d'un coup. Il reprend donc plus énervé :

"-Tu te fou de moi j'espère.

-H-hein ?

-Tu penses encore que je bluff depuis tout ce temps ?! T'as oublié ce qui c'est passé dans le bureau de la prof de sport ? Ou alors tu l'as fait parce que tu voulais essayer avec ton fantasme et ensuite te casser vite fait ? ...hein ??"

Heu...je rêve ou... Merde mais moi je pensais exactement la même chose à propose de lui ! Tout s'inverse dans ma tête et mon cœur s'emballe.

Il rajoute :

"Et puis de nous deux, je pense que c'est toi qui me fait le plus de mal, tu crois pas ? Moi en soit je t'ai toujours voulus que du bien."

Je reste bouche bée. Merde je fais fausse route depuis le début alors... Il m'aime vraiment ? Et c'est moi le problème?

Encore un peu déboussolé je lui demande :

"Mais...je te plaît vraiment alors..."

Son sourire charmeur se dessine sur ses lèvres pulpeuses. Il s'approche de mon visage et chuchote, comblé :

"Tu as enfin compris..."

Ses lèvres se posent doucement sur ma joue en l'embrasse. C'est tellement délicat... Je frisonne et le regarde se redresser, les joues chaudes. Sa main vient repousser mes dernières larmes puis il s'assoit sur le canapé. Cette fois, tout son corps vient se coller à moi. Son bras passe derrière ma tête, sur le dossier du canapé, et son front frôle le mien. Il murmure :

"Je peux enfin te dire combien je te trouve mignon sans que tu t'énerves ?"

D'une voix encore hésitante je lui demande :

"Mais...pourquoi tout à coup ? On se connait depuis longtemps, alors pourquoi maintenant ?"

Un sourire à la fois joyeux et embarrassé vient embrasser mon front. Il répond enfin :

"En fait, y a quelques mois, un ami à moi, m'a avoué qu'il était gay. J'ai pris peur et lui ai dit que je voulais pas sortir avec lui. Il m'a rit au nez et m'a répondus que j'étais pas son genre. Hahaa ! Tu me connais ça m'a vexé que quelqu'un, même un mec, ne veuille pas de moi. Ca m'a fait trop bizarre de savoir qu'il était gay. J'ai eu du mal au début, mais je me suis vite rendus compte que rien dans notre amitié n'avait changé après son aveux. Il est resté le même. C'était même mieux car je connaissais son plus grand secret. On est devenus plus proche et un jour bah...je lui ai parlé de toi."

Je rougis mais continue de boire ses paroles :

"-Je lui ai dit « Si je dois être un pédale un jour, ça serait avec lui ! ».

-H-hein ??

-Quoi ?

-Tu parles comme ça à ton pote gay toi ?

-Bah ouais, il est super cool, et il sait se moquer de lui même tu vois ?

-Ah ok...

-Donc je disais ! Heu...

-...si tu devais être un pédale avec quelqu'un...

-Ah oui ! Ce serait avec toi !

-Mais pourquoi ?

-C'est exactement ce qu'il m'a demandé !

-Et donc ?

-T'es impatient toi non ?

-Putain arrête de me gaver et répond !!

-Hahaa ok ok ! Je lui ai dit qu'on se prenait souvent la tête tous les deux. Mais parce qu'on est très différent : moi chui du genre positif, heureux voir simplet et toi tu réfléchis trop et tu vois tout en noir. Et puis t'as du répondant, et t'es super mignon... On se complète quoi! ..Ah tu dis plus rien là hein !!"

Ecarlate, je lui abois dessus :

"Ta gueule !"