Chapitre 26
Je tourne derrière la bâtiment pour aller aux toilettes extérieurs. Quel silence. On entend que le vent qui est plutôt froid. On dirait vraiment qu'il va neiger c'est fou ça!
Mais une voix me fait me stopper :
"Tu te souviens de ces roses, LuHan ?"
Mon cœur s'arrête net. Cette voix...Kim. C'est Kim! C'est lui qui vient de prononcer ces mots. Qu'est ce qu'il fou là?!
Mon visage se tourne lentement : sur ma droite un énorme rosier court le long du mur de l'amphithéâtre. Une branche plus courte que les autres fait remonter des souvenirs horribles en moi. Je déglutit et me tourne complètement. Le grand brun est là : les mains dans les poches. Le visage fermé et cerné. Il a une mine affreuse. Et...nous sommes seul. Mon regard le quitte un moment et commence à chercher une issus. Le bâtiment de l'amphithéâtre est pratiquement collé au barrière du lycée. Je suis dans une sorte de couloir étroit. Une impasse, je suis littéralement dans une impasse. C'est un cauchemar, c'est pas possible...
Sa voix reprend :
"T'as perdu ta langue ?"
Son corps qui s'approche me fait paniquer.
Non, il doit pas s'approcher. Pas quand je suis seul comme ça ! Ma gorge se bloque et mes yeux commencent à rougir. Je...je dois...je dois crier... Je dois appeler...à l'aide ! J'arriverais jamais à me battre après ce qu'il m'a fait !
J'entrouvre mes lèvres, mais un tintement retentit au loin. Comme un glas funèbre, le sonnerie du lycée me fait comprendre que personne ne peut plus rien pour moi. Tous les élèves de terminal, les seuls à être présent aujourd'hui, sont dans ce bâtiment qui vient de fermer ses portes. Les profs, le proviseur, les surveillants,... Le monde entier vient de se confiner hors de porté de ma voix.
Je regarde de nouveau Kim. Les yeux et le cœur vide de tout espoir. Je suis seul maintenant.
Je sursaute à peine quand je me rend compte qu'il est maintenant à quelques centimètres de mon corps tremblant. D'une voix menaçante il demande :
"T'es heureux hein ?"
Je bégaie sans réfléchir à mes mots :
"-H-hein ? De quoi tu parles ?
-T'es tranquille toi hein ?
-Heu...j-...
-Tu te rend compte que tu m'as gâché ma vie ?"
Il reprend sans me laisser le temps de répondre :
"Avec tes conneries, j'ai fait de la prison. Quelques semaines mais c'est écrit dans mon casier judiciaire... Plus aucune école de droit m'acceptera. Mon père va me renier! Et je vais devoir faire des boulots minables toute ma putain de vie! Tout ça parce que quelqu'un nous a balancé!!"
Son ton monte encore d'un coup :
"C'est toi qui avait dit au prof où nous trouver?!"
Je hoquette de surprise. Je suis terrorisé. Mon regard se perd derrière lui. Il comprend tout de suite et dit en empoignant violemment ma mâchoire :
"Non ! Ne rêve pas ! Personne viendra te sauver cette fois !! Je vais t'égorger là, tout de suite, et personne ne pourra s'en rendre compte avant des heures ! Tu vas te vider de ton sang, seul et oublié, comme la merde que tu es ! "
De grosses larmes débordent de mes yeux. Son regard est embrasé par une haine incommensurable. Je gémis des supplications, la gorge serrée. Mais aucun mot ne semble vouloir dire quelque chose.
Il me projette au sol et me monte dessus. Je me débat de toutes mes forces. Mais la peur m'affaiblit. J'envoie mes bras au hasard en hurlant à la mort, pendant que ses poings s'abattent sur moi. Mon visage est martelé. Je chiale en lui criant d'arrêter. Mais il prend mes poignets et me les maintient au dessus de la tête. Désespéré je continue de le supplier :
" Arrête ! S'il te plaît ! Kim, laisse moi partir! Je ferais ce que tu voudras, mais laisse moi partir! "
Aucun de mes mots pathétiques ne l'atteignent. Mais un geste de sa part me glace le sang. De sa main libre, il brandit son arme au dessus de moi. C'est un couteau ! Il va me planter ! Je hurle, le cœur au bord des lèvres :
"NON ! FAIS PAS CA ! ARREEEET-... !!"
Son bras tombe d'un coup et la lame se plante dans ma poitrine que j'avais contracté par réflexe. La douleur n'est pas immédiate. Mon regard effaré tombent sur la lame qui s'enfonce dans mon corps. Les yeux embués je regarde impuissant son poignet pivoter pour agrandir lentement ma blessure. Je gémis de douleur en levant les yeux vers lui.
Son regard écarlate, sa mâchoire serrée, ses doigts solidement agrippés à son manche,...il est hors de lui. Et ce sera la dernière chose que je verrais de ce monde ?
Je manque d'air. Mes poumons sont remplis de liquide je le sens. J'étouffe ! De légers cris s'échappent de ma bouche grande ouverte accompagnés d'une cascade rouge.
Aidez moi ! Quelqu'un ! N'importe qui ! Je ne veux pas mourir comme ça ! Je ne veux pas mourir ! Xiam!! Je t'en supplie, ne me laisse pas !! Je t'aime!! Ne me laisse pas!!
Quest ce qui ce passe...je me sens partir. La voix cinglante de mon agresseur s'échappe de ses dents serrées :
"Tu vas crever fils de pute. Après toi, ce sera ton petit pote. Et Xiam en dernier..."
Il se penche encore en avant et appuie tout son poids sur la lame froide.
Je lâche un long gémissement d'agonie. Puis ma tête se renverse.
Tout est flou.
J'ai froid. Xiam...je suis désolé. J'aurais dû rester près de toi.
Un dernier mot atteins mon cerveau qui s'éteint :
"Crève..."
Je regarde nerveusement mon portable. La cérémonie va commencer, qu'est ce qu'il fou bordel ?? J'allais me lever mais Ren m'appelle en me prenant le poignet :
-Hé, Xiam, toi aussi tu te barre ?? Pourquoi ?
Il m'agace avec ses questions à la con lui. Il est vraiment différent de LuHan. Il est ennuyant. Chepa comment il fait son copain, Lee je crois. Peut être que c'est un bon coup, chepa. Je grogne en me dégageant :
"-LuHan est toujours pas revenu.
-C'est vrai que ça va com-... Hé je te parle !"
J'enjambe pratiquement mes potes pour sortir de la rangée de chaises. Je peux pas laisser LuHan seul aussi longtemps. Mais arrivé à la porte de sortie, un surveillant m'arrête :
"Xiam, retourne t'asseoir, ça va commencer."
Je souris poliment, même si je sens ma rage monter :
"-Mais je dois aller aux toilettes !
-Y a des toilettes au fond là bas.
-Putain il les avait pas vu...
-Quoi ?
-Non rien. Mais j'ai un pote qui est dehors là.
-Tan pis pour lui. Une fois qu'on ferme les portes, on les rouvre pas, c'est la règle de l'étab-... Ah bah voilà ça vient de sonner. Vas t'asseoir Xiam.
-Mais ça prend deux secondes ! Je sors et je reviens !
-Non Xiam vas t'asseoir !
-Eh ben alors laisse moi sortir et tu fermes après !
-Ne me tutoie pas Xiam, sois poli !
-Putain, mais je veux juste sortir !"
J'allais continuer de gueuler, mais je repère un surveillant qui avance vers nous. Putain faut que je me calme. Je vais pas me faire virer du lycée le jour de la remise des diplôme. Surtout que je l'ai eu en plus ! Ça va aller, c'est juste une heure. Je vais envoyer un message à LuHan pour lui dire de m'attendre chez lui, et ça ira.
J'envoie le message en allant m'asseoir sagement. Les deux surveillants me regardent de loin. De travers bien sûr. Rien à foutre. Je veux juste m'assurer que LuHan va bien...
Vingt bonnes minutes passent, et toujours aucunes réponses de LuHan. Je triture nerveusement mon pantalon trop classe. Je l'ai acheté avec lui, il m'a dit que c'est celui qui m'allait le mieux... LuHan... Ton sourire, ton visage, ta façon de faire la gueule. Hahaa qu'est ce que j'aime l'emmerder ! Je me languis qu'on se regarde le dernier James Bond ce soir ! Skyfall... Chute du ciel ou ciel tombant ? Je sais pas, chui nul en anglais. Et en maths. Et en géographie... Et en plein d'autre truc. Mais y a un truc auquel chui très doué! Je souris comme un con en me rappelant de cette fois dans le bureau de la prof. C'était bestial et instinctif. J'avais tellement envie de lui. J'en ai encore envie d'ailleurs! Son petit cuuuuuuuuuul..... Dès qu'il ira mieux je m'en bat les couilles je m'installe dans son cul.
Je regarde une énième fois mon téléphone. Il reste dix minutes. C'est bizarre qu'il me réponde pas quand même. Quand je l'appelle ça sonne. Donc il a encore de la batterie. Si ça se trouve il s'est barré avec un autre mec haha.......PUTAIN RÉPOND LUHAN !
Dès que le proviseur à prononcé le dernier mot de son discours, je me lève comme un fou et cours dehors. Bon les chiottes les plus proche, c'est celles derrière à droite je crois. Je ralentis après le virage.
Ce rosier.
C'est là que ces enfoirés ont du prendre la br-... Attends. C'est quoi ça, dans le buisson ? On dirait...des...jambes... ?
Mon sang se glace.
J'avance à reculons vers cette paire de baskets que je reconnais. Mes poings se serrent.
Il...il bouge pas ? Qu-qu'est ce qu'il fait par terre, dans le rosier ?
Le silence ambiant me prend soudainement aux tripes. Il...il ne pleure pas non plus.
Je fait le tour du buisson et le visage inerte de mon amant m'apparaît enfin. Ma mâchoire se déboîte. Son visage est tout pâle... Je l'appelle doucement :
"LuHan ?"
Je déglutit face à ce silence pesant. J'ai presque trop peur de parler plus fort... Alors je m'avance lentement.
"LuHan ?"
Ma voix disparaît lentement comme l'espoir de le voir me répondre. Je regarde alors son corps immobile et découvre une énorme entaille sur sa poitrine. Et sa bouche... Tout ce sang... Comment j'ai fai spour pas le voir tout de suite?? Mon souffle se coupe. Mes jambes lâchent et je tombe à genoux.
Je gémis d'une voix étranglée :
"LuHan...non..."
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